Fermeture du pont couvert McVetty-McKenzie : Une assemblée publique citoyenne pour réagir

Lingwick

Une trentaine de citoyens de Lingwick ont participé à l’assemblée publique convoquée en réaction à la fermeture du pont couvert McVetty-McKenzie.

La fermeture du plus long pont couvert de l’Estrie McVetty-McKenzie fait grandement jaser la population de Lingwick, secteur de Gould, où il se trouve. Une assemblée publique citoyenne s’est d’ailleurs tenue le jeudi 11 avril dernier, au Town Hall de Gould, réunissant une trentaine de contribuables souhaitant réagir à la situation.
C’est que l’accès piétonnier à ce pont est maintenant interdit, après l’installation de grilles métalliques à ses deux extrémités, une mesure décrétée par le conseil municipal de Lingwick.
En 2023, le maire Robert Gladu avait déjà sonné l’alarme à propos de la détérioration du pont, compromettant grandement les activités sur celui-ci. Des rassemblements de quelques centaines de participants pouvaient alors s’avérer dangereux, selon le premier magistrat.
Une communication récente des assureurs du pont, qui ne peuvent plus l’assurer, serait à l’origine de la décision du conseil, à la suite d’un rapport négatif d’ingénieurs signalant de la pourriture sous le pont.
La trentaine de citoyens réunis en assemblée publique a démontré beaucoup de respect et de retenue. Elle souhaite se constituer en comité officiel pour se donner un peu plus d’influence auprès du conseil. Ils se sont butés aux élus auxquels ils reprochent un refus de collaborer, en particulier pour justifier la barricade actuelle du pont. Ce qu’ils réclament se résume, pour l’essentiel, à :
Obtenir les documents de la Municipalité, à qui on demande plus de transparence : contrat d’assurance du pont, document d’inspection par les ingénieurs, rapports du MTQ et des assureurs, etc.;
Créer un comité citoyen, qui effectuerait le suivi dans le dossier, afin de trouver des solutions et offrir la collaboration de ce comité au conseil municipal, en lui envoyant une lettre demandant la reconnaissance de ce comité comme organisation;
Rétablir la circulation piétonnière au pont en sécurisant son accès;
Les citoyens présents souhaitent travailler sur la rédaction d’une pétition pour éventuellement la diffuser au grand public, mettre sur pied un plan d’action et nommer un porte-parole qui pourra s’adresser aux médias, etc.
Version du conseil municipal
« Ce n’est pas le conseil municipal qui a décidé de fermer le pont. C’est plutôt l’assureur du pont qui ne peut plus l’assurer, ce qui a causé la fermeture. Le pont s’est détérioré encore davantage depuis que nous nous sommes rencontrés pour un texte dans le journal, en 2023. Nous avons plusieurs demandes de citoyens qui veulent se servir du pont, dont un festival qui se tiendrait sur quelques jours, jour et nuit, au mois d’août prochain. La location serait pour 500 personnes. C’est impossible ! Et il y en a d’autres… On ne peut accepter leurs demandes impliquant des centaines de personnes sur le pont. Je me suis adressé aux deux députés, provincial et fédéral, pour obtenir toutes les subventions possibles, mais le pont n’étant pas cité au patrimoine, nous n’avons pas droit aux subventions. Nous sommes mal pris », déplore le maire Gladu.
« J’ai rencontré les ingénieurs du MTQ, la dernière évaluation des coûts pour rendre le pont fréquentable à nouveau, c’est de 800 000 $ à 1,06 million $. Les ingénieurs nous demandent 5000 $ pour produire un rapport, simplement pour une évaluation visuelle. Et ça peut coûter de 10 000 $ à 21 000 $. Nous n’avons pas d’argent pour faire ça. Comment voulez-vous qu’une petite municipalité comme la nôtre, qui compte 270 portes, puisse défrayer des montants comme ceux-là ? Nous avons déjà des problèmes financiers après la reconstruction de la route 257 qui a coûté le double de ce qui était prévu, soit 1,4 million $ au lieu de 750 000 $, et cela malgré les subventions », précise-t-il.
« Dans le groupe de citoyens, il y a d’anciens conseillers démissionnaires qui mènent les autres. Pourtant, lorsqu’ils étaient au conseil, ils n’ont rien fait. Ils le savent pourtant, nous n’avions rien pu dépenser pour l’amélioration du pont quand cela aurait été le temps. Dernièrement, nous avons fait installer des grilles pour fermer l’accès au pont, c’était pour éviter que des centaines de personnes envahissent encore le pont. Nous avons fait comme Cookshire qui a interdit l’accès de son pont couvert, dans la même situation que nous », a conclu M. Gladu, déçu de la situation actuelle.

Article précédentArticle suivant
©2024 Journal Le Haut-Saint-François