Thématiques

Claire Comeau : Faire sa place dans un milieu d’hommes

Claire Comeau

Claire Comeau, copropriétaire de Service de pneus Comeau, aime son travail et n’a jamais songé à regarder pour autre chose.

De tempérament timide, Claire Comeau fait pourtant sa place dans un milieu d’hommes. Copropriétaire de Service de pneus Comeau, avec son conjoint André Martin, elle dirige en tandem l’entreprise de son père, Roger Comeau.
La jeune femme a mis les pieds au sein de l’entreprise, à la demande de son père, en terminant l’école en 1987. Âgée de 17 ans, elle débute sa carrière au poste de secrétaire. Graduellement, elle franchira les échelons pour en arriver à tenir les guides du commerce avec son conjoint. Mme Comeau avoue humblement que ça n’a pas toujours été facile, « j’étais un peu gênée, il a fallu que je me pousse beaucoup », mais avec l’appui de son père et de son conjoint, elle est maintenant bien en selle et maîtrise son rôle au sein de l’entreprise.
De secrétaire, au début, la jeune femme d’affaires a progressé en notant des numéros de roues selon les véhicules. Elle a développé ses connaissances en prenant de la formation avec des fournisseurs de pneus. Se tenant en retrait, elle a fait un autre pas vers l’avant en étant encouragée par son conjoint à se tenir au comptoir pour servir et conseiller les clients. « J’étais gênée, mais j’ai mis plus d’effort pour vendre des pneus; ce n’est pas naturel pour moi. J’avais plus de facilité à vendre avec les hommes qu’avec les femmes. Les femmes ont pour leur dire, on (les femmes) ne connaît rien. Là, c’est correct, mais au début, c’était plus difficile un peu. »
Mme Comeau passe présentement plus de temps à servir la clientèle au comptoir. Elle admet qu’au début c’était un peu bizarre, « si je parlais spécifiquement de quelque chose, d’une marque du pneu, de la qualité du pneu, la dimension, le client cherchait à se faire confirmer par André. Je trouvais ça très ordinaire. Ça se produit encore, mais beaucoup moindre. On sent qu’il y a encore un peu de résistance, mais je ne m’en fais pas trop avec ça », d’exprimer la copropriétaire depuis juin 2002.
Bien que le volet du personnel soit sous la responsabilité de son conjoint, Mme Comeau n’éprouve aucun problème à les côtoyer. Elle mentionne avoir eu un peu de difficulté avec deux employés au cours de sa carrière. Non pas qu’ils étaient désobligeants, mais elle sentait qu’ils éprouvaient certaines difficultés avec l’autorité féminine. « Je pense plus que c’était dans eux, qu’ils ne voulaient pas faire affaire avec une fille. Ils n’étaient pas à l’aise de discuter de choses avec une femme. »
À titre de copropriétaire, la tâche de Mme Comeau est multiple. « J’ai plusieurs chapeaux, je fais la comptabilité, je m’occupe de la facturation, de la publicité et du service au comptoir. On a une partie de la clientèle âgée et ces personnes n’aiment pas entrer l’auto dans le garage, je m’occupe de la rentrer et de la sortir. Je vais aller sortir les pneus quand les gars sont occupés. »
Ayant entamé sa carrière dans un milieu d’hommes, Mme Comeau ignore à quoi peut ressembler un milieu de femmes ou mixte. Elle ajoute ne pas être vraiment intéressée. « Je n’ai pas connu ça. Quand j’ai sorti de l’école, j’avais 17 ans, j’avais un petit cercle d’amis. Je n’ai jamais eu de grosse gang, moi, mes chums, ce sont les gars dans le garage. » Mme Comeau mentionne n’avoir jamais senti le besoin d’aller voir ailleurs. Bien établie au sein de l’entreprise, la copropriétaire y va de deux conseils à celles qui seraient tentées de plonger dans un milieu d’hommes : de faire preuve de persévérance et de ne pas s’en laisser imposer. « Faut foncer un peu. »

Article précédentArticle suivant
©2024 Journal Le Haut-Saint-François