Maire de Bury, M. Denis Savage.
Bury et Newport, les deux municipalités bilingues du Haut-Saint-François, ont toutes deux décidé de conserver ce statut. Elles ont adopté les résolutions à cet effet lors de leurs premières réunions du conseil les 16 et 9 janvier respectivement, en réponse à un avis de l’Office québécois de la langue française (OQLF) reçu en décembre selon lequel elles perdraient ce statut si elles ne prenaient pas action dans les 120 jours suivant la réception de cet avis.
Près de 90 municipalités ou arrondissements du Québec ont un statut bilingue officiel. En vertu de la nouvelle loi 96, l’OQLF a envoyé des avis aux 47 municipalités bilingues où moins de 50 % des citoyens ont déclaré l’anglais comme langue maternelle lors du dernier recensement.
Les deux conseils ont adopté la résolution à l’unanimité, ont rapporté leurs maires, Robert Asselin de Newport et Denis Savage de Bury.
« Les fondateurs de Newport étaient tous anglophones, et la majorité des anglophones qui vivent ici aujourd’hui sont des descendants directs de ces familles fondatrices. Il est important de garder notre statut bilingue par respect pour ces familles », de dire le maire Asselin.
Le conseil de Newport compte quatre membres anglophones et deux francophones. Elle compte 741 habitants, dont 31 % sont anglophones, toujours selon le maire.
De même, le maire Savage mentionnait que « le fait d’avoir une municipalité bilingue fait partie intégrante de Bury. L’histoire de Bury est importante, et il ne faut pas oublier que ce sont les anglophones qui ont été les premiers à s’installer dans le lieu ».
Le conseil de Bury est divisé également, trois anglophones et trois francophones. Bury compte 1 449 habitants, dont 26 % sont anglophones. « Mais certains sont purs bilingues », observait le maire. « C’est une nouvelle génération. Ils parlent les deux langues, mais ils pourraient tout de même dire qu’ils sont plus anglophones ou francophones ».
« Par exemple », disait-il, « je suis francophone, ma femme est anglophone et nos enfants ne sont ni l’un ni l’autre; ils sont un mélange des deux ».
« J’ai grandi à Bury », confiait-il. « Nous avons grandi ensemble. On rit parfois de ce qui se passait auparavant. Avant, à la patinoire, il y avait les Anglais et les Français. Cela n’existe plus ».
Le statut bilingue permet aux municipalités de communiquer légalement avec leurs citoyens en français et en anglais par l’entremise de l’affichage, des comptes de taxes, des courriels, des bulletins, du site Web ou en personne. À Newport, les réunions du conseil se déroulent en français, mais les services, les communications et le site Web sont offerts aux citoyens dans les deux langues. M. Asselin a mentionné que le coût pour ainsi faire est « vraiment minime ».
À Bury, les réunions du conseil, les résolutions, les procès-verbaux, le site Web et les communications avec les citoyens sont tous dans les deux langues. « C’est un peu plus de travail, mais nous vivons avec. Ce n’est vraiment pas une contrainte d’avoir des services bilingues. Et je pense que c’est apprécié par nos citoyens », disait M. Savage.
La langue française est-elle menacée dans ces municipalités par leur statut bilingue ? « Non, je ne pense pas », dit M. Asselin. « Pas du tout. Les deux langues sont toujours vivantes »!, de conclure M. Savage.