Une maison à la teinte du soleil doux. Une murale aux couleurs de l’espoir. Un anniversaire brillant malgré la saison sombre… La Passerelle a célébré 40 ans de service à la population le 7 novembre dernier, lors de l’ouverture officielle de sa petite maison jaune à Cookshire.
Le Centre des femmes du Haut-Saint-François a évolué depuis ses premiers jours au nom de « La Passerelle Weedon Inc. » et au budget annuel de 7700 $. Comme la rénovation récente de ses locaux, l’organisme se renouvelle et continue d’innover.
Sa responsable de l’accueil, de la formation et de l’intégration, Andrée Larrivée est avec l’organisme depuis son début. « Ça l’a contribué a forgé la personne que je suis aujourd’hui », a-t-elle dit à une quarantaine de personnes présentes pour la célébration, incluant une dizaine d’hommes. « Même s’il y a des moments plus difficiles; même si on entend et on constate, on est témoin de situations qui sont inacceptables, c’est quand même un privilège de pouvoir exercer ce travail-là à tous les jours. »
La Passerelle a décidé à sa dernière assemblée générale annuelle de revoir le mot « femmes » dans son nom, pour être plus représentatif de la diversité de sa clientèle. « Le Centre accueille les femmes et les personnes de la pluralité de genre (excluant les hommes-cis), » selon son site internet.
(« Cisgenre » ou « cis » veut dire avoir une identité du même genre assigné à la naissance, selon l’Office québécois de la langue française, comparé à « transgenre ».)
Des actions contre la violence
Pour les 12 jours d’action annuels qui précèdent l’anniversaire de la tuerie de la Polytechnique Montréal le 6 décembre 1989, La Passerelle publie des messages cette année sur sa page Facebook au thématique « Ne sois pas un red flag ».
« Être un red flag, c’est une personne qui a des comportements irrespectueux à travers un continuum de violences » selon Marilyn Ouellet, responsable des communications à La Passerelle. « C’est une personne qui banalise certaines attitudes pouvant être ou devenir problématique, voire toxique.
« Je pense que toutes les personnes violentes font des red flags, mais toutes les personnes qui font des red flags ne sont pas nécessairement dangereuses. On est dans une société qui banalise ces gestes-là, donc ils apprennent que ce n’est pas ‘grave’. »
Elle dit que cette appellation de drapeau rouge en anglais « ne réfère pas à une liste en particulier, il y a tellement de comportements diversifiés.
« De plus en plus de femmes vivent la violence conjugale » dans la région du Haut-Saint-François, mentionne Mme Ouellet en entrevue.
Le Rapport de recherche et plan de mise en œuvre : Justice pour toutes, publié par la Corporation de développement communautaire du Haut-Saint-François plus tôt cette année, confirme sa déclaration. « Pour l’année 2022-2023, ce sont 57 agressions sexuelles rapportées à la police…, ce qui est 2,6 fois plus élevé que la moyenne canadienne. »
Selon Mme Ouellet, un nouveau cycle de problèmes s’est installé cette année où les femmes en situation de violence conjugales se trouvent sans logement à cause d’un « monstre de bureaucratie » au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) ainsi que la pénurie de logements dans la région et à l’extérieur. Le Centre des femmes a d’ailleurs présenté un film sur la crise du logement en novembre.