Journée de l’alphabétisation : Le CSEP sensibilise ses partenaires

Alphabetisation HSF

Nous apercevons les participants à l’avant-midi de sensibilisation à l’analphabétisme.

Le Centre de services éducatifs populaires du Haut-Saint-François (CSEP) a profité de la récente Journée de l’alphabétisation pour tenir une activité de sensibilisation auprès de ses partenaires qui travaillent avec des gens analphabètes, mais sans nécessairement le savoir.

Divers intervenants du Carrefour jeunesse-emploi (CJE), de Moisson Haut-Saint-François, de la Corporation de développement communautaire (CDC) et des Cuisines collectives en savent un peu plus sur les subtilités des gens analphabètes fonctionnels qu’ils peuvent côtoyer.

L’équipe du CSEP avait préparé un menu d’activités afin de permettre aux participants de bien comprendre la réalité d’être analphabète fonctionnel. Jeu interactif sur l’analphabétisme, causerie autour d’un café, discussions avec des apprenants du CSEP, présentation vidéo de mini conférence du chercheur Daniel Baril sur l’analphabétisme et du psychologue Égide Royer sur le décrochage des jeunes garçons ces dernières années. À cela, s’ajoutait un petit exercice amusant de lecture rédigé par une personne analphabète fonctionnelle. Ce dernier exercice, précise Nawel Amokrane, directrice du CSEP, visait « à se mettre dans la peau d’un analphabète et décoder ce qu’il a écrit, comment lui va décoder ce que nous nous écrivons. Combien de temps prend-on pour lire et comprendre le texte. »
Témoignages
Deux personnes ayant fréquenté le CSEP ont bien voulu parler de leur expérience. Mélissa, domiciliée à East Angus et anglophone de naissance, est fière d’avoir complété son parcours au CSEP. Avouant être timide de nature, elle a apprécié l’accompagnement dans son cheminement pour l’amener à un autre niveau. Elle est déterminée à atteindre son objectif de compléter un diplôme d’études professionnelles (DEP) en coiffure et ouvrir son salon de coiffure. Pour sa part, Marie-Eve, domiciliée à Cookshire, a mis plusieurs années à compléter sa formation au CSEP, mais y est arrivée. Son objectif est également d’obtenir un DEP soit pour devenir éducatrice en milieu de garde ou agente administrative dans un CPE.
Satisfaite de l’initiative auprès des partenaires, Mme Amokrane ajoute qu’un webinaire est en préparation et visera également la sensibilisation et la communication. « Ça aussi reconnaître le non verbal, le verbal de ces personnes, c’est important. Ce n’est pas écrit sur leur front qu’ils sont analphabètes, mais de les reconnaître, c’est très important parce qu’on a constaté avec la pandémie qu’ils sont de plus en plus jeunes. » La directrice précise que 90 % des personnes fréquentant le CSEP sont âgées entre 20 et 30 ans. « C’est comme si le portrait a changé, ils ont décroché de l’école, sont allés travailler, après ils reviennent ne savent pas quoi faire, mais disent j’ai besoin d’un diplôme, les employeurs réclament un secondaire V. C’est le fléau qu’on est en train de voir », explique Mme Amokrane. Ces personnes sont vulnérables, ajoute-t-elle, et vivent parfois de l’itinérance sans le savoir. « Les jeunes vont dire ; je dors chez ma sœur, chez mon copain. »
Le CSEP offre toujours de la formation en présentiel. Afin de respecter les règles sanitaires, les groupes ont diminué de 10 à six personnes. Bien que la demande soit forte admet la directrice, « on essaie de répondre à tout le monde avec nos moyens. »

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