À droite de la photo, Hugo Baril, organiste, et Olivier Cantin, directeur de la chorale, se sont synchronisés avec les chantres pour le service religieux.
Depuis longtemps, les grandes orgues de l’église Saint-Pierre de La Patrie dormaient silencieuses, attendant le souffle de la Balade des Clochers pour vrombir pendant la messe du dimanche 17 octobre dernier. La volée de cloches marquant traditionnellement l’Angelus s’est fait entendre alors que les ultimes notes émises par les tuyaux s’effaçaient en diminuendo sostenuto.
La Balade a donné la chance de visiter les édifices religieux où, pendant des années, les curés ont guidé la spiritualité personnelle et familiale, et, quelques fois, quand la scolarité ne permettait pas aux gens d’écrire ou de lire, la vie économique de leurs ouailles.
Du sanctuaire de Beauvoir à l’église Sainte-Agnès de Lac-Mégantic, en passant le lieu de culte de Saint-Denis-de-Brompton, plus de deux cents personnes se sont arrêtées à celle de Saint-Pierre de La Patrie. Éliane Thibault, idéatrice et responsable du projet, lançait avec un sourire généreux que « les églises étaient fébriles ». Elle indiquait d’ailleurs qu’elle avait souhaité imprimer « une allure festive » à l’activité.
De nombreux bénévoles avaient envie de profiter de cette atmosphère pour se réjouir. À la suite de problèmes constatés sur la structure, ils ont déployé pendant plus d’un an, des efforts considérables pour sauvegarder l’édifice qui avait été consacré par l’archevêché quelques années auparavant. Fiers des bâtisseurs qui l’ont érigé en 1907-1908 d’après les plans de l’architecte Wilfrid Grégoire, ils ont été à pied d’œuvre pour rouvrir aux fidèles.
Pour représenter aux croyants peu instruits les principaux faits de la foi, le clergé employait des symboles. Gilles Baril, curé de la paroisse Saint-Joseph-des-Monts, composée de huit unités pastorales, pendant des années, écrivait que « l’intérieur de l’église propose une véritable leçon de catéchisme, où plusieurs symboles y évoquent la foi catholique ». Les grandes orgues pour leur part ont été construites en 1878 pour une « mitaine » (meeting hall) protestante d’Halifax, lesquelles se sont nichées dans le jubé en 1913.
Les fidèles et les visiteurs avaient un programme chargé devant eux. La messe s’est avérée le moment fort de la tournée. L’organiste Hugo Baril et la chorale formée de gens des Bois- Francs, dirigée par Olivier Cantin, ont porté le message des trois officiants. Des artisanes ont exposé dans la sacristie le fruit de leur labeur. Au sous-sol de l’église, témoin du dur travail des bénévoles, plusieurs d’entre eux ont présenté des trésors recueillis au sein de généreux donateurs.