Claude Beaudoin, agriculteur de Cookshire-Eaton, a l’environnement à cœur, ce qui l’amène à accumuler davantage de déchets dans ses bacs noirs, ce que les principes de l’utilisateur-payeur et de l’équité envers les utilisateurs des services municipaux ont tendance à le ralentir.
Un agriculteur de Cookshire-Eaton, Claude Beaudoin, a des démêlés avec sa Municipalité, qui lui reproche de produire une quantité considérable de déchets, à chaque cinq semaines lors de la collecte municipale des bacs noirs.
On lui a même imposé l’acquisition d’un bac supplémentaire au coût de 100 $ qu’il a dû débourser, ce qui ne faisait pas son affaire – il en a maintenant quatre au total sur son grand terrain agricole. Mais il s’est quand même plié à la mesure et on l’a aussi avisé qu’il risque une éventuelle surtaxe.
« Je suis un producteur agricole. J’ai deux terres, une de 65 acres et l’autre de 47. C’est normal que je produise plus de déchets qu’un individu de la ville qui demeure dans un bungalow unifamilial. C’est difficile de se limiter. J’ai des animaux, des chevaux, 50 poules, les moulées sont fournies dans des sacs non recyclables, que j’ai l’obligation de jeter après usage. Est-ce que j’ai le choix ? J’ai de l’équipement, des tracteurs, des filtres variés à remplacer, qui ne sont pas tous recyclables, il y a un roulement. Ce n’est pas tout qui est recyclable… », argumente-t-il.
« Je respecte l’environnement, c’est ma marotte, je suis un passionné. Je ne veux pas faire de problème. J’ai un esprit inventif, je veux trouver des solutions, je pense, entre autres, à une presse à déchets, des choses comme ça. J’ai même inventé un prototype de poulailler qui se déplace de lui-même sur mon terrain, pour le fertiliser, comme à proximité de mon verger où tous les déchets organiques deviennent très utiles. Tout mon compost sert chez moi. J’échangerais bien mon bac brun qui ne sert pas du tout pour un autre bac noir que je n’aurais pas eu à payer ! Ce n’est pas normal qu’on m’étouffe si j’ai un bac supplémentaire. L’évaluation municipale a pratiquement doublé, les taxes ont augmenté, il me semble qu’une surtaxe serait exagérée. »
Ses terres bordent le chemin Wheeler et la route 108, sur le territoire de Cookshire-Eaton, où il ramasse régulièrement les déchets nombreux qui jonchent ces voies publiques. « J’ai un souci d’intégrité environnementale, je produis peut-être plus de déchets que les autres et je trouve ironique d’être pénalisé pour ça, pour l’environnement. Il devrait y avoir des règlements différents pour les agriculteurs. La pilule est difficile à avaler. Pour moi, je suis obligé de garder propre mon environnement. Il devrait même y avoir de l’éducation en ce sens à faire à l’école, au primaire, pour sensibiliser les écoliers en les responsabilisant davantage », dit-il.
Réaction de la Municipalité de Cookshire-Eaton
Le directeur des communications et de la vie communautaire de Cookshire-Eaton, Claude Leclair, a avoué ne pas avoir eu la chance de rencontrer M. Beaudoin pour prendre connaissance de ses doléances.
« Je ne pense pas qu’on l’ait menacé d’une surtaxe. Cela serait plutôt un frais d’utilisation, tout simplement. Nous avons la responsabilité de la gestion des matières résiduelles, nous analysons régulièrement les coûts de cette importante opération et les implications en termes de volume, que ce soit pour les résidences, les entreprises et les institutions, incluant les fermes. Le principe de l’utilisateur-payeur s’applique, chaque numéro civique sur le territoire reçoit trois bacs, un bac pour les recyclables, le compost et les déchets. Nous cherchons à éviter les iniquités entre les contribuables », assure M. Leclair.
« En début d’année, avec les comptes de taxes, nous avons envoyé trois avis relatifs à cette gestion, un à la population en général, puis aux commerces, industries et institutions, car il y a des distinctions qu’il faut faire en fonction de l’utilisation des services. Nous devons tenir compte des coûts de traitement des matières qui sont considérables, avec des impacts financiers majeurs pour la Ville, et rester équitables envers la population, qui utilise nos ressources », indique-t-il.
« Mais nous parvenons à un point de bascule, à la Ville. Nous mettons en place une structure de gestion, afin de réviser les processus et règlements, afin d’éliminer les flous et apporter plus de clarté à notre réglementation, en définissant mieux la desserte des services. Nous visons même créer un bureau de projets qui va aider les entreprises. On n’a qu’à penser à la nouvelle politique environnementale de récupération des plastiques enrobant les balles de foin, pour l’ensilage alimentaire des animaux, qui fonctionne très bien en faveur de l’environnement », a-t-il ajouté.
Il invite Claude Beaudoin à le contacter pour discuter de son problème, où il entend bien trouver une solution acceptable pour lui et la Municipalité.