L’intimidation des aînés : Ça existe même dans le Haut-Saint-François

maltraitance

Céline Delorme, représentante de l’organisme DIRA Estrie, dont la mission est de prévenir et de contrer la maltraitance envers les aînés de 65 ans et plus, s’adresse aux participants qui sont fort attentifs.

Plus de 80 personnes ont répondu à l’invitation de la Table de concertation des personnes aînées du Haut-Saint-François en participant à la récente activité organisée dans le cadre de la Journée mondiale de lutte à la maltraitance envers les personnes aînées.
Divers kiosques d’information avec les représentants de plusieurs organismes d’aide régionaux et estriens sans compter la Sûreté du Québec participaient à l’activité qui se déroulait à la salle communautaire de Dudswell, secteur Marbleton. Une pièce de théâtre traitant de l’intimidation entre aînés présentée par la troupe du Théâtre La Belle Gang complétait l’après-midi.
Marilyne Martel, organisatrice communautaire au CIUSSS de l’Estrie – CHUS en soutien à la Table de concertation des personnes aînées du Haut-Saint-François, précise qu’il s’agit d’une activité pour sensibiliser la population aux enjeux que vivent les personnes vieillissantes. Au cours de l’après-midi, il a été question de l’intimidation envers les aînés, mais entre eux également. Elle mentionne que ce sont des enjeux dont on parle peu, mais qui existe sur notre territoire. « Ce sont des enjeux cachés souvent. Nous, on veut que les gens prennent conscience que ça existe. » La participation de diverses ressources susceptibles de venir en aide n’est pas un hasard. Les organismes DIRA Estrie, Parkinson Estrie, la Société d’Alzheimer, le Centre d’action bénévole (CAB) du Haut-Saint-François, le Service d’aide à domicile, les Cuisines collectives et autres participaient à la rencontre.
Ken Cameron, président de la Table de concertation des personnes aînées du Haut-Saint-François, et Mme Martel précisent que l’intimidation existe sur le territoire, mais ils ne sont pas en mesure d’en définir l’ampleur. Quoi qu’il en soit, ils préfèrent intervenir immédiatement plutôt que d’attendre d’obtenir un nombre précis. Mme Martel soulève la complexité pour les personnes aînées à dénoncer la situation. Fréquemment, explique-t-elle, les gens évitent de dénoncer par crainte de perdre les services leur permettant de demeurer à domicile. « Est-ce que je vais être obligé de déménager dans un endroit qui coûte beaucoup plus cher et je n’ai pas les sous ? Il y a beaucoup d’enjeux qui fait que les gens ne dénoncent pas », d’expliquer Mme Martel. M. Cameron croit qu’il est possible de faire davantage par la sensibilisation et de faire pression sur les politiciens. Le président de la Table de concertation des personnes aînées du HSF souligne que l’action de l’organisme ne se limite pas à une activité de sensibilisation par année, mais par des conférences et des déjeuners-causeries dans diverses municipalités. L’année dernière, des rencontres ont eu lieu à La Patrie, Scotstown et Ascot Corner. Ce dernier précise que le thème de la prochaine année portera sur la finance avec différentes conférences. Elles se dérouleront encore sur le territoire de diverses corporations municipales.
Les activités semblent fort appréciées des participants. « Ils se sentent interpellés. Ils voient des situations et ça met des mots sur ce qu’ils peuvent vivre », d’indiquer Mme Martel. M. Cameron ajoute que l’aspect social est fort important. « Je remarque comment les gens aiment sortir de chez eux, rencontrer des gens comme eux sur les sujets qui les intéressent. Ça nous encourage à faire plus. » Rappelons que la Table de concertation des personnes aînées du HSF vise à améliorer la santé et le bien-être des aînés. On souhaite également à améliorer les conditions de vie et les services offerts à cette clientèle.

Article précédentArticle suivant
Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
©2024 Journal Le Haut-Saint-François