À la fin de 2023, les trois centenaires vivant aux Résidences du Haut-Saint-François auront 102 ans. De gauche à droite, Marcelle Lachance Savard, Jeanne St-Pierre Duhaime et Rita Pichette Champigny. La rencontre a eu lieu au salon du troisième étage de la résidence.
Ce n’est pas tous les jours qu’on peut avoir la chance de rencontrer, en même temps, trois personnes centenaires, du même âge, qui demeurent toutes les trois aux Résidences du Haut-Saint-François, à East Angus !
Ces personnes ont déjà ou auront 102 ans en 2023 ! Il s’agit de mesdames Jeanne St-Pierre Duhaime, Marcelle Lachance Savard et Rita Pichette Champigny. La première a eu 102 ans en février, la deuxième fêtait le même anniversaire le 17 août dernier et la troisième l’aura le 25 décembre prochain.
La directrice générale de l’institution d’hébergement ayant pignon sur la rue Grondin, à East Angus, Chantal Fontaine, ne tarissait pas d’éloges pour ses trois protégées honorables.
« C’est une belle richesse et un événement très phénoménal d’avoir ici trois personnes de cet âge, dans notre résidence. On les aime nos résidants. Ce qui nous caractérise ici, c’est la proximité avec le village, l’esprit d’une petite ville, la chaleur humaine, c’est familial. Nous avons 70 résidants seulement, 67 logements en tout… », témoigne Mme Fontaine.
« Parmi ces trois dames, il y en a une qui est avec nous depuis l’ouverture de notre résidence, Mme Pichette Champigny, il y a 17 ans, Mme St-Pierre Duhaime est arrivée au cours de la première année et Mme Lachance en 2010, je crois », avance-t-elle.
Rita Pichette Champigny est née à East Angus, mais a suivi ses parents à Hull où elle a vécu sa jeunesse. Dès l’âge de 12 ans, elle s’occupait de ses frères et sœurs. « J’étais un peu casanière et timide », avoue-t-elle. « J’ai rencontré mon mari à 20 ans, c’était un militaire, durant la guerre 1939-45. J’ai tenu un dépanneur où j’ai connu beaucoup de monde et j’ai fondé un syndicat dans la shop de couture où j’ai aussi travaillé », ajoute-t-elle, assez volubile.
Questionnée sur son secret pour avoir connu une si longue longévité, elle n’avait pas de truc particulier à révéler. « J’ai toujours démontré de la générosité, je n’ai jamais fermé ma porte, j’ai toujours cherché à faire plaisir aux autres. Je me suis toujours occupée, j’ai fait du tricot, j’ai eu une vie heureuse, je suis satisfaite de ma vie ! », a-t-elle conclu.
Pour sa part, Jeanne Saint-Pierre Duhaime est née à Lambton et a eu le plaisir d’avoir une sœur, Marie-Berthe, qui est décédée à 104 ans, une deuxième centenaire dans sa famille. Elle est aujourd’hui la matriarche de cinq générations vivantes et en retire beaucoup de joie. Arrivée sur une ferme à Cookshire en 1943, elle a aussi habité Valcourt où elle et des membres de sa famille ont travaillé, entre autres pendant 17 ans, pour la compagnie Bombardier, division des motoneiges. Elle n’a eu qu’un seul enfant, sa fille Denise, maintenant âgée de 78 ans, qui l’accompagnait.
Finalement, Marcelle Lachance Savard n’a pas été très bavarde, parce que sa santé a été affectée pendant les trois dernières années sous le signe de la pandémie de coronavirus, qui l’a rendue presque totalement sourde et a réduit de beaucoup sa mémoire. Sa fille et sa petite-fille l’accompagnaient, qui ont surtout raconté les principaux éléments de sa vie.
Arrivée à l’âge d’un an à East Angus, elle a aussi vécu à Bury. Elle a travaillé à l’usine de papier et carton d’East Angus, pour le syndicat qui a œuvré pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. Elle aimait beaucoup effectuer des voyages avec ses amies. Elle a aussi été couturière, à confectionner surtout des vêtements où elle excellait. Elle non plus n’avait pas de raison précise à déclarer pour sa longue vie, simplement qu’elle a toujours marché beaucoup, ce qui la tenait en forme, car elle n’avait pas d’auto !
Une des accompagnatrices a résumé leur vie actuelle, à leur âge honorable, par une boutade qui a fait rire tout le monde : « En tout cas, elles doivent être bien traitées ici pour faciliter et prolonger ainsi leur vie ! »