Diverses machineries ont été ajoutées pour moderniser le travail des agriculteurs.
Avoir plus de têtes, sans pour autant augmenter la main-d’œuvre. C’était l’objectif de la famille Girard lorsqu’elle a décidé d’investir pas moins de 1,5 M$ dans sa ferme laitière. Alors que la relève s’apprête à prendre la place de l’entreprise de Westbury, les bâtiments s’agrandissent et se modernisent.
Les frères Olivier et Alexis Girard souhaitent prendre la relève et être en mesure de s’occuper de la ferme sans embaucher de main-d’œuvre supplémentaire. L’objectif est d’avoir 112 bovins dans la nouvelle étable et 50 autres dans la vieille. Le travail qu’englobe une étable de cette taille est imposant. « C’est la gestion, de la surveillance, l’ouvrage, le physique aussi. C’est sûr que dans une étable comme ça, si tu gères bien tes affaires, tu vas réduire ta charge de travail à tous les jours », explique Olivier.
C’est pourquoi en plus de l’agrandissement, les propriétaires ont modernisé l’équipement en y intégrant de nouveaux robots. Un s’occupe de nourrir les animaux, un autre de ramasser le fumier et finalement un qui s’attarde à traire les vaches. Toutes les machines ont été choisies dans le but d’avoir un écosystème qui n’affecte pas la routine des vaches. Le robot pour traire fonctionne 24 h sur 24. Les vaches sont autonomes et se rendent d’elles-mêmes au robot. Elles peuvent donc se faire traire plusieurs fois par jour, et ce, peu importe l’heure. « Le robot donne de la moulée. Elles passent en moyenne trois fois par jour », explique Olivier. Certaines d’entre elles peuvent s’y rendre cinq ou six fois dans la journée, mais si ça ne fait pas assez longtemps qu’elles sont passées, le robot va refuser de les brancher et de leur donner de la moulée. Chacune des vaches a un collier doté d’une puce où se trouve toute l’information la concernant. Cette puce est donc numérisée par le robot qui sait à quand remonte sa dernière traite. Malgré ce système, certaines vaches s’essaient jusqu’à une quinzaine de fois par jour. « Admettons, l’autre vache d’avant est allée et elle n’a pas tout mangé sa moulée, là il y en a une qui l’a remarqué, alors elle y va et elle en mange un peu, les quelques secondes avant que le robot la refuse. Après, elle revient jusqu’à temps qu’il n’y ait plus de moulée dans le plat », dit Olivier en riant. Le robot qui nettoie le fumier passe selon un horaire défini et routinier. Les vaches sont maintenant habituées et se déplacent lorsqu’elles l’entendent arriver. Celui qui distribue de la moulée n’a quant à lui, pas d’horaire fixe. « Il détecte s’il y a du stock en avant des vaches et s’il en manque, il en redonne, s’il n’en manque pas, il n’en donne pas », explique l’agriculteur. Pour cette machine, les propriétaires n’ont qu’à la programmer en disant quel type d’alimentaire ils souhaitent pour leurs vaches, selon le pourcentage de protéines. « Il fait un mélange de silos, des balles de foin, des minéraux et des concentrés. Il a tous ses ingrédients, il brasse ça dans un mixeur et après il va le donner », ajoute Olivier.
Toute cette machinerie, la famille Girard l’utilise depuis environ six mois. Tant les agriculteurs que les animaux ont dû s’adapter à ce nouveau système. Pendant environ deux mois, les vaches ont dû être amenées une à une au robot pour les familiariser. « Quand les taures sont à veille de vêler, je peux les entraîner. Dans le fond, elles vont aller dans le robot, il ne la traira pas, mais il va quand même amener son bras en dessous, va faire ses bruits habituels et va lui donner un peu de moulée », explique Olivier. Une fois que le veau est né et prêt à être sevré, la vache sera habituée au robot et saura ce qu’elle a à faire. Selon l’agriculteur, l’adaptation prend deux à trois jours.
Toute la relève animale va se retrouver dans l’ancienne étable. L’aménagement sera le même que la nouvelle étable dans le but d’éviter que les animaux aient un choc lorsque viendra le temps de changer de lieu. Les veaux à bœuf sont pour leur part, presque tous vendus. Certains sont gardés pour la relève pour les vaches. Avec l’insémination artificielle, Olivier explique qu’ils peuvent maintenant décider s’ils veulent des mâles ou des femelles. « Les meilleures vaches, on les garde pour les femelles et les moins bonnes ou celles qui ont plus de misère avec la fertilité, on met du Angus, des vaches de bœuf, ça fait des veaux qui sont meilleurs pour la viande », explique-t-il. Avant, il s’assurait d’avoir plus de femelles que de mâles parce qu’il n’y avait pas assez de place, mais avec l’agrandissement, ça pourra être moitié moitié.
Bien que les frères Olivier et Alexis n’aient pas encore officiellement pris la relève, ce n’est qu’une question de temps. Peu à peu, Jocelyn Girard, présentement propriétaire, souhaite se retirer et laisser toute la place à ses fils.