Le village essénien de Cookshire mis à l’enchère

L’église essénienne chrétienne voit son site du chemin Brochu, à Cookshire-Eaton, être mis en vente par la MRC du Haut-Saint-François. L’organisation religieuse doit 184 000 $ en taxes municipales et scolaires.

Le domaine de 100 hectares, appelé L’Érable par l’organisation, comprend une vingtaine d’habitations qui hébergent une cinquantaine de fidèles. Il est évalué à 6 000 000  $. Plusieurs de ses bâtiments ont été jugés non conformes puisque situés en zone agricole.

Cette mise à l’enchère survient après que l’Église essénienne a abandonné au printemps son appel d’une décision de 2021 de la Cour supérieure qui lui interdisait toute activité de culte. La Ville de Cookshire-Eaton a alors fait parvenir un compte de taxes rétroactif pour 2022 et 2023, en plus des taxes de l’année en cours.

Ce sont ces sommes qui sont en défaut de paiement et qui mènent à l’enchère prévue le 14 novembre prochain.


La « Ronde des Archanges » est le rituel principal qui maintient l’alliance entre la Nation essénienne et les forces divines.

L’église essénienne fait des siennes

Outre la Ville de Cookshire-Eaton, l’organisation religieuse connait des démêlés avec la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) et l’Agence de revenu du Canada.

À l’interne, l’organisation a connu des conflits lors de la mort de son fondateur, le Français Olivier « Manitara » Martin en 2020. Son fils Nazahr Guérin et son ancienne conjointe Magali Guérin ont repris les rênes du mouvement.

Pier-Antoine Marier en 2018. Crédit photo : Pierre Hébert

Ceux-ci ont rapidement intenté une poursuite en diffamation contre quatre membres québécois de l’organisation. L’un d’eux est l’ancien président du conseil d’administration essénien Pier-Antoine Marier, que le Journal avait rencontré en 2018.

Quel avenir?

Le village L’Érable de Cookshire-Eaton est l’un des trois sites mondiaux de l’Église essénienne chrétienne. Les deux autres se trouvent en Grèce et au Panama.

Des parallèles peuvent être tracés entre l’Église et le mouvement raëlien. Fondé par le Français Claude “Raël” Vorhilon, cet autre culte avait choisi un vaste domaine de Maricourt, dans le Val-Saint-François, pour implanter Ufoland, un complexe servant entre autres à loger le prophète et ses fidèles. Le mouvement raëlien a lui aussi été marqué par ses démêlés avec les administrations des endroits où il était en activité.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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