Au centre, le président du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec, André Roy, entouré des administrateurs Robert Couture, Hughes Beaudoin, Emery Bélanger et Jean-François Tessier.
Sans surprise, les membres du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec, par la voix de leurs représentants élus, ont approuvé à 92 % le projet règlementaire visant à instaurer une mise en marché collective du bois de sciage de sapin-épinette.
« Il s’agit d’une décision historique, grâce à laquelle les milliers de propriétaires forestiers de la région pourront dorénavant espérer un partage plus équitable de la richesse générée grâce à leur matière première », d’estimer le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec.
La résolution entérinant le projet proposé de Règlement sur l’agence de vente du bois de sciage de sapin-épinette des producteurs forestiers du Sud du Québec a été approuvée avec l’appui de 70 délégués présents, sur une possibilité de 88, pour 92 % tandis que 6 ont voté en défaveur lors de la récente assemblée générale extraordinaire qui se tenait au Centre de foires de Sherbrooke. Près de 200 personnes participaient à la rencontre alors qu’une centaine d’autres suivaient les discussions sur YouTube, d’exprimer André Roy, président du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec. « On a eu une très belle participation. Le résultat correspond à nos attentes. À 92 %, on ne peut pas espérer mieux. »
Le projet, adopté intégralement, prévoit par le biais de l’établissement d’une agence de vente, une négociation collective, menée par le Syndicat au nom des propriétaires forestiers, du prix du bois de sciage de sapin-épinette, au sein d’une convention unique de mise en marché à conclure avec les acheteurs du territoire. Le projet envisage également une négociation collective du taux de transport de tous les bois, au sein d’une entente de transport à conclure avec les transporteurs du territoire.
Parmi les prochaines étapes, le Syndicat travaillera à l’implantation optimale du nouveau système. Il soumettra une copie du nouveau règlement à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) pour homologation. « Entre-temps, on va inviter les industriels à une négociation de la convention parce qu’il y a une convention assortie au règlement, elle est négociable », d’exprimer M. Roy. Cette entente prévoit entre autres déterminer le mesurage et les catégories de bois, les prix selon les catégories ainsi que les mécanismes d’ajustement de ceux-ci. « C’est un contrat qui couvre l’ensemble des bois de sciage de sapin-épinette », précise-t-il.
M. Roy estime qu’il s’agit d’une convention juste et équitable pour l’ensemble de la filière. « Les propriétaires ont été négligés dans les 10 dernières années. On n’a pas pensé souvent aux producteurs, à part le Syndicat qui y pense quotidiennement. Dans la filière que ce soit les industriels, les entrepreneurs, les transporteurs, chacun tire son épingle du jeu, mais le propriétaire au bout ramasse ce qui reste quand il en reste. » Par l’initiative en cours, le président du Syndicat dit souhaiter instaurer de meilleures conditions. « On veut que les conditions reflètent les conditions du marché. On le sait quand l’industrie est en crise; on ne peut pas espérer des revenus mirobolants. Mais quand ça fonctionne bien, comme ça fonctionne bien depuis trois ans, on voudrait aussi profiter de cette période de prospérité là. Quand ça va mal, ça va mal pour tout le monde. Mais quand ça va bien, il y a un acteur qui est oublié et c’est le producteur, ce n’est pas normal. Il est temps qu’on pense à celui qui par tout commence, celui qui produit le bois. »
Opposition
M. Roy anticipe une réaction de l’industrie. « Évidemment, on s’attend à de l’opposition de la part de l’industrie, principalement. On s’attend aussi à ce qu’il y ait des audiences tenues quelque part en 2023 par la Régie. Mais on pense que cette fois-ci, on n’aura pas 23 jours d’audience comme la dernière fois, parce que le règlement est tellement clair que même si on a de l’opposition sur certains éléments, d’après moi quelques jours d’audience vont suffire. On pense que ça devrait se régler en quelques mois. » Si tout va bien, le président souhaite que l’agence soit en force dès janvier 2024.
Rappelons que le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec regroupe plus de 6 000 membres, soit 40 % des 14 600 producteurs répartis sur le territoire du Syndicat. Parmi les membres, près de 30 % proviennent de la MRC du Haut-Saint-François. Notre territoire représente le deuxième plus important producteur de bois derrière le Granit.
Membre du conseil d’administration du Syndicat depuis 26 ans et président depuis 22 ans, M. Roy admet qu’il s’agit du dossier le plus important qu’il a eu à traiter et certainement un des plus gros depuis la création du plan conjoint en 1964. M. Roy souligne que le bois de sciage de sapin-épinette représente 60 % de l’ensemble de la production des producteurs forestiers représentant entre 500 000 et 600 000 m3 par année. Selon les années, ce volume représente entre 35 M$ et 40 M$ par année.