La saison de chasse s’annonce bonne, selon le guide Yves Rancourt

Yves Rancourt à son nouvel emploi.

Prendre une retraite bien méritée est le rêve ultime de bien des gens. Le parcours d’Yves Rancourt, ancien lieutenant de police à la Ville de Sherbrooke, démontre que cette étape peut devenir une occasion de vivre pleinement ses passions.

Après une carrière bien remplie dans la police, Yves Rancourt a rapidement entamé une seconde vie en tant que guide de chasse à l’Île d’Anticosti. Passionné de chasse et de pêche dans cette région depuis plusieurs années, il avait exprimé son intérêt pour le métier de guide à un ami, peu avant de prendre sa retraite.

C’est en 2021, en pleine pandémie, que tout a commencé pour lui. En juin, son ami, alors guide à Anticosti, l’a invité à envoyer rapidement son CV à la pourvoirie Safari, car de nombreux guides de l’île avaient choisi de ne pas renouveler leur contrat cette année-là.

Une retraite de deux jours

« J’ai envoyé mon CV et, une semaine plus tard, j’étais engagé, sans même avoir eu besoin de me présenter en entrevue. Ça a été très rapide », raconte M. Rancourt. On lui a demandé d’être disponible pour le 26 août, alors que son dernier jour de travail en tant que lieutenant était le 24 août.
« Ma retraite de policier a duré deux jours. Le 26, j’étais dans l’avion en direction de l’île avec mon ami Serge », se souvient-il.

Depuis, il travaille pour la SÉPAQ. « Après ma première saison, une partie de la pourvoirie a été rachetée par la SÉPAQ. Nous avons donc été réembauchés, et j’en suis à ma quatrième saison de guide cette année, dont trois avec la SÉPAQ. »

Guide et chasseur d’orignal

Au total, Yves Rancourt passe 14 semaines par an à l’Île d’Anticosti et il est manifestement passionné par cette deuxième carrière. La saison commence à la fin août et se termine le 30 novembre. Chaque année, il repart avec les fruits de sa propre chasse au chevreuil. Toutefois, à l’automne, il fait un détour par sa région natale pour pratiquer « sa chasse à lui », elle qu’il préfère : la chasse à l’orignal.

« Ça fait plus de 40 ans que je chasse dans le secteur de Newport, où je possède un chalet au bord de la Rivière-du-Nord. » Depuis 1982, il est membre du Club de chasse et pêche du comté de Compton. « C’est mon deuxième chez-moi », dit-il.

Le territoire qu’exploite le club s’étend sur près de 80 km², soit plus de 20 000 acres, dont 18 000 sont en location avec Domtar. Fondé en 1917, c’est l’un des plus anciens clubs de chasse au Québec, avec 175 membres, dont 150 chasseurs.

Situé à la jonction du bras nord de la rivière Eaton et des affluents des différents ruisseaux et cours d’eau, tout près de la frontière américaine du New Hampshire, le secteur est un véritable « paradis de l’orignal », selon la description du site internet du club, une information que confirme Yves Rancourt.

2024, une bonne saison selon Yves Rancourt

« Les années 1990 et 2000 étaient meilleures que ce qu’on connaît ces dernières années dans le Haut-Saint-François, mais cette année, ce sera une bonne saison », estime Yves Rancourt. Il a observé des signes indiquant que le cheptel d’orignaux est en meilleure santé. « On a vu beaucoup de jeunes orignaux qui ont survécu à l’hiver et aux tiques, c’est un bon signe, très encourageant », ajoute-t-il.

Quant à la chasse au chevreuil, elle se porte « très bien » dans la région et Yves Rancourt est optimiste pour l’avenir. « Je suis même très optimiste. Dans des secteurs comme Coaticook, Stanstead et Compton, on voit du chevreuil comme jamais auparavant », affirme-t-il, précisant que le cheptel pourrait même devoir être contrôlé un jour pour des raisons de sécurité routière, tant il est nombreux.
Avis aux amateurs : si l’Île d’Anticosti vous intéresse, sachez qu’un expert en chasse et pêche réside ici, dans la région. Mais surtout, prudence et bonne chasse à tous et à toutes!

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Originaire de la Gaspésie, Marie-Claude est journaliste à la pige avec un intérêt particulier pour le Haut-Saint-François.
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