La minicarotte et le bâton

Minicarottes

Un texte de Claude Erb, producteur maraîcher de Magog
Représentant des fermes de proximité de l’Estrie – Fédération de l’UPA-Estrie

Le premier ministre, François Legault, annonçait un investissement de 5 M $ pour produire des minicarottes au Québec. Nous, les petits producteurs, avons reçu un coup de bâton en pleine face encore une fois.

Que l’entreprise Produits frais FMS (un des plus grands producteurs agricoles du Québec) investisse 25 M $ pour une usine de conditionnement et d’emballage de carottes, au lieu de les importer des États-Unis, c’est une très bonne chose et on ne peut que s’en féliciter.

Mais j’aimerais savoir d’où va venir la main-d’œuvre, sachant que les usines de transformation alimentaire vont devoir baisser la proportion des travailleurs étrangers de 30 à 20 % et que selon le taux de chômage (si supérieur à 6 %) on passera à 0 % de travailleurs étrangers.

Monsieur Legault nous dit de venir le voir avec nos projets d’expansion et de diversification et qu’il va nous aider. Après l’année catastrophique de 2023, on a demandé de l’aide et on n’a rien eu. Au lieu de penser à se développer, certaines fermes essaient de survivre ou de se consolider. Imaginez encore une fois, le nombre de petits producteurs qu’on aurait pu aider avec 5 M $.

L’agriculture au Québec est composée de fermes, de toutes productions et de toutes tailles. Cette diversité fait la richesse et la force de notre province et tous les acteurs sont importants. On aimerait que notre gouvernement ait un plan d’avenir et une vision à long terme, être proactif et ne pas réagir en mode panique ou par peur.

Nous autres, les petites fermes locales, sommes en première ligne pour répondre en partie à l’autonomie alimentaire. Il y a un gros travail à faire dans l’éducation des consommateurs, parce qu’une carotte croche ou fendue (qu’on va tailler mécaniquement pour faire une minicarotte) goute quand même la carotte.

Il nous faut, tous ensemble, lutter contre le gaspillage alimentaire du producteur au consommateur et c’est possible très facilement juste en changeant quelques habitudes.

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