Martial Gaudreau, directeur du Centre de services scolaire des Hauts-Cantons, mentionne que la diminution des inscriptions à la formation professionnelle est malheureusement un phénomène généralisé à l’ensemble du Québec.
Le centre de formation professionnelle aux adultes, pour le point de service du Haut-Saint-François à East Angus, mettra un terme à deux programmes de formations pour l’obtention du diplôme d’études professionnelles (DEP) soit en secrétariat et comptabilité, le 30 juin prochain. La nouvelle a pris les étudiants par surprise et certains ont fait part de leur frustration de cette annonce survenue en décembre dernier.
Martial Gaudreau, directeur général du Centre de services scolaire (CSS) des Hauts-Cantons, mentionne ne pas avoir le choix en raison du faible volume de participants inscrits. La norme, explique-t-il, selon le ministère, est de 20 élèves par programme, soit 40 au total. Présentement, on compte que 16 élèves pour les deux programmes réunis à entrée et sortie continue. M. Gaudreau mentionnait au moment de l’entrevue, en décembre dernier, avoir reçu seulement cinq inscriptions pour le Haut-Saint-François depuis septembre. Il ajoute qu’en juin, il restera six élèves du programme qui n’auront pas complété, soit quatre en secrétariat et deux en comptabilité.
M. Gaudreau mentionne que le Centre de services scolaire mettra tout en œuvre afin de permettre à la clientèle de compléter le programme. Pour y arriver, on propose trois alternatives. La première est d’accélérer la période d’apprentissage en ajoutant des heures qui permettraient de passer d’une base de temps partiel à temps plein. La seconde alternative est que les six élèves concernés, dont un est de Sherbrooke, se déplace soit au Granit ou à Coaticook. Pour les personnes du Haut-Saint-François, un service de transport avec Transport HSF est déjà disponible pour faire la navette vers le Centre de formation professionnelle de Coaticook. La troisième, considérée comme l’avenue privilégiée, est de suivre à distance la formation. « Pour les six, parce qu’on avait un engagement de compléter la formation, on va leur prêter tout le matériel informatique dont ils auraient besoin pour bien finir leur formation. » Les trois modèles sont disponibles, d’insister M. Gaudreau. Il ajoutait que des rencontres avec les élèves concernés avaient eu lieu pour déterminer quel modèle leur convient.
Annonce
Quant aux reproches adressés par certaines étudiantes à l’effet que l’annonce soit faite tardivement, M. Gaudreau mentionne qu’il aurait été difficile de le faire avant. Ce dernier explique qu’une mise à jour est effectuée en novembre et que généralement, « avant le COVID, on avait toujours un lot d’entrée en novembre. On espérait avoir un lot d’entrées pour ne pas à prendre ce genre de décision-là. Au moment où on a vu qu’on n’avait pas le nombre d’inscriptions et on était à perte, on n’avait pas le choix. Par le passé, on était un peu déficitaire, ça fait partie de notre mission d’offrir de la formation et on se rattrapait ailleurs dans l’organisation. Mais là ce n’était plus de la saine gestion », de préciser M. Gaudreau.
Démarche
M. Gaudreau mentionne que dans le contexte de rareté de main-d’œuvre, ce sont tous les programmes de formation professionnelle qui sont affectés. En raison du manque de personnel, les employeurs ont tendance à embaucher des personnes non qualifiées. « Présentement, avec le plein emploi, les employeurs embauchent des travailleurs non qualifiés parce qu’ils manquent de monde. Il faut savoir que cela n’est pas un incitatif à suivre des cours. Présentement, le monde qui s’inscrit en formation professionnelle, on a une bonne diminution. C’est vrai pour secrétariat et comptabilité, c’est vrai pour d’autres programmes. Je regarde dans le Granit, Taille de pierre, je suis le seul au Québec à offrir le cours; on le ferme, en décembre parce qu’il ne restait plus d’inscription. Un cours d’Abattage que j’aurais dû partir au mois d’août, il y avait seulement 4 personnes intéressées; on n’a pas pu partir le cours. Dans le Granit, on part un cours à perte pour offrir un service. Le volume d’étudiants est à la baisse de façon importante. L’autre carte pour le Haut-Saint-François, celui d’Opérateur en équipement de production, on paye pour la formation. Quelqu’un qui vient suivre la formation, on le paye 15 $ de l’heure pour venir sur les bancs d’école et même à ça, je ne suis pas capable de débuter le cours ,je n’ai pas d’inscription. En formation professionnelle, la clientèle n’est pas au rendez-vous. Ce phénomène est vrai pour le Québec au complet », d’exprimer M. Gaudreau.
Des incitatifs ont été faits pour tous les programmes, d’assurer le directeur général. « Un paquet d’initiatives se sont faites à l’automne, on approche les gens, les commerces en disant : si vous avez du monde à faire former, envoyez-les. On offre du temps partiel, on a même embauché une ressource qui travaille spécifiquement à la promotion en formation professionnelle. On a de nouvelles pages Facebook, on a un nouveau site Web pour la formation professionnelle, on siège sur des comités régionaux pour la valorisation de la FP, on travaille en concertation avec les autres centres en Estrie », insiste M. Gaudreau.
Avec la fermeture des programmes Secrétariat et Comptabilité, il restera celui d’Opération équipement de production ainsi que le Transport et Charpenterie/menuiserie en raison d’entente avec d’autres institutions scolaires.
M. Gaudreau mentionne que les programmes seront toujours offerts à distance. Si jamais le nombre le justifiait, il serait possible de l’offrir à nouveau. Présentement, on peut offrir le cours, mais à distance. Pour les six, il sera possible de passer les examens finaux au Centre de formation professionnelle du HSF.