Le CLSC de La Patrie déménage, mais on ne sait pas où

Il reste moins de six mois aux installations du CLSC de la rue Dumoulin à La Patrie. D’ici la fin mai 2025, le centre de services devra se reloger dans un endroit inconnu dans la municipalité. L’annonce de ce déménagement via les réseaux sociaux le 13 novembre dernier a grandement fait réagir la population.  

Après 40 années installé dans une ancienne résidence, le CLSC change de lieu à cause d’une hausse de loyer et des exigences élevées du Ministère de la Santé et des Services sociaux. « Les couts ont doublé », explique Karine Duchaineau, directrice générale adjointe des programmes sociaux au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. 

Les propriétaires des locaux actuels du CLSC, Mario Audet et Nicole Labrecque, ont acquis l’immeuble il y a bientôt 20 ans. « Entre 2005 et aujourd’hui, le pied carré a triplé », indique M. Audet. Cet écart reste supérieur au tarif qu’il a proposé au Ministère lors du renouvellement. « J’ai été au minimum. […] On l’a même pas doublé. » 

Le dernier bail signé entre les deux parties date de 2011 et était fixé pour une durée de dix ans. Le futur bail de 2025 comporte 40 pages d’exigences du Ministère. Il aurait fallu que de nombreuses améliorations soient faites à l’ancienne résidence de la rue Dumoulin. En ce sens, la situation du CLSC de La Patrie demeure unique. 

« C’est quand même rare qu’il y ait des services qui soient pas dans un immeuble », reconnaît la directrice générale adjointe au CIUSSS. « En 2011, c’était correct. Aujourd’hui, c’est différentes circonstances. C’est vrai qu’il y a une évolution des exigences du Ministère. C’est pas nous, le Ministère, mais on applique ce cadre-là ce qui fait en sorte que c’est de plus en plus exigeant. » 

Chaise musicale et sauce piquante 

Le CIUSSS de l’Estrie – CHUS a pris la décision de déplacer le CLSC de La Patrie le 22 octobre, après des négociations entamées en février dernier. Il devra avoir quitté ses locaux actuels le 31 mai 2025.  

« L’échéancier, c’est un défi », admet le directeur général de La Patrie, Antoine Prévost. « Malheureusement, on connaît pas encore l’emplacement aujourd’hui, mais on travaille là-dessus. » 

Divers locaux ont été envisagés dans la municipalité ces dernières semaines. « Ce qui est le plus probable à date dans la première visite, c’est le centre communautaire », poursuit M. Prévost.  

Or, de nombreux organismes sont déjà installés dans ce centre. Ainsi, l’aménagement du CLSC « va causer un mouvement des organismes communautaires » selon M. Prévost, une possibilité qui n’a guère réjoui les citoyens présents à la séance d’information du 25 novembre. 

Outre ces possibles évictions et le trop court délai, les gens ont aussi critiqué la façon dont a été annoncé le projet. « Au lieu qu’on apprenne ça sur les réseaux sociaux, je pense qu’il aurait été plus sage d’en parler avec les citoyens. Ça aurait peut-être enlevé un certain doute, certaines idées préconçues », s’est exprimé un membre de l’assistance le 25 novembre. 

La mairesse Johanne Delage a reconnu que « les médias sociaux ont été inondés » de fausses informations. Certains y ont vu un prétexte à fermer le point de service de La Patrie, chose qu’a démentie à plusieurs reprises Karine Duchaineau du CIUSSS de l’Estrie – CHUS au cours de la séance d’information. « Les services vont rester à La Patrie. » 

De même, « on ne prévoit pas de diminution de services » autres que dans les périodes de vacances d’été du personnel, comme ce fut le cas ces deux dernières années. Si l’objectif de la séance d’information était de rassurer les citoyens, force est d’admettre que plusieurs sont restés avec de nombreuses questions.  

Pour le locateur actuel du CLSC, Mario Audet, « la sauce va commencer à être piquante tout à l’heure ». « J’ai pas le sentiment qu’au bout de la ligne, je vais avoir gagné quelque chose. Juste des pertes de santé et de temps. » 

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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