La classe de M. Alexandre a participé à la plantation d’arbres fruitiers dans leur cour d’école.
Faire l’école d’une façon différente. C’est en quelque sorte la mission que s’est donnée Alexandre Dumas, enseignant à l’école du Parchemin à East Angus. Communément appelé M. Alexandre par les élèves, un projet n’attend pas l’autre dans sa classe. Son objectif, bâtir la nouvelle génération, un projet motivant à la fois.
Il y a quelques années, M. Alexandre a mis en place le projet de micropulperie. Au fil des ans, diverses autres idées sont venues s’ajouter dans les classes de l’enseignant. Récemment, les 21 élèves de 6e année se sont rendus au parc des Deux Rivières pour y accrocher des cabanes à oiseaux peintes à la main. Ils ont bénéficié de la collaboration de la Ville de East Angus qui a fourni les cabanes. « Au niveau artistique, ces enfants-là sont très très bons. C’est de développer toutes les dimensions de l’élève », explique M. Dumas. L’apprentissage lors de l’activité était surtout artistique, manipuler différentes matières et des outils. « Quand on travaille à l’école, on est récompensé avec autre chose, comme les cabanes à oiseaux », exprime Janne Lamontagne, élève de 6e année. Également au parc des Deux Rivières, la classe de M. Alexandre a planté près de 300 arbres. L’initiative s’inscrit dans le projet Carbone Scol’ERE qui vise à engendrer de véritables changements comportementaux durables dans le cadre de l’atténuation du changement climatique. Ainsi, les jeunes accumulaient des crédits-carbone. En collaboration avec Domtar, l’idée est de replanter à la suite de la coupe forestière de la compagnie. C’est dans l’esprit de préparer une nouvelle génération, un peu comme l’enseignant le fait avec ses élèves. « Sortir de la classe, je trouve que c’est payant parce que quand on y revient par la suite, les enfants sont plus concentrés, plus motivés », exprime M. Dumas. Mis en place depuis un peu plus d’un an, les jardins collectifs à l’école du Parchemin se poursuivent. Pour faire suite à ce projet, les élèves en collaboration avec la Ville et les Cuisines Collectives, ont planté des arbres fruitiers. L’enseignant explique que lorsque les arbres vont produire, les élèves pourront se partager les fruits pour les collations, mais également pour les cuisiner lors de projets de classe.
Alterner l’apprentissage académique classique et les projets communautaires a ses avantages pour les élèves comme pour l’enseignant. Pour Emmery Bouchard, élève de 6e année, toutes ces activités lui permet de découvrir de nouvelles passions. « J’investis du temps et de l’énergie dans ces projets-là, mais c’est de l’énergie et du temps que je récupère ailleurs parce que je n’ai pas besoin d’avertir les jeunes et les pousser dans le dos. Ils sont contents, ils ont une motivation », affirme M. Dumas. « Ça nous donne envie d’être à l’école pour faire des activités », exprime Arianne Mercier. Pour l’enseignant, cette méthode est gagnante au niveau académique, relationnel, mais augmente également le sentiment d’appartenance des jeunes à leur école. Ainsi, ils sont moins porté à faire du vandalisme puisqu’ils comprennent l’importance de respecter le travail d’autrui. M. Dumas voit ses efforts se poursuivre lorsque d’anciens élèves, maintenant rendus au secondaire, viennent le voir pour lui dire qu’ils font parti ede divers comités scolaires.
L’enseignant explique que tous ses projets seraient difficilement réalisables sans l’aide de la direction de l’école et de la municipalité. « Quand j’émets mes idées, il y a toujours des solutions et des offres. Pour moi, ça c’est tellement facilitant parce que ça me permet de gérer le groupe d’élèves et le projet », exprime-t-il. M. Dumas n’est pas au bout de ses idées et pense déjà à ceux de l’an prochain. Avec toute son imagination, il souhaite également tendre la main et porter des projets à d’autres enseignants dans l’école.