Des fermières et fermiers du Haut-Saint-François ont été les premiers dans la région hier soir, le 18 septembre, à carrément rejeter le plan de financement proposé par la confédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) basé à Longueuil.

Le plan aurait augmenté la cotisation de chaque individu par 60 $ pour devenir un montant de 466 $ en 2025 ou le double, 932 $, pour une entité agricole comme un partenariat ou une corporation. Les montants auraient augmenté encore plus d’année en année jusqu’en 2029.

Chaque ferme enregistrée avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) doit obligatoirement payer cette cotisation.

Le rejet local à Cookshire s’est fait par les membres du Syndicat local de l’UPA du Haut-Saint-François, membre de la Fédération de l’UPA-Estrie et de la confédération du Québec, lors de son assemblée générale annuelle (AGA), sous la présidence de Bernard Lapointe de Bury.

L’UPA du Haut-Saint-François est composée majoritairement de petites fermes, maintenant appelées « fermes de proximité ».

« Moi, j’adhère avec le fait de diminuer ce montant-là, pour le principe du respect des petites fermes », a dit Marypascal Beauregard, propriétaire d’une ferme à Newport, lors de l’assemblée.

« On ne peut pas demander ça à nos membres en répétition », a-t-elle ajouté en réponse à la présentation du plan de financement de la confédération. « Ça ne me convainc pas. »

« Personnellement, je préfère voter en bloc contre le plan de financement parce que ce qui manque là-dedans, c’est qu’il n’y a pas de plan de redressement », a dit Dominique Gravel, propriétaire de la Ferme Évolution à Bury.

« Je trouve que le raisonnement de dire que le coût de vie a augmenté par 20 % fait qu’on augmente par 20 % les intrants… nous, on n’a pas ce loisir-là. Toutes nos dépenses ont augmenté. On n’a pas été en mesure de refléter ça directement un pour un dans les prix de vente qu’on a en bout de ligne. Il a fallu qu’on revoie nos procédures, nos façons de faire, qu’on fasse des coupes. Ça fait mal. On n’a pas le choix. Puis ça, je n’ai pas la preuve que la confédération a fait cet exercice-là, pour la rationalisation. Je trouve ça injustifié de demander autant de notre côté. Parce que c’est presque 25 % d’augmentation sur 5 ans; c’est même plus que l’inflation », a dit M. Gravel.

La résolution proposée par la confédération a alors été majoritairement rejetée par un vote des membres du Syndicat local du Haut-Saint-François. Ce rejet sera communiqué à l’AGA de la Fédération de l’UPA-Estrie en octobre. Son président, Michel Brien, assistait à l’AGA du Haut-Saint-François mercredi, accompagné du directeur régional, Etienne Frémont, qui a présenté le plan de financement de la confédération de l’UPA.

Le Journal régional Le Haut-Saint-François publiera un suivi et plus de détails dans son numéro du 9 octobre.