Sylvie Cadorette : « C’est un projet de personnes immigrantes. Vous avez l’histoire de chaque personne. »
Dans la cave, le mur ouest de la salle Suzanne-Genest est de pierre imposante. Le mur est a une fenestration s’ouvrant sur la lumière du soleil levant et sur la place centrale de Cookshire. Entre les deux se trouve l’exposition courante de l’artiste peintre Sylvie Cadorette, Relations entre deux mondes.
Elle suit le trajet de gens issus de crises, d’obstacles et de tragédies à travers le monde— l’Italie, la Croatie, la Colombie, le Cameroun et le Rwanda—qui tentent de retrouver sécurité, liberté et confiance dans l’humain ici en Estrie, au Québec et ailleurs au Canada. Dans cette exploration et découverte de personnes uniques, Mme Cadorette trouve l’inspiration pour ses tableaux colorés et texturés. Elle raconte leurs histoires en mots et en coups de pinceau, les ajoutant ainsi à nos propres histoires familiales de migration vers une meilleure vie.
« En 1967, les religieuses [de la Croatie] proposent à Maria d’immigrer au Québec afin de travailler au Centre Notre-Dame de l’Enfant à Sherbrooke », écrit Mme Cadorette en lien avec son tableau sur Maria, qui est « heureuse de cette proposition puisque son premier élément d’attrait pour notre pays était son cousin qui lui disait que “au Canada, le sucre pousse dans les arbres” ».
On rencontre cinq autres personnes comme Maria, de différents âges, dont plusieurs demeurent en Estrie. L’exposition de Mme Cadorette, aujourd’hui résidente de Melbourne en Estrie, a été sélectionnée par un jury et présentée à l’Université Laval en 2023. Elle est maintenant en séjour à la Galerie d’art Cookshire-Eaton jusqu’au 6 octobre.
George Foster et Robert Péloquin
En haut, au rez-de-chaussée du Victoria Hall, dans la salle Louis-Pierre-Bougie, se trouvent les sculptures de George Foster de Way’s Mills et Robert Péloquin de Birchton, entourées de tableaux de la peintre Raymonde Godin.
L’art de M. Péloquin fait souvent le lien entre la ruralité et le monde des arts. Les dents rouillées d’une herse sont incorporées dans une de ses sculptures, par exemple. George Foster est reconnu pour ses petites versions en métal de la nature, souvent des insectes devenus de magnifiques sculptures.
Pour les œuvres aussi bien connues de M. Péloquin, il y a du nouveau. « Je travaille de plus en plus vers la couleur. Je pense aujourd’hui à la couleur », a-t-il dit en entrevue lors du vernissage de son exposition, Fusion Rurale.
Les œuvres du sculpteur sont souvent en vieux métal rouillé. « Pour moi [l’ajout de la peinture colorée] c’est très excitant. Ça aide aussi à préserver les œuvres dehors ».
Robert Péloquin : « Il n’y a pas d’inspiration spécifique. C’est le lien entre l’industrie et le résidu de métal. »
Raymonde Godin
« En collaboration avec la Galerie Eric Devlin, l’exposition des œuvres de l’artiste Raymonde Godin met de l’avant l’espace. D’ailleurs, durant sa grande période de gloire des années 1980-90, le tableau était l’espace d’une écriture, le tableau était signe », selon le site Internet de la Galerie.
Ces expositions courantes de la Galerie d’art Cookshire-Eaton se poursuivent jusqu’au 6 octobre.