À la Ferme La Généreuse, RURART a présenté Territorialités : Le projet de partage sensoriel de Tania Solomonoff

Ferme la genereuse

Tania Solomonoff assise au sol dans le studio de la Ferme La Généreuse, où elle a présenté un tableau de son projet spécial Gestes pour la Terre, ou les formes possibles d’être ensemble, le clou d’une rencontre à la suite d’une résidence artistique d’un mois au Québec.

Tout a commencé avec la participation, au Québec pendant un mois, à une résidence artistique d’une grande artiste visuelle et performeuse, Tania Solomonoff, née en Argentine, mais résidante du Mexique. Après être passée brièvement à Montréal et au Saguenay, elle s’est arrêtée trois semaines à l’OBNL RURART, à la Ferme La Généreuse, à Cookshire-Eaton.
Elle y a participé à un microévénement festif, le 23 septembre dernier, sous le thème Territorialités, y présentant son projet artistique au titre très évocateur Gestes pour la Terre, ou les formes possibles d’être ensemble, le clou de l’événement.
Le programme de cette activité comprenait une dégustation d’un produit de la ferme, à l’arrivée, un jus de pommes fait maison avec les fruits du verger; une promenade s’intitulant Les pollinisateurs, guidée par l’artiste Jessica Renaud; Dérives sur le territoire, une visite libre des installations artistiques orchestrées par Tania Solomonoff; une cueillette de pommes avec un pique-nique sur place et en finale, le clou de la journée, l’intervention artistique de Mme Solomonoff, présentant son projet Gestes pour la terre ou les formes possibles d’être ensemble.
En collaboration avec des femmes tisserandes, productrices de broderies typiques et symboliques, et apicultrices du Yucatan, province mexicaine où elle demeure, ce projet de Tania Solomonoff, artiste au charisme débordant et à la personnalité attachante, est un produit qui, pour elle, fait du partage son credo absolu.
Elle a d’ailleurs fait grande impression auprès des propriétaires de la Ferme La Généreuse et de l’organisme RURART, Suzanne Lemay et Aurélie Lemay-Choquette.
Par ailleurs, RURART était entrée en relation avec l’organisme Actions interculturelles, dans l’esprit du projet de microévénement festif, pour rejoindre les travailleurs de sapin voisins de la ferme, qui soignent leurs liens avec le territoire par leurs activités de plantation, évidemment… et avec lesquels le partage donne lieu à des découvertes qui enchantent Tania Solomonoff, toujours ouvertes aux ramifications significatives données à son projet.
En soirée, le clou de cette journée consistait au projet spécial Gestes pour la Terre, ou les formes possibles d’être ensemble, de Tania Solomonoff, présenté en quatre tableaux, sous forme de quatre rituels axés sur le partage.
Le premier tableau se déroulait dans le verger de la ferme et consistait à choisir parmi les broderies fournies par les femmes du Yucatan, à son départ du Mexique, pour les classer selon les couleurs, textures et leurs sens, en lien avec le lieu, le territoire. Un petit exercice a été suggéré, une mise en corps groupal, dans le verger. Les participants ont bougé ensemble, yeux fermés, le corps dans l’espace créant une dynamique permettant de sentir l’importance et comment cela fait du bien d’être en contact avec les autres, par la simple idée du «ensemble». « Plonger à l’intérieur du «ensemble», c’était magnifique ! », s’est exclamée Amélie Lemay-Choquette.
Le deuxième tableau se passait dans la serre de la ferme, à même les légumes et les tournesols, où les participants ont décidé de placer la grande broderie au-dessus de leurs têtes.
« Nous nous sommes tous retrouvés en dessous de la broderie, et une chanson a débuté et monté : Besame Mucho (Embrasse-moi beaucoup), de la pianiste mexicaine Consuelo Velazquez en 1930. Moment de confort rendu possible, d’être proches les uns des autres, grâce à l’exercice du tableau précédent », ajoute Mme Lemay-Choquette.
Le troisième tableau, ou Installation d’archives, amenait les participants dans le studio de la ferme où le sol était couvert de feuilles de papier, réelle installation ou performance de Tania qui y avait placé photos, dessins, textes, cahiers, archivages de son travail sensible artistique, très intime, qui n’était pas une mince chose en elle-même, une vraie œuvre d’art. « Nous avions le loisir de regarder, consulter, toucher, même de bouger les documents, d’interagir avec ses archives, très simplement, poser des questions, en petit cocon, chacun avec l’autre, avec l’œuvre et soi-même… », a-t-elle ajouté.
Le quatrième tableau les invitait tous à se laisser imprégner d’un vidéo documentaire, dans la vieille grange centenaire. « Cette projection montrait les femmes du Yucatan, dans des images d’archives où on les voyait en action, au travail, sans narratif, pour nous inciter à plonger dans leur univers. Sur deux grandes tables, du papier nous attendait, où nous avons dessiné, des formes, des dessins selon notre inspiration. Ces feuilles ont été apportées par Tania qui est retournée au Mexique, et les brodeuses là-bas vont pouvoir les recréer en broderies, pour faire un pont maintenant entre le Québec et le Mexique », conclut Amélie.

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