La Régie dit oui au projet du Syndicat

Jean-Paul Gendron

« On est tous des passionnés », selon Jean-Paul Gendron.

Après deux tentatives par le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec, la Régie des marchés agricoles et alimentaires a approuvé le 9 septembre dernier son projet de mise en marché collective du bois de sciage.

« La décision rendue par la Régie vient récompenser plus de sept ans de mobilisation et d’efforts des producteurs forestiers du Sud du Québec », a dit André Roy, président du Syndicat et militant pour le projet depuis son début. « Cette victoire leur permet maintenant d’espérer des conditions de mise en marché dignes de ce nom, et aussi, leur juste part des profits générés par la filière. »

Le règlement adopté par la Régie permettra une mise en marché collective pour la vente des billots de sapin et d’épinette. Le but est d’avoir le même prix de vente dans toute la région pour égaliser le marché entre les gros producteurs comme Domtar et les petits producteurs, souvent des propriétaires individuels de forêt privée.

Cette gestion de l’offre serait alors semblable à la mise en marché collective du sirop d’érable, gérée par les Producteurs et productrices acéricoles du Québec, ou du lait, gérée par les Producteurs de lait du Québec.

Mais l’initiative du Syndicat du bois n’a pas fait unanimité depuis son début, avec une contestation de la part du Conseil de l’industrie forestière du Québec, qui représente les intérêts des entreprises de sciage, les acheteurs de bois, ainsi que de la part de certains gros producteurs.

Aussi, selon Jean-Paul Gendron, président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie, certains groupements forestiers ont aussi exprimé leur désaccord avec le projet de mise en marché collective. Les groupements forestiers autour du Québec offrent des services clés en main pour la coupe et production du bois des propriétaires de forêt privée.

« Ils sont liés au Conseil contre le projet du Syndicat », selon M. Gendron. « Mais historiquement les groupements étaient des partenaires du Syndicat. »

Selon le communiqué émis par le Syndicat au début octobre, la Régie a fixé le 1er mars 2025 pour l’entrée en vigueur des modifications au régime forestier dans le Sud du Québec. Le Syndicat et le Conseil doivent s’entendre sur une convention de mise en marché, incluant les catégories de produit, les prix associés, le mécanisme d’ajustement de ceux-ci, et les modalités liées au mesurage.

Le Conseil « conteste une décision similaire rendue cet été par la Régie en faveur d’un Syndicat d’une autre région devant la Cour supérieure du Québec » selon le communiqué.

En entrevue, M. Gendron a reconnu la complexité du sujet, les différents organismes impliqués avec des territoires qui chevauchent, la difficulté pour le public à suivre et les obstacles à une entente entre tous les acteurs.

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Originaire du Canton de Hatley, Scott Stevenson est directeur du Journal Le Haut-Saint-François et demeure sur sa ferme à Island Brook depuis 2012.
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