Crédit : Google Maps
Par Monique Gaudreau
En collaboration avec Doris Beauregard, Marc Beaudoin, Lisa Libérali et François Domingue (petit-fils de Jean Libérali)
Que de similitudes entre les quelques propriétaires qui se sont succédés! Oui, de ces bâtisseurs, de ces hommes tenaces, courageux, visionnaires, gardant toujours en tête la volonté de faire avancer les choses.
C’est ainsi qu’en février 1945 la compagnie Troy enregistrée débute ses opérations à Weedon, pour la fabrication de vêtements masculins.
Messieurs Jean Libérali et Joseph Bordoff en sont les propriétaires. Bien sûr que notre maire de l’époque, J.A. Goulet, est optimiste face à l’avenir de cette manufacture et déclare que c’est un bel actif pour nous.
L’usine est donc installée à l’étage supérieur de l’Hôtel de ville de Weedon. Roger Bourgault et J.A. Goulet (père de Jean-Claude) ont été les promoteurs de cet établissement. Les conseillers municipaux du village et du canton ainsi que toute la population Weedonnaise ont participé à son installation.
Malheureusement, le 2 novembre 1945 la manufacture n’est plus qu’un amas de cendres. Mais dès mardi le 6, au cours d’une grande assemblée, tenue sous la présidence des deux maires dont, M. Goulet et Donat Fontaine, maire de la campagne, il est décidé de reconstruire l’édifice, au même endroit mais avec des plus grandes proportions. Au lieu de l’ancien immeuble de 70 x 40 pieds, la municipalité va bâtir un édifice à l’épreuve du feu, toujours sur deux étages mais 90 x 50 pieds.
Pour débuter, on compte une vingtaine d’employés, et très rapidement nous pouvons voir l’intérêt grandissant pour les travailleurs car, seulement quelques mois plus tard, nous en comptons déjà une quarantaine.
Et la vie continue, d’ailleurs moi-même de 1956 à 1963, en tant que préposée à la paye, et je peux vous dire avec certitude que la manufacture comptait 150 employés. Tout le monde travaille à l’année et cinq jours par semaine.
En 1992, comme marque d’appréciation, le président de la Chambre de Commerce de l’époque, Jean-Pierre Patry, remettait, le 22 mai, le certificat de l’Entreprise de l’Année à Confections Troy Ltée.
Depuis 10 ans, grâce aux investissements de plus de 35 000 $, ils peuvent demeurer compétitifs. Les salaires versés au montant de 1 200 000 $ par année gardent l’économie de notre milieu en roulement.
Messieurs Libérali et Bordoff y ont œuvré jusqu’en 1982. Après le décès de M. Bordoff, M. Libérali s’est exprimé ainsi : « Après avoir consacré 37 ans de ma vie à mettre sur pieds cette industrie, j’ai atteint mon but. Aujourd’hui, j’ai l’assurance que la Troy survivra grâce à nos successeurs, des hommes compétents dans le vêtement. »
Eh oui, il avait bien raison. Son usine est toujours en place, avec une vocation un peu différente car, entre nous, avec le temps… la mode a un peu changé. Qu’en dites-vous?

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