Une lueur d’espoir est apparue au bout du sombre tunnel, le lundi 3 juin dernier, quand le premier ministre Legault a décidé de rendre visite à la Maison de l’UPA, flanqué de son ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne.
« J’ai qualifié de «constructive» notre rencontre de travail avec messieurs Legault et Lamontagne. J’ai employé ce terme parce que nos discussions ont marqué une avancée significative au regard de la reconnaissance. Depuis des mois, nous rappelons sur toutes les tribunes que la responsabilité économique, sociétale et territoriale des productrices et producteurs est énorme. Ces derniers s’attendent donc à des politiques et des mesures qui reflètent leur importance névralgique dans la collectivité », a écrit Martin Caron, président général de l’UPA.
« … Cette reconnaissance doit finalement donner suite à la détermination des productrices et producteurs, qui souhaitent être au cœur de l’ensemble des discussions ayant une incidence sur leur avenir ainsi que sur celui de la relève. Trop de ministères travaillent en silo, font preuve d’une mauvaise connaissance du terrain et négligent l’expertise des agricultrices et des agriculteurs », a-t-il poursuivi.
« Les échanges avec messieurs Legault et Lamontagne, ainsi que les pistes de solution envisagées à court et moyen termes pour faire face à la crise actuelle, sont allés en ce sens. À témoin, «l’entente de principe» décrite par M. Legault prévoit notamment la mise en place d’un bouclier financier pour faire face à la hausse des taux d’intérêt, une aide d’urgence pour la saison 2023 (excès de pluie et sécheresse), une réduction de la lourdeur administrative ainsi qu’un allègement réglementaire (14 mesures spécifiques). Le premier ministre a aussi indiqué que l’actuel moratoire sur l’accroissement des superficies en culture, en vigueur depuis deux décennies, serait remplacé par un cadre réglementaire reconnaissant les bonnes pratiques. À moyen terme, le gouvernement du Québec prévoit un soutien accru pour l’adaptation aux changements climatiques », a ajouté M. Caron.
« Tous ces éléments, concernant pas moins de huit ministères, s’inspirent de nos propres demandes tout au long de la mobilisation. L’ouverture est donc au rendez-vous, mais le travail n’est pas terminé. D’une part, les propositions devront être entérinées par le conseil des ministres avant des annonces plus détaillées, au regard, notamment, des montants investis. D’autre part, le renouvellement de la Politique bioalimentaire du Québec, dès l’an prochain, sera déterminant au regard d’un rehaussement significatif des budgets, du soutien, de l’accompagnement, des mesures et des programmes destinés aux productrices, aux producteurs et à la relève », prévoit-il.
« Ces derniers sont les principaux maîtres d’œuvre du plus grand projet de société qui soit, c’est-à-dire celui de nourrir durablement les Québécoises et les Québécois. Pour la suite des choses, nous suivrons attentivement les gestes concrets posés au cours des prochaines semaines et des prochains mois », a-t-il garanti.
L’Union des producteurs agricoles (UPA) de l’Estrie, comme de tout le Québec, se plaint régulièrement et depuis longtemps de la précarité de la situation du monde agricole et des fermes québécoises. Les productrices et producteurs agricoles du Haut-Saint-François n’échappent pas, eux aussi, à ce grave problème. Les signaux d’alarme constants ont même accentué le sentiment d’urgence d’apporter des solutions à cette véritable crise agricole qui s’est encore amplifiée dernièrement.
On se souviendra très bien que des milliers de productrices et producteurs ont participé, il y a peu de temps, à des ralliements, aux quatre coins du Québec, exprimant beaucoup d’inquiétudes et leurs quêtes d’espoir quant à l’avenir de l’agriculture et de la relève, alors que plusieurs fermes sont poussées au bord du précipice. Et le 23 mai dernier, près de 200 élus et professionnels de l’UPA et de l’ensemble de ses 37 organisations affiliées ont fait le point, à l’occasion d’une importante « Rencontre provinciale sur la mobilisation et la crise en agriculture », sur le contexte économique difficile, la précarité de milliers d’entreprises agricoles et l’avancement des discussions à cet égard avec le gouvernement du Québec.