Éric Devlin, commissaire des deux expositions.
La saison culturelle a démarré sur les chapeaux de roue, le samedi 6 juillet dernier, grâce aux acteurs dynamiques que sont les dirigeants de la Galerie d’art Cookshire-Eaton. Ils présentent, jusqu’au dimanche 18 août prochain, deux expositions mettant en évidence des artistes d’importance.
Le vernissage de ces deux expositions a d’ailleurs amené une bonne foule à l’Espace culturel sis au Victoria Hall, rue Principale Ouest à Cookshire-Eaton, à la grande satisfaction du commissaire d’exposition, Éric Devlin, propriétaire de la galerie d’art qui porte son nom à Montréal.
La salle Louis-Pierre Bougie, du rez-de-chaussée, abrite la première exposition intitulée De la ligne au volume, réunissant les œuvres de trois artistes majeurs : Lisa Tognon et Éric Daudelin, présents tous les deux au vernissage, et la regrettée Francine Simonin, à titre posthume, décédée durant la pandémie, le 9 octobre 2020.
Lisa Tognon est invitée par Gilles Denis pour une résidence d’artiste de trois semaines dans un chalet à Dudswell, près du lac Miroir, où le public pourra la voir travailler et échanger avec elle. Elle espère pouvoir créer au moins une œuvre de grande dimension.
« Merci d’être venus à ce vernissage. Vous êtes chanceux d’avoir un tel joyau entre les mains, cette superbe salle d’exposition », a-t-elle servi au public, en introduction de l’activité. Elle présente des gravures de son cru, y imbriquant des collages, à l’aide de papier japonais qu’elle aime beaucoup utiliser.
« Mon nom de famille, Tognon est d’origine italienne. J’habite dans Ahuntsic à Montréal, mais j’ai grandi à Laval. J’ai un amour exagéré du papier, du geste de développer les lignes, car c’est merveilleux la formation des lettres, c’est une poésie visuelle… liées au dessin avec des encres d’imprimerie. J’aime le papier chiffon, de murier, que je peins et teins à la main, ensuite pressé avec l’aide d’une presse. Les gravures, directement sur des plaques de cuivre, avec une pointe sèche, c’est mon médium préféré », décrit-elle.
Éric Daudelin, quant à lui, est peintre et sculpteur. « Mon thème qui revient sans cesse, c’est celui de la femme. J’ai fait des études en architecture, ça marque son homme. C’est une réelle organisation de l’esprit, le combat perpétuel entre le construit et l’aléatoire, entre différentes formes, dans mes œuvres. C’est donc très structuré, mais le geste a de l’importance : quand il y a trop de géométriques, l’ensemble perd de la sensibilité », professe-t-il.
« Je travaille souvent par séries, par thèmes où je développe plusieurs tableaux. Pour moi, la sculpture, c’est comme un combat. Mais il faut aussi s’amuser. J’incorpore des incrustations, des pierres comme celles trouvées sur le mont Royal, au sud où il y a le plein soleil, où le gel et le dégel ont formé des strates, des pierres où je ne touche pas aux contours. Mes tableaux contiennent également des terres de différentes couleurs. J’en achète même, des jaunes, de couleur rouille et autres, etc. J’ai toujours des projets, il en faut ! », s’enthousiasme-t-il.
Francine Simonin, pour sa part, est née à Lausanne, en Suisse, le 2 octobre 1936. Son thème privilégié, en peinture, est le corps de la femme, dessiné ou peint en mouvement, d’après modèle vivant; le paysage, souvent bouleversé, représenté de mémoire, ou encore les écritures et autres signes. Elle découvre le Québec en 1968, grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada, et s’installe à Montréal en 1971. De 1971 à 1994, elle enseigne à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle travaille principalement sur papier, à l’acrylique, à l’encre, à la craie, au pastel.
La deuxième exposition, à la salle Suzanne-Genest au sous-sol, présente l’artiste-peintre Sandra Tremblay, originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui habite Sherbrooke, et qui met en évidence ses œuvres sous le vocable Phénoménologie des empreintes, qu’elle décrit comme « les gestes et actions donnant comme résultat une œuvre, souvent un clin d’œil sur les personnes qui ont fait partie de mes relations humaines, dans ma vie. »
« Ce sont les empreintes laissées par nos expériences relationnelles, reliées, entre autres, par nos deuils, constructifs pour moi et qui occasionnent de la poésie, même si cela semble étrange, après le mal qu’ils occasionnent, les legs, les enseignements, etc. Les empreintes, je les produis souvent par des traces de feuilles appliquées sur la toile. J’utilise l’acrylique et des techniques mixtes, sur papier, par collage, où je mets l’emphase sur un détail », conclut-elle. Plus d’informations au www.sandratremblayartiste.com
La galerie est ouverte du mercredi au dimanche, de midi à 17 h, jusqu’au 18 août prochain.