« À Bury, on demande un moratoire jusqu’à ce qu’une réglementation soit émise.» — Denis Savage, maire de Bury
La municipalité de Bury a adopté à l’unanimité, lors du conseil municipal qui s’est tenu en février dernier, une résolution visant à resserrer l’encadrement des matières résiduelles fertilisantes (MRF) et stoppant l’épandage de celles-ci sur les terres agricoles du Québec.
La municipalité demande au gouvernement d’appliquer le principe de précaution dans la gestion des MRF, par le biais d’un moratoire, le temps qu’un débat public ait lieu et que soit adopté un cadre réglementaire strict. Cette demande est émise afin d’éviter que soient étendues dans l’environnement des concentrations trop élevées de contaminants émergents de type médicaments, hormones, plastiques et PFAS.
« C’est important pour nous, puisque ces produits-là sont traités ici, chez Englobe, locataire sur la propriété de Valoris. On trouvait ça important de prendre connaissance de ce qu’il en était et à la suite du reportage de Radio-Canada, Bury s’est en quelque sorte retrouvé étiqueté. Nous, on demande un moratoire jusqu’à tant qu’une réglementation soit émise » d’exprimer Denis Savage, maire de Bury.
Rappelons que les PFAS sont des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques dont les molécules, plutôt que de se dégrader, ont plutôt tendance à s’accumuler dans les sols et l’environnement. Ces derniers sont associés, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), à des problèmes liés à la reproduction, au développement, au système endocrinien (ensemble de glandes et de cellules qui fabriquent des hormones et qui les libèrent dans le sang), au foie, aux reins et au système immunitaire.
« On ne peut pas empêcher ces produits-là, on en produit nous aussi au Québec, mais avoir une législation qui nous permet de savoir à quoi s’en tenir est le minimum. De plus, on a un souci pour la population. Tout ce dossier de MRF et de PFAS n’est pas clair, il manque clairement d’information sur le sujet. Pour nous, il était important de se positionner comme municipalité et de démontrer que nous ne sommes pas d’accord avec ça et qu’on veut obtenir une réglementation concernant les matières résiduelles fertilisantes », d’expliquer M. Savage.
Outre le désir de voir des réglementations voir le jour, Bury désirait aussi avoir l’appui des autres municipalités, ce qui a été fait lors du dernier conseil des maires qui ont voté la résolution à l’unanimité.
« Nous à la MRC, ça allait de soi. Ce qu’on se dit, c’est qu’on a nos propres matières à traiter ici. Je pense qu’on n’a pas besoin d’avoir des MRF qui viennent des États-Unis. Commençons par gérer les nôtres. On sait que les deux paliers de gouvernement se penchent déjà là-dessus. Nous, on voulait donner un signal clair à Bury. Au niveau de la MRC, on les appuie », d’exprimer Robert Roy, préfet du HSF.
Personne ne parle d’interdire ce genre de produit. Le préfet mentionne que cette résolution est surtout là pour qu’il y ait création de normes, de balises et de réglementations entourant les matières résiduelles fertilisantes.