Court-métrage sur la maltraitance aux aînés

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Dans une ambiance intimiste, le Centre d’action bénévole (CAB) du Haut-Saint-François a présenté en avant-première le court-métrage intitulé L’automne où le bonheur sombra. L’œuvre met en scène une octogénaire vivant seule et savourant chaque instant de son autonomie jusqu’au jour où un bête accident la pousse à se résigner et à accepter de l’aide le temps de sa convalescence.
Pourtant, ce n’est ni de l’aide ni de la compassion qu’elle reçoit, mais plutôt de la violence physique et psychologique, des vols, de l’isolement. L’octogénaire obtient en prime un grand sentiment de culpabilité provenant des membres de sa famille, venus lui porter assistance, et qui l’infantilise au lieu d’être à l’écoute de ses besoins.
La violence aux aînés est bien présente et est souvent banalisée. Elle est autant banalisée que l’isolement qu’ils vivent. Souvent, dans un contexte de violence faite aux aînés, il est question d’esseulement. Les agresseurs feront le nécessaire pour isoler la personne et la rendre de plus en plus dépendante et incapable de prendre des décisions par elle-même.
Pour plusieurs, le désir de ne pas déranger est omniprésent. Ce qui malheureusement fait en sorte qu’ils ne chercheront pas d’aide par eux-mêmes. Ils ont besoin d’aide, mais pas d’être gérés.
Pour Mme France Lebrun, directrice générale du CAB, ce genre de situation est plus fréquente qu’on peut le penser. « Avec ce court-métrage, on espère rejoindre le plus de gens possible et leur permettre de réaliser qu’ils ne sont pas seuls et qu’il existe des ressources pour les aider. »
La plupart du temps, ce genre de sévices vient de la parenté proche, ce qui rajoute un poids au fait de dénoncer, explique Mme Lebrun. Sans plainte, il est impossible pour les intervenants de remédier à la situation et ceux-ci doivent attendre que la victime dénonce.
Une des participantes du projet, Louisette Gosselin, aborde dans le même sens. « Il arrive fréquemment que des situations de maltraitance soient évidentes pour la famille et pour les intervenants, mais si la personne concernée ne dénonce pas, ne porte pas plainte, tout le processus se termine là. C’est vraiment important de sensibiliser un maximum de gens à la violence faite aux aînés. »
Le 8 juin prochain, le Centre d’action bénévole du Haut-Saint-François fera son lancement officiel au Centre culturel de Weedon. De plus, dès l’été et pour une partie de l’automne, il devrait faire une tournée à travers la MRC du Haut-Saint-François pour présenter leur projet de sensibilisation au plus grand nombre de citoyens.
Le réalisateur du film, Sébastien Croteau, a profité de l’occasion pour féliciter les participants pour le défi auquel ils ont participé et encense le programme gouvernemental Nouveaux Horizons pour les aînés, qui offre un soutien financier pour la réalisation de projets ayant une influence positive sur la vie des aînés et dans leur collectivité.

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