La bienveillance au ranch du Fer à Cheval à La Patrie

Ranch Fer à cheval

Clémence Fuzeau et Louis-Pascal Viau communiquent avec Fiohna et Colette, deux magnifiques Frisons.

Être accueilli au ranch du Fer à Cheval, cet espace unique d’hébergement et de ressourcement, par Colette et Fiohna, deux magnifiques chevaux de race Frison en liberté, qui arrivent au galop à ta rencontre, marque l’imaginaire. Les voir s’arrêter pile-poil devant toi en te saluant de la tête complète l’impression de se trouver dans un univers magique. Et dire que cette lignée a failli disparaître étant réduite à une quarantaine de bêtes ! Chase, le Border Collie danse autour toi, ce qui grave un allegro sur cette gamme de perceptions.
Louis-Pascal Viau suivait de près cette bande joyeuse dont il est si fier. Son attitude témoignait du contrôle qu’il avait sur ses animaux de compagnie. Son chapeau de cuir bien visé sur son chef ombrageant un sourire avenant renforçait la sensation de se retrouver en compagnie d’une personne de confiance.
Telle a été l’accueil dans cet espace unique d’hébergement et de ressourcement pour celles et ceux qui ont besoin d’une pause en pleine nature. Le ranch se situe sur le chemin Cohoes, à deux pas du parc du Mont-Mégantic et des secteurs du Franceville et de l’Observatoire, à La Patrie. Le tracé du Mini Compostelle passe devant leur coin de paradis. Tout y est orchestré pour que les hôtes se déchargent du fardeau de leur quotidien.
Dans la région du Ciel étoilé, Clémence Fuzeau a découvert une vue sur les montagnes à couper le souffle de l’aurore au crépuscule. Avec les couleurs de l’automne qui enlumine le paysage, ses clients peuvent s’étendre sur le « lit d’étoiles » réservé aux observations stellaires ou assister aux spectacles des étoiles filantes durant les Perséides, en août, les Géminides, en décembre et les Quandrantides, en janvier. Le lieu est idéal. On peut, en ces occasions, en observer plus de cent en une heure.
Un couple accueillant dans un paysage saisissant
Mme Fuzeau, épanouie malgré la fatigue de la grossesse et Louis-Pascal Viau, propriétaires du ranch du Fer à Cheval, se sont présentés joviaux, heureux de faire connaissance avec leur invité. Et Billy, leur fils qui était attendu avec impatience, est né depuis pour le plus grand bonheur des parents. Peu importe les travaux entrepris pour mieux recevoir les hôtes, le couple s’est donné corps et âme pour que la rencontre soit chaleureuse.
LP, l’homme qui chuchote aux oreilles des chevaux
LP, surnom du dresseur de chevaux, menuisier à ses heures, homme aux mille compétences et talents, voit à l’aménagement des lieux. Clem, pour sa part, s’occupe de la gestion du ranch avec tout ce que cela implique, de l’accueil des visiteurs, à leur bien-être et leur confort tout en tenant la comptabilité à jour. Mais ! Là ne se limite pas leur rôle.
M. Viau, ancien combattant affecté par ce qu’il y a vécu, essaie de transmettre des valeurs positives tant dans ses relations avec ses hôtes qu’avec les animaux. Ses expériences avec les chiens de traineau lui ont permis de découvrir que la violence ne conduit à rien. Il a remarqué qu’il avait un don pour entrer en relation avec eux. Il préfère la fermeté aux sévices et des commandements simples pour interagir et obtenir ce qu’il attend d’eux.
En exemple, il développe le message du « je t’aime » souvent prononcé du bout des lèvres dans un couple. On peut le dire sans que son sens profond suive alors que fondamentalement, c’est toute la solidité du lien entre les conjoints et l’attachement à l’autre qu’on souhaiterait voir primé lorsqu’ils sont échangés. La communication non violente (CNV) essaie de trouver l’intention dans ce qui est dit. La CNV tâche de répondre à la question « pourquoi tu me dis ça ? », afin de se bien comprendre, démontre-t-il.
Avec les animaux, c’est ce que cet agent de bord, que la pandémie a mis sur la touche, cherche à reproduire en pratiquant le horsemanship, cette habileté à « chuchoter à l’oreille des chevaux » plutôt que les contraindre à coup de punitions à apprendre des trucs. Il souhaite une connexion avec la bête, un lien de confiance réciproque. Malgré les différences de caractère de ses Frisons, il peut leur enseigner les mêmes trucs. À cette fin, il soumet une mini-formation pour que l’enfant ou l’adulte qui vient au ranch le réalise. Il propose aussi un cours de palefrenier pour débutant.
Clem, l’attentive aux besoins des autres
« La pandémie a changé tant de choses », a constaté Clémence. « Nous voulons offrir au plus grand nombre de personnes la chance de se brancher avec la nature, » ajoute-t-elle. Contribuer au mieux-être des gens dans un climat calme résume leur engagement. Chez nous, le maître mot est « bienveillance », complète la jeune femme. Durant l’épidémie, elle a réalisé qu’il y a peu d’endroits où se restaurer, se reposer. Coordonnatrice des projets du ranch du Fer à Cheval, elle privilégie la rusticité, la protection de la ressource hydrique et énergétique. Ces valeurs vont les guider dans le développement de leur entreprise.
Elle tisse des liens particuliers avec la clientèle plus vulnérable. Elle donne en exemple les commentaires de cette dame qui explique que « l’autiste est très structuré toute l’année. Je veux juste le laisser libre dans un cadre sécurisant. Ça vaut tout. » Ça crée des moments de confidence, ajoute-t-elle.
Elle se défend bien de pratiquer l’équithérapie. Par contre, le couple accepterait d’établir des partenariats le cas échéant. Ni lui ni elle n’ont de formation pour en faire. De toute façon, telle n’est pas leur objectif. Elle souhaite plutôt déconstruire l’anxiété sociale, favoriser des discussions régulières pour évaluer ce qui se passe. À cette fin, surtout pour les enfants, le labyrinthe ouvert les aide à se recentrer.
Parmi les projets, LP bâtit une grande terrasse où leurs hôtes pourront se sustenter, se reposer, siroter une boisson en toute tranquillité dans ce paysage époustouflant en toute saison. Lui qui dans un souci écologiste scie son bois prévoit ajouter un dôme géodésique à la propriété.
« On contribue au mieux-être dans un climat calme, la bienveillance est le maître mot du Fer à Cheval », conclut Clem. Et du même souffle, elle glisse que « les clients sont devenus des membres de leur famille. »

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