L’UPA adopte son plan de financement, l’Estrie s’oppose

Des producteurs agricoles votent lors de la réunion plénière du 100e Congrès de l’UPA, tenu les 3 et 4 décembre derniers. Crédit : Union des producteurs agricoles 

Dans le cadre de son 100e congrès général annuel en décembre, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a adopté majoritairement son plan de financement 2025-2029. Celui-ci prévoit une augmentation de 120 $ de la cotisation annuelle d’une entreprise agricole cette année.  

Le plan avait créé des mécontents l’automne dernier, lorsque les syndicats locaux avaient commencé à le présenter à leurs membres. « Nous autres dans le Haut-Saint-François, on avait parti le bal. On était le premier syndicat local à se prononcer là-dessus, puis on avait refusé l’augmentation. En Estrie, ç’a finit qu’il y en a eu cinq sur sept [syndicats locaux] qui ont refusé aussi », se remémore Bernard Lapointe, président du syndicat du Haut-Saint-François.  

 Augmentation cotisation 
au 1er janvier 
Cotisation annuelle Augmentation 
contribution 
au 1er août 
2025 +60 $ 466 $ +4 % 
2026 +10 $ 476 $ +4 % 
2027 +10 $ 486 $ +4 % 
2028 +10 $ 496 $ +4 % 
2029 +5 $ 501 $ +4 % 
La cotisation annuelle présentée ici est sous forme individuelle. La majorité des entreprises agricoles doivent payer une cotisation double. À droite, les contributions sont les pourcentages que remettent les producteurs membres de la mise en marché collective, telle que le lait, le porc et le sirop d’érable.

L’UPA-Estrie fut la seule fédération régionale à s’opposer à l’adoption du plan de financement lors du congrès provincial le 4 décembre dernier. Ce refus local pourrait s’expliquer par un taux de petites fermes plus élevé qu’ailleurs.  

« Quand tu vas en Montérégie, des grandes cultures de milliers d’acres, plus ou moins 60 $, ça fait pas de différence. Mais quand ton chiffre d’affaires est de 6000 $ puis que tu es reconnu producteur agricole ou qu’il est à 26 000 $, que tu es deux actionnaires puis que ça te coute deux cotisations, bien c’est plus 60 $ ou plus 120 $ », poursuit M. Lapointe.  

Un point qui a facilité l’adoption du plan de financement à l’échelle de la province est la promesse « d’instaurer, dès 2027, un nouveau régime de cotisation visant une plus grande équité selon la taille des entreprises », indique la résolution présentée en plénière.   

La confédération de l’UPA travaille « à mettre en place le système de cotisation en fonction du chiffre d’affaires des entreprises, ce qui rendrait la cotisation plus équitable pour l’ensemble des fermes », indique Michel Brien, président de l’UPA-Estrie. 

Ce nouveau système était supposé entrer en vigueur en même temps que le plan de financement 2025-2029, « mais l’Union a pas eu le temps de mettre ça en place », poursuit M. Brien. « C’est pour ça que la région a voté contre le plan de financement. » 

Les consultations pour mettre en place le nouveau régime de cotisation de 2027 ont débuté ce mois-ci. Selon le recensement 2021 de l’UPA, 27 % des entreprises agricoles ont des revenus bruts de moins de 50 000 $. En 2024, le total du financement syndical en provenance des membres s’élève à 27 071 110 $, en additionnant les cotisations et les contributions.   

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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