Nous apercevons de gauche à droite le maire de Weedon, Eugène Gagné, Pierre Lussier, fils de Doris Lussier, coupant le ruban, entourés d’autres dignitaires.
Le Centre culturel de Weedon a dernièrement officialisé son changement de nom pour Centre culturel Doris-Lussier, en présence de tout le gratin social et politique de la MRC du Haut-Saint-François (HSF) et de membres de la famille de Doris Lussier.
Toute une génération de gens plus âgés se souvient très bien du principal personnage incarné par Doris Lussier, le Père Gédéon, Beauceron jusqu’au plus profond de lui-même, au franc-parler, aux idées politiques bien arrêtées et à la dégaine familière.
D’ailleurs, Doris Lussier a été très bien décrit par son fils Pierre, dans un discours touchant et humoristique, qui a émerveillé l’assistance très attentive, qui a beaucoup réagi par des rires entrecoupés par des applaudissements. Un discours qui a duré plus longtemps que la période prévue et dont les spectateurs, réunis dans la nouvelle salle de spectacle rénovée du centre culturel, en auraient pris encore davantage tellement ils ont apprécié !
« La gloire, soleil des morts, a écrit Balzac. Et même si au bout de quelques siècles, cette gloire ne sert plus qu’à ennuyer les écoliers… les gens de Weedon ont quand même voulu, gentiment et à leur façon, immortaliser la brève, mais un peu notée, existence de Doris Lussier et de son poids lourd de la scène légère, le Père Gédéon. Ce dernier était le baladin, l’espiègle, le Roger-bon-temps qui aimait parler légèrement des choses sérieuses et sérieusement des choses légères. C’était connu. », a commencé son discours le fils de Doris Lussier, Pierre, sur le même ton et style de monologue qu’aurait sans doute pris son paternel s’il avait été présent !
« …Au cours des semaines qui ont suivi son départ, j’ai réellement pris conscience de la valeur de l’héritage culturel que représentaient sa bibliothèque et ses exhaustives filières où le froment de sa vie était classé, je me suis senti comme un arabe qui venait d’hériter du harem de son père. Je ne savais pas par quel bout commencer… Et je me suis dit qu’un jour, il serait intéressant d’en dévoiler une partie à ce peuple québécois qu’il a tellement aimé. Et le hasard a voulu que votre bien aimé maire, Eugène Gagné, me propose de mettre le nom de papa sur votre Centre culturel. Mon hésitation à accepter a été aussi brève que mon réflexe à mettre de côté l’idée de refuser », a indiqué Pierre Lussier, au sujet du legs de plusieurs objets ayant appartenu à son père, qui sont exposés dans une vitrine très intéressante installée dans le salon du centre culturel.
Elle contient, entre autres, des photos de Doris Lussier prises avec des artistes, des politiciens (dont Jean-François Lisée, qui l’appelait mon oncle ! Le père de ce dernier était cousin de Doris Lussier), des personnalités sportives (surtout du monde du golf)… Et des objets personnels comme sa trousse de maquillage, son sac de golf, des caricatures de Normand Hudon et des extraits de sa correspondance avec René Lévesque, Jean Lesage et Raymond Devos, etc.
Le maire de Weedon, Eugène Gagné, a souhaité la bienvenue aux personnalités qui ont assisté à la cérémonie d’inauguration du changement de nom du Centre culturel, aux membres de son conseil municipal, du c. a. du Comité culturel, ainsi qu’aux citoyens et amis de Weedon et de la région. « Permettez-moi de saluer de façon particulière le fils de M. Doris Lussier, Pierre, ainsi que sa famille. Un gros merci de votre présence », a spécifié M. Gagné.
Il a par la suite dressé un petit historique des démarches qui ont mené à cet hommage rendu à Doris Lussier, décédé le 28 octobre 1993. « Oui, nous nous souvenons toujours de lui… En choisissant le nom de Doris Lussier pour notre centre culturel, nous espérons susciter la curiosité des générations qui n’auront pas eu le privilège de voir et entendre M. Lussier… Un homme érudit, engagé, écrivain et humoriste, qui a laissé sa trace dans le milieu artistique et le cœur des Québécois… », a-t-il rappelé.
« Nous pouvons ajouter son implication politique, auprès du mouvement souverainiste du Parti Québécois, dans les années 70-80. Enfin, nous sommes fiers que cet homme soit originaire de Weedon, plus précisément du secteur de Fontainebleau, lieu où il aimait toujours revenir et pour lequel il a eu ces mots : Fontainebleau, oasis de paix dans notre monde… Fontainebleau, lieu de mes premiers bonheurs… Fontainebleau, terre chaleureuse où sont plantées mes plus profondes racines… Je t’aime pour toujours. »