Erin Smith aime rencontrer ses clients et clientes, qu’elle traite avec beaucoup de respect, aux petits oignons… ! Elle a trouvé la recette gagnante en multipliant les services à leur rendre, de plusieurs manières, que ce soit pour les chasseurs, ou pour les gens qui doivent prévoir un repas sur le pouce. Pour ces derniers, il y aura dans le futur une section pour leur présenter des mets prêts-à-manger.
« Dans un dépanneur, ce que j’aime, c’est d’être sur le plancher, être avec mon monde. La paperasse à faire dans le bureau, ce n’est pas le meilleur pour moi. Voir les clients, leur parler, gérer l’inventaire, être active, ça, c’est pour moi ! Il y a toujours quelque chose à faire, il faut aimer le travail », dit Erin Smith, la nouvelle propriétaire du Dépanneur East Angus, en riant d’un rire contagieux.
Quand elle n’avait que 14 ou 15 ans, elle avait déjà beaucoup d’idées, à Waterville, dans la région de Coaticook, où elle demeurait.
« Je me disais, il devrait exister ceci… ou cela… J’étais jeune et j’avais déjà plein d’idées, j’avais même des inventions plein la tête. Mais ce n’est que plus tard, quand j’ai débuté en affaires, que j’ai pu vraiment en réaliser », admet Mme Smith.
« J’ai bien ri lors du congrès de l’entreprise Harnois, qui fêtait ses 65 ans les 14 et 15 septembre dernier à Québec. En passant, nous offrons le service de vente d’essence au dépanneur de Waterville, ce qui n’est pas possible à East Angus. Au congrès, il y avait des conférences sur les changements dans le domaine du commerce au détail. J’ai ri parce que certaines tendances nouvelles, qu’ils suggèrent d’implanter aujourd’hui dans les dépanneurs, je voulais déjà les faire en 2006. Il y a des années que je fais déjà certaines choses, comme ça. Par exemple, j’ai créé un point de chute pour la livraison des colis de l’entreprise de transport Purolator. Le livreur peut les laisser au dépanneur, et les clients qui n’étaient pas chez eux pour les recevoir ont la possibilité de venir les chercher ici », décrit-elle.
Elle a créé son premier dépanneur à Waterville, en 2005, quand elle avait 30 ans. « Je venais de tomber veuve quand mon mari est décédé dans un accident de travail. J’avais déjà mes trois enfants, à l’époque, ce fut un deuil difficile. Je ne sais pas si de me lancer en affaires m’a amené à prolonger mon deuil, ou si cela m’a aidé à le vivre et à le traverser… J’avais commencé mon dépanneur dans un petit local que j’avais loué. Puis j’ai pu acheter le garage et agrandir mon commerce. Beaucoup plus tard, la pandémie a changé beaucoup de choses pour bien du monde, en 2020 », raconte Erin Smith.
« J’avais décidé de vendre mon dépanneur de Waterville à mon fils, car j’avais déjà des idées de préretraite, à 45 ans. Mais ce fut plus long pour finaliser le projet, à cause de la pandémie, cela a retardé de passer chez le notaire, ce que nous avons pu faire seulement en 2021. J’ai continué à aider mon fils par la suite, mais j’ai finalement décidé de me sortir de l’endroit, pour lui laisser prendre sa place. Il est devenu plus autonome et a pris de la confiance en lui, c’était la chose à faire », indique-t-elle avec philosophie.
Elle a ensuite fait autre chose pendant toute une année, en acceptant le contrat de s’occuper de la cuisine chez Waterville TG. Mais cette expérience ne l’a nullement satisfaite. Elle est revenue à ses premières amours, en affaires, qui la rendaient plus heureuse ! C’est donc à la fin décembre 2022 qu’elle rencontrait les propriétaires du Dépanneur East Angus, qui était à vendre et qu’elle a décidé d’acheter. Ce qu’elle a fait avec ses trois enfants comme coactionnaires.
« Il y en a deux qui ont déjà un emploi, mais on ne connaît pas l’avenir. C’est un héritage à leur laisser. C’est leur transmettre un emploi, peut-être, mais aussi des valeurs », croit-elle.
Actuellement, en ce début d’automne, elle a neuf employés pour mener à bien son entreprise. C’est un chiffre qui évolue avec les saisons. « L’été, nous en avons jusqu’à 12. L’hiver, ça descend même jusqu’à cinq, ça varie. Mais comme je veux faire un aménagement pour la préparation de mets prêts-à-manger, ce sont des projets qui vont faire augmenter le nombre d’employés peut-être jusqu’à 15 ».
« À East Angus, j’aime beaucoup la chasse. C’était un challenge également de faire augmenter les affaires et les revenus. J’aime créer du nouveau dans mon dépanneur. J’ai donc une bonne section de tout ce qu’on peut offrir aux chasseurs pour leur passion », se réjouit-elle.
« Je vais d’ailleurs débuter à East Angus ce qui va devenir une belle tradition, que j’avais adoptée dès le début à Waterville : le Jour de la Femme, le 8 mars de chaque année, je remettais une fleur à chaque femme qui fréquentait mon dépanneur. Je trouve que c’est une belle tradition à recréer ici », conclut-elle.
Elle a, dans le passé, remporté un prix Jeune Entrepreneur, que lui a remis la SADC de la région de Coaticook, pour sa décision au début de créer sa première entreprise, à Waterville, malgré le contexte tragique de la mort de son conjoint et pour sa résilience, sa persévérance et sa réussite.