Terre libre de Saint-Isidore reçoit 114 000 $ de financement

St-Isidore

Des membres de la famille Pouliot et de Terre libre en présence des élus municipal et fédéral : de g. à d., Germaine Pouliot, Émile Pouliot, le maire André Perron, la députée Marie-Claude Bibeau, Claire-Marie Laplante, Marc-Sylvain Pouliot, Patrick Brodeur et Diane Pouliot.

L’organisme Terre libre, membre de la Coopérative les Jardins de Victoria à Saint-Isidore-de-Clifton, a reçu ce mois-ci une importante aide financière du gouvernement fédéral dans la poursuite de leur sauvegarde des terres agricoles et de l’ancienne ferme Bégin-Pouliot.

Le financement de 113 941 $ du Fonds des infrastructures alimentaires locales, annoncé par la députée Marie-Claude Bibeau, aux Jardins de Victoria sur le rang 9 au début août, permet dans l’immédiat la production d’aliments pour Moisson Haut-Saint-François.

Déjà, plus de 300 livres de concombres et d’autres légumes avaient été livrés à la banque alimentaire à East Angus lors de la conférence de presse. Environ 450 plants de tomates, 100 plants de tomates cerises et 100 plants de poivrons poussaient à bon rythme dans la serre de 3000 pieds carrés, financé par le Fonds fédéral.

Le financement contribue aussi aux investissements dans une chambre froide, un puits artésien, un tracteur et ses attaches et l’agrandissement des parcelles de terre en production. Terre libre loue ses terres de la Coopérative les Jardins de Victoria, elle-même l’évolution de la ferme originale sur le 9e rang, défrichée par Victoria Bégin et Louis Pouliot à partir de 1910.

« Les descendants de Victoria et Louis se sont succédé pour cultiver et entretenir la terre familiale. Ce sont trois générations qui ont vécu de la terre et qui lui ont donné différentes vocations » selon le site Internet des Jardins de Victoria.

Mais vivre de la terre sur une petite ferme familiale n’est plus ce qu’il était. « On était tanné de perdre de l’argent », dit le descendant Marc-Sylvain Pouliot en entrevue lors de l’annonce du financement le 9 août. Marc-Sylvain et sa famille opéraient un jardin maraîcher avant de créer la Coopérative en 2011.

« Tout le noyau familial a embarqué dans ce projet », a dit Diane Pouliot, soeur de Marc-Sylvain. Justement, plusieurs membres louent maintenant des parcelles de terre de la Coopérative. « Mais il y a de l’ouverture pour de nouveaux membres… et pour beaucoup de projets. »

Terre libre est aussi membre de la Coopérative. L’organisme à but non lucratif a été créé en 2007 pour « préserver la terre pour les générations futures », de dire Mme Pouliot en entrevue; et « à la suite du constat de la dégradation du domaine agricole au Québec et de la nécessité de rapprocher les gens de la nature et de l’abondance qu’elle nous offre » selon le site Internet de Terre libre.

L’organisme se définit comme un projet de Fiducie d’utilité sociale agricole (FUSA) « visant à faciliter l’accès à la terre pour des projets d’agriculture à l’échelle humaine ». Au terme des démarches, la ferme originale de 200 acres de Victoria et Louis appartiendra alors à une fiducie établie par Terre libre en collaboration avec l’organisme québécois Protec-Terre.

« En établissant une FUSA, la propriété de la terre n’est plus détenue par une personne, mais par une entité à but non lucratif qui doit apporter des avantages à la communauté. Les FUSA contribuent à prévenir la spéculation foncière en garantissant que les terres demeurent réservées à l’agriculture, en préservant les écosystèmes et en générant des bénéfices à long terme pour la société » selon le site Internet de Protec-Terre.

Plusieurs petites fermes du Haut-Saint-François cherchent leurs propres solutions pour la viabilité et la pérennité. Aux Jardins de Victoria et Terre libre, les démarches, complexes qu’elles soient, portent fruit.

Article précédentArticle suivant
©2024 Journal Le Haut-Saint-François