Une vingtaine de hamacs sont disposés dans la forêt derrière le CPE pour la sieste d’après-midi.
Grâce à sa campagne de financement, le CPE Saute-Crapaud a fait l’acquisition d’une vingtaine de hamacs afin de permettre aux jeunes de profiter de la nature et de la forêt située juste derrière l’immeuble de la rue Craig Nord, à Cookshire-Eaton. L’initiative a également permis l’achat de plusieurs habits de pluie afin de profiter, beau temps mauvais temps, du monde extérieur.
L’utilisation de la forêt faisait déjà partie du modus operandi du CPE, qui parfois, amenait les jeunes faire la sieste à l’extérieur sur de petits matelas. Plusieurs éducatrices voyaient un fort potentiel en ce lieu débordant de magie et de féérie. « On avait envie de pousser la pédagogie en nature. Pas juste faire des sorties dehors, mais être capable de manger dehors, de faire des siestes en plus de faire des sorties instructives constructives avec les enfants en forêt », d’expliquer Laura Quenneville, éducatrice pour les Monarques Bleus.
De là est venue l’idée de lancer une campagne de financement afin de couvrir le coût d’achat. Au départ, le CPE invitait les parents à leur donner cannettes et bouteilles consignées afin de les échanger au IGA. À ce moment, cela semblait un objectif réalisable en plusieurs mois. « On va les avoir nos hamacs. On ne sait pas combien de temps ça va prendre, mais on va les avoir », s’est à ce moment exprimée Cyndie Descôteaux, éducatrice pour les Monarques Jaunes.
En moins d’une semaine, l’argent nécessaire pour l’achat d’une vingtaine de hamacs a été amassé. Mais pas en changeant cannettes et bouteilles vides.
Grâce à l’apport généreux des parents d’enfants fréquentant le centre de la petite enfance et à la vision de Patricia Fontaine, notaire médiatrice chez Médiation Haut-Saint-François. Cette maman, dont les enfants ayant fréquenté le CPE, a sollicité plusieurs commerçants de Cookshire-Eaton. Une dizaine de ces derniers ont participé au projet en y voyant une belle façon de redonner à la communauté en offrant à ces jeunes l’opportunité de profiter de la forêt avec de nouveaux hamacs. La campagne a tellement bien fonctionné que le CPE a été en mesure d’acheter des lits suspendus, des habits de pluie, des thermos et des sacs à dos utilisés lors des sorties en nature. Pour Mme Fontaine, il était tout naturel de donner un coup de pouce au CPE qui a vu grandir ses enfants. « Saute-Crapaud, ce n’est pas juste un milieu de garde. C’est un endroit super stimulant, l’ambiance est bonne, tu remarques facilement que les filles éprouvent du plaisir à travailler ici. C’était normal de donner un coup de main », exprime-t-elle.
Plusieurs bienfaits sont observables, au point de vue du développement de l’enfant, directement lié à nos sorties en nature, explique Mme Quenneville.
« Non seulement ça favorise la confiance des jeunes en leur offrant les contextes propices dans lesquels ils peuvent tester leurs limites, mais ça leur permet aussi d’apprendre la prise de risque saine et calculer. Concrètement, l’enfant fera des choses qu’il se sentira capable de faire, sans l’aide d’un adulte par exemple. La forêt derrière notre CPE est un milieu paisible qui favorise l’apprentissage dans le calme et permet par le fait même d’avoir un répit de la surstimulation de notre monde moderne. Les sorties en nature que nous faisons favorisent une bonne santé physique, mais aussi mentale en développant de saines habitudes de vie. Bouger en ayant un contact avec le monde naturel, c’est bon pour le cœur et pour la tête », d’exprimer l’éducatrice des Monarques Bleus.
De plus, selon les membres de l’équipe, les jeux libres dans la nature avec accès au matériel polyvalent de la forêt (branches, roches, cocottes, etc.) privilégient la collaboration et la communication entre les enfants, activent la créativité, stimulent les résolutions de conflits et diminuent les conflits interpersonnels. La flexibilité de la forêt offre aussi un rythme adapté à chacun et rejoint également les différents niveaux de développement et les champs d’intérêt individuels.
« Ici, au CPE Saute-Crapaud, on essaie le plus possible de suivre les initiatives des jeunes. De leur laisser la place. Notre façon de voir les choses, par nos expériences et notre vision, est que les enfants se développent beaucoup par eux-mêmes. On pense qu’ils vont aller naturellement vers ce dont ils ont besoin ou ce qu’ils recherchent en période de développement », d’exprimer Laura Quenneville.
Même constat du côté de Cyndie Descôteaux. « On a des enfants qui vont essayer de grimper sur les branches basses d’un arbre alors qu’il y en a d’autres que ce sera de se tenir en équilibre sur un tronc d’arbre au sol. Ce qui est intéressant avec cette façon de faire, c’est que chaque enfant, selon où il est rendu, va trouver quelque chose qui va le stimuler et qui va l’aider à avancer dans son développement », exprime-t-elle.
Une prochaine campagne de financement sera bientôt lancée au CPE afin de compléter l’achat des habits de pluie pour le reste des petits amis.