Mise à jour du 1er avril 2025 à 18 h 00
À la suite de la parution le 31 mars de l’article qui suit, l’administration de Guitabec a réagit en acheminant un mémo à ses employés de La Patrie, dont Radio-Canada a obtenu copie. La note stipule que « il n’est aucunement question que votre usine cesse ses opérations. […] Nous prévoyons amener de nouvelles étapes de production à votre usine. »
Article original :
Les deux usines Guitabec de La Patrie, derrière les marques de guitares Godin et Seagull, seraient sur le point de cesser leur production. Cette fermeture prochaine ne concernerait pas les usines de Richmond et de Princeville, qui ont bénéficié d’investissements et d’agrandissement ces dernières années.
Il ne reste plus qu’une quinzaine d’employés – dont certains à raison de deux jours par semaine – à l’emploi des deux sites de La Patrie. Plusieurs vagues de mises à pied se sont succédé au fil du temps, les deux plus récentes ayant eu lieu au début de l’été 2024 et avant le temps des fêtes.
Les employés restants ont eu pour consigne de ne pas s’adresser aux médias. C’est un membre de la famille immédiate d’une employée qui nous a informés d’une fin des activités prévue à la mi-mai.
Les employés avec qui nous avons pu nous entretenir nous ont tous référé à Daniel Roy, vice-président Finances de Guitabec. Ce dernier œuvre au siège social de l’entreprise qui est situé à Baie-d’Urfé, sur l’ile de Montréal, et n’a pas donné suite à nos nombreux appels.
« C’est pas évident d’appeler là-bas présentement », reconnait la mairesse de La Patrie, Johanne Delage. Sans être au courant des difficultés des usines de la municipalité, celle-ci avait remarqué une baisse marquée du nombre de voitures dans les stationnements. « Il n’y a pas foule avec les autos qui sont là. Il y a des autos, mais c’est pas à pleine capacité. »
C’est ce que nous avons pu constater lors de notre passage le jeudi 27 mars en après-midi. Une dizaine de voitures étaient garées aux abords de l’usine de la rue Notre-Dame Ouest (route 212) « en haut » du village. On ne comptait que trois voitures à l’usine de la rue Principale Sud (route 257) « en bas » du village.
Les débuts Godin-Boucher
Cette usine avait le mandat de fabriquer les manches des guitares acoustiques et électriques. Voisine de celle-ci, une jolie maison est habitée depuis 55 ans par Louise Verret. Elle se souvient des belles années. « Ici en bas, ils étaient 85-100, puis en haut, ils étaient 200 [employés]. »
Une information présentement affichée sur le site des guitares Seagull stipule que « La Patrie compte une population d’environ 475 habitants dont environ la moitié fabrique des guitares avec une fierté peu commune ». Ces données sont obsolètes puisque la population de la municipalité est évaluée à 815 personnes, mais démontrent tout de même l’importance qu’ont eu les usines à une certaine époque.
Aux yeux de Mme Verret, « les deux shops sont fermées [et] c’est bien triste. » Non seulement est-elle leur voisine immédiate, mais elle y a travaillé en plus d’avoir été la belle-fille d’un des fondateurs. Pas de Robert Godin, mais de Normand Boucher.

« Godin, c’était le vendeur. C’était un petit gars de Montréal », rappelle Mme Verret. Normand Boucher fabriquait initialement des portes et fenêtres, « puis en 1967, a commencé à faire une guitare. Après ça, en 1968, la production a parti. »
Au début des années 70, la compagnie Les Guitares Norman de M. Boucher produit des guitares qui sont vendues à Montréal et à travers la province par Robert Godin. La marque a été vendue à Godin en 1989, lorsque Normand Boucher a pris sa retraite. Il est décédé en 1997.

Un des fils de Normand Boucher, Claude, démarre éventuellement avec un cousin les Guitares Boucher, établies à Berthier-sur-Mer, près de Québec. La compagnie fabrique toujours des guitares haut-de-gamme valant 4500 $ et plus.
Contexte difficile
Le succès des Guitares Godin s’explique depuis 50 ans par leur qualité et leur relative abordabilité. L’entité Guitabec regroupe cinq marques (Godin, Norman, Seagull, Art & Lutherie et Simon & Patrick) comptant 250 modèles se détaillant entre 600 $ et 3000 $.
« Je dirais que c’est du bon entrée de gamme. Dans les 700-800 $, ils ont de très bons produits », partage Rémy Bazinet, propriétaire des quatre Centres de musique Victor, dont un est situé à Sherbrooke. Il est également musicien professionnel. « Personnellement, je suis un vendu Fender et je joue avec une Godin parce qu’ils ont de super bons modèles. […] Je ne jouerais pas avec si c’était pas bon. »
Le marché des instruments de musique est « définitivement » en baisse, selon M. Bazinet. Le secteur avait atteint des sommets durant la pandémie. En entrevue au Journal de Montréal en juin 2021, le directeur général de Guitares Godin, Simon Godin, indiquait que « les ventes ont explosé. Les commandes ont triplé. » Certains modèles de guitares avaient deux ans d’attente.
Aujourd’hui, Rémy Bazinet des Centres de musique Victor indique que le momentum n’y est plus depuis l’après-pandémie, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et les risques de récession. La section Carrières du site internet de Guitares Godin n’affiche qu’une seule offre d’emploi pour ses quatre lieux de travail : accordeur de guitares à l’usine de Richmond.
Malgré la fin attendue des usines de La Patrie, la page Facebook de la marque Seagull continue d’afficher sa fierté d’avoir des produits conçus à cet endroit. Des publications datées du 7 et du 13 mars parlent de guitares « fabriquées à la main dans le village de La Patrie, un lieu où la tradition artisanale s’épanouit. Avec ses 800 habitants, ce village incarne l’âme de nos instruments. […] Chaque guitare raconte l’histoire d’un village et d’une passion pour la musique. » Or, cette page d’histoire de près de 60 ans s’apprêterait à se tourner d’ici quelques semaines.
Oui, les usines de La Patrie fonctionnent au ralenti, mais celles de Richmond et de Princeville aussi. L’usine « d’en-bas » déménagera éventuellement ses activités mais aucune fermeture n’est prévue pour la mi-mai. L’usine « d’en haut » continue de fabriquer toutes les guitares acoustiques haut-de-gamme. Vous devriez vérifier vos sources avant de publier de tels bobards.
Avant d’écrire tout ses mensonges vous auriez dû parler t vérifier vos sources juste l’usine en bas qui ferme et cela fais plusieurs années qu’ils fonctionnent a personnel réduit
Voici la reponse d’encourager les chinois.Papa doit avoir des crampes dans sa tombe.
que de souvenir