Le nerprun dans la mire d’une expertise de Cookshire-Eaton

Le Groupement forestier des Cantons tente l’arrachage de nerprun sur un site à Cookshire-Eaton.

Alors qu’un arbuste envahissant, le nerprun bourdaine, progresse dans le Haut-Saint-François, la région bénéficie d’une expertise de plus en plus avancée. Des sites d’études à Ascot Corner et Cookshire offriront des résultats cet été et un nouveau projet tente de cartographier la présence du nerprun en Estrie par image satellite et drone combinée à l’intelligence artificielle.

L’ingénieure forestière Marie-Josée Martel est possiblement la spécialiste dans le domaine. Avec l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie, basée à Cookshire, elle a publié en 2021 le Guide de gestion du nerprun bourdaine pour les propriétaires forestiers.

« Le nerprun est une véritable menace pour la forêt. Les propriétaires forestiers, en tant que gestionnaires de leurs boisés, ont un rôle important à jouer pour contrer l’envahissement », selon le Guide. Le nerprun peut changer une forêt de façon extrême. Il se propage si intensément que les autres espèces n’ont pas la chance de se regénérer dans un écosystème normalement riche et diversifié.

Le nerprun bourdaine aurait été introduit en Amérique du Nord à des fins ornementales à la fin du 19e siècle. Selon l’herbier Louis-Marie de l’Université Laval, la première occurrence du nerprun bourdaine connue et recensée en Estrie date de 1963 à Sherbrooke, selon le Guide. Aujourd’hui, il envahit plusieurs forêts dans la région de Sherbrooke, et dans le Haut-Saint-François à Ascot Corner, Bury, Cookshire-Eaton et East Angus particulièrement, selon Mme Martel.

Comme propriétaire forestier, j’en ai aussi identifié à Newport, près de Island Brook. L’arbuste se propage largement par sa grande quantité de fruits, transportés principalement par les oiseaux, mais aussi par la machinerie.

L’Agence de la forêt privée et ses partenaires cherchent des solutions pour contrôler l’envahissement. Plusieurs projets ont été initiés au cours des 15 dernières années. Depuis 2021, ils essaient une double coupe en hauteur de l’arbuste sous couvert forestier; les résultats de cette étude sont attendus cet été.

Aussi, le Groupement forestier des Cantons, de Cookshire et Coaticook, essaie l’arrachage par pelle-peigne mécanique sur des sites dédiés au reboisement. Le nerprun bourdaine se regénère plus rapidement par sa souche coupée près du sol que par la propagation de ses graines, alors une coupe traditionnelle est déconseillée.

Article précédentArticle suivant
Scott Stevenson
Scott est le directeur du Journal depuis 2024. Originaire du Canton de Hatley, il demeure sur sa ferme à Island Brook depuis 2012.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

©2025 Journal Le Haut-Saint-François