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Pour la très petite histoire des Cantons de l’Est (Cantons-de-l’Est) et de l’Estrie : Des siècles d’évolution comme un poumon qui aspire et expire

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Sur une carte géographique, tirée de l’Histoire des Cantons de l’Est (sans traits d’union) de Kasteman, Southam et Saint-Pierre publié en 1998, les Cantons de l’Est se divisent en trois grands secteurs, Piedmont, Estrie et Hautes-Appalaches. Le territoire comprend Brome-Missisquoi, Haute-Yamaska, Memphrémagog, Val-Saint-François, Sherbrooke, Coaticook, Asbestos, Haut-Saint-François, l’Amiante et le Granit et des parties d’autres régions périphériques.
Au temps du Bas-Canada
Mais avant ça ? Une longue histoire dont le point d’orgue fut la division du territoire du Bas-Canada en Townships en 1792 lorsque les Britanniques « décident de concéder en tenure libre, c’est-à-dire dégagée de toute servitude, les vastes étendues québécoises. » Les Cantons de l’Est se définissent, en 1854, en 90 Townships sur un espace de 21 400 kilomètres carrés. Reste que le tout n’est pas parfait. À cette même date, un nouveau découpage de la carte électorale définit les Eastern Townships comme étant formés de onze comtés. En 1867, la clause de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique en retient seulement neuf sur les onze qui contiennent soixante cantons pour une superficie de 14 000 km carrés. Notez la différence entre « comtés » et « cantons » pour mettre du piquant dans la lecture.
À la suite des travaux de Raoul Blanchard, durant la première moitié du XXe siècle, le territoire des Cantons de l’Est s’élargit et supplante en superficie celui des 11 comtés pour atteindre 23 200 km carrés causant d’autres problèmes. Pour des fins statistiques, le gouvernement provincial procède à une autre division de l’espace accroissant la confusion. Selon des activités économiques, laitières, agricoles et administratives portant les numéros 4 et par la suite, 5, le territoire se redivise, s’accroît, diminue, en un mot, les vocations influencent la division de l’espace.
Estrie
L’Estrie pour sa part a connu son lot de changements. Depuis 1823, on trouve une continuité historique avec la constitution du district judiciaire de Saint-François, situé à Sherbrooke. La ville devient le « centre de rayonnement et d’attraction d’un espace fonctionnel quasi circulaire, mais décentré sous la poussée de Montréal. » Les autres centres que sont Granby, Drummondville, Victoriaville et Thetford grignotent le pouvoir attractif de Sherbrooke, attirés qu’ils sont par Québec et Montréal. Le diocèse catholique de Sherbrooke érigé en 1874 se calque approximativement sur celui du district Saint-François.
« Entre la région minimale de l’Estrie d’une part, et la région maximale des Cantons de l’Est traditionnels, d’autre part, s’offrent donc à l’historien divers cadres spatiaux d’envergure différente », soulignent les auteurs de l’histoire des Cantons de l’Est.
Termes Cantons de l’Est et Estrie
Au début étaient les townships, puis les Eastern Townships. Ces deux appellations distribuées dans le temps racontaient la victoire des Britanniques sur les Français lors de la Bataille des plaines d’Abraham en 1759 et du traité de Paris qui concédait officiellement le Canada à l’Angleterre. Antoine Gérin-Lajoie, auteur du roman Jean Rivard, le défricheur, dont la 2e édition reliée en livre a été éditée en 1874, utilise Cantons de l’Est pour désigner le territoire couvert par les townships. Les collaborateurs du journal Le Pionnier, de Sherbrooke, fondé en 1866, reprennent ce terme quand ils rapportent les nouvelles qui se passent dans la région de Sherbrooke. Hubert Charron Cabana et Louis-Charles Bélanger, les fondateurs, prônent, dans leur ligne éditoriale, l’union entre les deux groupes linguistiques. Pour eux, la cause nationale et la colonisation sont le fer-de-lance de leur publication.
Ce jour d’hui (aujourd’hui)
Le débat est enclenché, la Commission municipale du Québec publie un avis public pour inviter la population de ce grand territoire à se prononcer sur le changement de nom de la région administrative de l’Estrie. Estrie ? Cantons-de-l’Est ? Le processus de consultation publique et la période de transmission des opinions et mémoires sont terminés depuis le 4 février. Il y aura une autre consultation publique où les personnes intéressées pourront agir comme observateurs. Cette rencontre qui sera, ou non, virtuelle, sera présidée par Alain R. Roy, juge administratif de la Commission.
En virtuel, la rencontre se tiendra le 23 février. Pour y avoir accès, il faut aller sur le site de la Commission municipale du Québec et utiliser le lien disponible. On ne peut y assister que comme observateur. On pourra y être aussi en direct sur le site Web de la Commission.
Si les conditions sanitaires le permettent, et en respectant les conditions d’usage, d’autres réunions publiques auront lieu à Sherbrooke, le 14 mars, à Lac-Mégantic, le 17 mars, et à Granby, le 22 mars.
Pour l’une ou l’autre des rencontres publiques ou virtuelles, il faut s’inscrire à une plage horaire à l’aide du formulaire en ligne sur le site de la Commission, disponible à compter du lundi 14 février. On peut aussi téléphoner au 1-866-353-6767. Pour informations supplémentaires, consultez le site https://www.cmq.gouv.qc.ca/consultation-publique.

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