La cheffe de chorale Renée Morin sait composer avec ses choristes, au nombre d’une vingtaine lors des messes régulières du dimanche, alors que leur nombre passe à une trentaine en préparation pour la période de Noël.
La grande aventure de la chorale, reliée à l’église Saint-Louis-de-France, pour l’actuelle cheffe de chorale Renée Morin, a commencé avec son père Lévis Morin, natif de Thetford Mines, au début des années 1960. Ce dernier, bénévole à l’église, a commencé à faire de l’animation à la messe de 9 h 30, jusqu’en 1985, et à chanter dans la chorale, dont le célèbre cantique Minuit Chrétien à la messe de Noël. Il a ensuite dirigé la chorale pendant quelques années. Sa fille Renée se joignit à lui et à la chorale alors qu’elle n’était âgée que de huit ans !
Mais effectuons un saut en arrière pour évoquer l’intéressant historique de la chorale. C’est vers 1934 que Hervé Bergeron introduisit le chant grégorien dans la paroisse Saint-Louis-de-France, à East Angus. Un groupe de 18 chanteurs acceptèrent alors de suivre une formation pour se familiariser avec cette catégorie ancienne de chants d’église.
Cela fit en sorte qu’en 1938, la chorale remporta un trophée d’honneur et de mérite, de même qu’un premier et un deuxième prix en participant à des concours de chant grégorien, sous la direction de Lucien Bilodeau.
C’est en 1943 que ce dernier créa enfin un chœur de chant mixte. Au printemps de cette année-là, la chorale effectuait des concerts se composant de chants à quatre partitions, composés de pièces classiques, populaires et folkloriques. Ces pièces, extraites du répertoire de l’abbé Charles-Émile Gadbois, étaient bien connues grâce à son recueil de chansons très populaires s’intitulant La Bonne Chanson.
Au début des années 1960, des voix féminines se font entendre enfin lors des cérémonies religieuses, dans l’église d’East Angus. Grâce au Concile Vatican II, l’animation par le chant fait donc son apparition dans les églises. C’est alors que le père de Renée Morin prend la direction de la chorale. Sœur Marielle Larose prit sa relève, enrichissant le chœur d’un répertoire de chants populaires et folkloriques, afin de donner quelques concerts à East Angus. Sœur Larose laissa ensuite la direction à Jean Benoit Marcoux, jusqu’à l’automne 1980, où M. Morin reprit les rênes de la chorale.
Une belle réalisation de sa part fut de monter un répertoire pour le traditionnel concert de la messe de minuit. En 1985, il céda sa place de directeur à Louis Fournaise, qui dirigea la chorale pendant quelques années. Depuis le début, Blanche Roberge agissait comme organiste, accompagnant ainsi la chorale pendant 60 ans, à titre de première femme à toucher l’orgue Casavant à l’église. Elle quitta l’orgue en 1976. Rodrigue Boivin prit sa place à titre d’organiste principal jusqu’en 1991, alors que son épouse Gisèle le remplaça. M. Boivin prit alors la direction de la chorale, jusqu’à la fin de 2008. Sous sa direction, le chœur Saint-Louis préparait chaque année un concert de Noël, avec des musiciens pour accompagner les 35 choristes.
C’est donc en 2009 que Renée Morin accède à la direction du chœur. Cadette d’une famille de trois enfants, celle-ci compte alors sur plusieurs chantres, mais ils ne sont aujourd’hui qu’une vingtaine pour animer les messes du dimanche. Notons que le nombre de chanteurs grimpe à 30 quand vient le temps de préparer la messe de Noël. La doyenne de sa chorale a 93 ans, Yolande Skelling. Mme Morin se trouve elle-même dans les plus jeunes, avec l’organiste Dominic Alexandre.
« Nous ne donnons plus de concerts de nos jours. Nous avons enregistré, dans le passé, deux CD, au cours de notre histoire. Un CD de Noël, le 4 novembre 2006, la chorale étant sous la direction de Rodrigue Boivin à ce moment-là, pour immortaliser toutes ses années de travail. Avec ce CD, nous avions amassé 10 000 $ qui ont été remis à l’église pour financer des travaux de rénovation et d’entretien. Le deuxième CD, qui présentait des chants de Pâques, nous l’avons produit en 2015 », se remémore Mme Morin.
« Mon père a toujours été mon mentor, avec qui j’ai beaucoup appris. Le 19 octobre 1985, il a été ordonné diacre permanent. Cela lui a permis de baptiser et de marier mes trois enfants et un certain nombre de ses petits-enfants ! », relate Renée Morin avec de l’admiration dans la voix.
« J’avais pris auparavant des leçons de musique, des cours d’orgue, pendant 10 ans, avec Rodrigue Boivin, alors organiste », raconte-t-elle. Mme Morin travaille comme éducatrice en service de garde à l’école du Parchemin, côté Couvent, à East Angus.
« La chorale représente un travail assez demandant, quand on pense à toutes les pratiques nécessaires pour se préparer. On peut passer un an à préparer une prestation musicale comme celle de la messe du centenaire. C’est aussi la préparation des messes du dimanche, où il y a des thèmes qui impliquent des chants spéciaux à apprendre. Cela demande de penser à l’avance, d’être à l’affût avant tout le monde, je vais sur Internet et je dois monter les programmes. À une certaine époque, il y avait plus de mariages qu’aujourd’hui, cela demandait également une préparation exigeante », se souvient-elle.
Dans notre monde moderne, la relève est très difficile à obtenir. « Nous sommes tous des bénévoles. C’est difficile de penser que la chorale pourrait disparaître un jour. Nous avons une chorale qui est réputée, à East Angus et même ailleurs. Je souhaite que nous puissions lancer un message important par l’entremise du journal : les gens intéressés à se joindre à la chorale, pour la période des fêtes qui s’en vient, il s’agit pour eux de se faire connaître, en m’appelant au 819 832-2196 », a-t-elle conclu.