La municipalité de Dudswell, principal pourvoyeur financier de l’Association Touristique et Culturelle de Dudswell (ATCD) gèle le financement qu’elle octroie à l’organisme dans l’attente de recevoir des réponses à ses demandes. Du côté de l’ATCD, le vice-président, François Beaumont, annonce par voie de communiqué de presse, la fermeture de l’organisme, faute d’avoir reçu son financement ayant pour cause l’arrêt de travail de la directrice générale, Julie Boivert. L’amorce de ces annonces semble découler des anomalies et irrégularités que deux ex-administratrices ont découvert. S’étant aperçus que le compte bancaire de l’ATCD était en déficit, deux ex-membres du conseil d’administration de l’organisme, Louise Corbeil, présidente, et Lyne Moreau, trésorière, ont épluché les finances et le budget afin de comprendre pourquoi il était dans une telle situation. « On était dans le trou; on a dû faire un emprunt pour arriver », d’exprimer Louise Corbeil. Ces ex-membres du CA prétendent que la directrice générale aurait cumulé une banque de 283 heures en 2016 et de 170 heures en 2015. De plus, elle aurait reçu une paie de vacances sans en avoir pris physiquement, d’expliquer Mme Moreau. « Elle avait droit à cette paie de vacances; cependant, le calcul a été fait sur 52 semaines au lieu de 49 semaines », précise la trésorière. Comme la directrice a droit à 3 semaines de congé, on peut en déduire si on fait le calcul que la paie de vacances de Mme Boisvert calculée à 6 % de 35 heures/semaine équivaudrait à un trop payé de 6,3 heures. Il s’agirait donc d’une paie de vacances mal calculée.
La situation a été à l’ordre du jour lors d’une séance du conseil d’administration l’hiver dernier où les membres du conseil ont voté en majorité d’accepter la conjoncture, explique Mme Corbeil. Cette dernière a remis sa démission invoquant que la situation va à l’encontre de la responsabilité des administrateurs. Pour la trésorière, elle a complété son mandat et ne l’a pas renouvelé. De suite, c’est lors de l’assemblée générale annuelle tenue en avril dernier que l’ex-présidente a tenté de remettre le sujet sur la table. Vite fait, M. Beaumont et Mme Boisvert ont exprimé que le tout avait déjà été discuté.
« On n’a jamais eu la puce à l’oreille qu’elle avait un cumul d’heures. C’est correct qu’elle reçoive ses vacances, ce qui ne l’est pas, c’est qu’elle excède grandement les dépenses reliées au contrat de travail, témoigne Mme Corbeil. » Questionnée sur le fait que le conseil d’administration a sûrement un rôle à jouer dans la gestion du personnel et des dépenses,
l’ex-présidente répond: « effectivement, c’est notre faute au conseil d’administration, on n’a pas fait de suivi. On l’a laissé aller en ayant une confiance absolue, on aurait dû vérifier. » Mme Corbeil prétend que les termes et conditions du contrat de travail de la directrice générale ne sont pas
respectés. « Dans les politiques de l’ATCD, il est clairement inscrit que les vacances ne sont pas monnayables ni transférables à l’année suivante », précise l’ex-présidente. Mme Corbeil quitte outrée que les autres membres du CA souhaitent enterrer l’histoire. « Ça m’a tellement choquée d’être la seule qui grouille et qui trouve ça grave ! Ça aurait pu être tout évité si on avait eu des gens plus à l’affût au C.A. J’ai suggéré qu’à toutes les semaines, on devrait avoir son calendrier afin de valider ses heures, ça a été refusé, témoigne Mme Corbeil. » Lyne Moreau, ex-trésorière, appuie Mme Corbeil au sujet du questionnement de l’accumulation des heures de travail de la DG. Elle mentionne « On te laisse la liberté d’agir, c’est là qu’on s’est tiré dans le pied. »
Questionnée sur la banque d’heures de travail cumulées, la directrice générale, Julie Boisvert, répond « je crois que ça relève de la gestion interne. Le C.A était déjà en action à mettre une politique de gestion sur les heures supplémentaires. » Dans les faits recueillis, rien n’indique que les heures en banque ont été payées. La directrice a mentionné lors de l’AGA ne pas les avoir réclamées. « Je tiens vraiment à souligner que ce n’est pas un défi qui est étrange à plusieurs milieux de travail associatif, touristique… » Mme Boivert croit que les démêlés ne sont pas un frein au développement de l’association. Il y a une marge entre nos rêves et nos moyens, il faut de l’équilibre », mentionne Mme Boisvert.
Au moment de mettre sous presse, nous n’avions pas réussi à rejoindre le vice-président de l’ATCD, François Beaumont, afin d’avoir des réponses sur les paiements ou non des heures en banque et les finances de l’organisme.
Mireille Rodrigue, une citoyenne présente lors de l’AGA, impliquée dans la communauté, indique qu’il est délicat de donner un commentaire sur le sujet, mais mentionne « je suis sûre que quand tu travailles, il faut que tu aies la chance de te reposer et si tu n’as pas la chance, il est normal d’être rémunéré. » Pour Mme Boisvert, elle ajoute « Je suis témoin de son implication et de son travail, elle est tout le temps là ! Je ne la voudrais pas sa job, tu le vois le nombre d’heures qu’elle passe là. Je crois que le C.A aurait dû vérifier », détaille Mme Rodrigue.
Du côté de la municipalité, on mentionne ne pas avoir eu l’opportunité de s’asseoir avec l’ATCD au moment d’écrire ces lignes. Celle-ci ne porte aucune accusation et veut simplement s’assurer que l’organisme utilise l’argent des contribuables de façon adéquate, explique le maire, Jean-Pierre Briand. « Dans la résolution, le conseil municipal a décrété que pour pouvoir bénéficier des sommes, de signer le protocole d’entente et nous fournir un plan de redressement », mentionne Roland Gascon, directeur général, lors d’un appel conférence avec les élus et responsables municipaux.
Marie-Ève Gagnon, de la municipalité de Dudswell, conclut sur une note positive et informe les citoyens que la culture est importante pour la municipalité ainsi que pour le développement et le tourisme.