Le maire de Lingwick, Robert Gladu, se désole qu’il ne peut pas assurer la sécurité de ses concitoyens, qui doivent être limités à 50 personnes sur le pont McVetty-McKenzie, qui ne vieillit pas très bien. Ce message est très clair sur l’affiche qui a été installée aux deux extrémités du vénérable équipement routier, construit en 1893 par des Écossais et qui a été opérationnel jusqu’en 1972. Depuis ce temps, il a accueilli jusqu’à 300 personnes à la fois, lors d’activités de fêtes, avec présentation de spectacles, des danses, de la musique et même des pièces de théâtre.
Coïncidence ou simple coup du sort, deux ponts attirent l’attention aujourd’hui sur le territoire de Lingwick, à cause de leur mauvais état qui risque d’avoir des conséquences très graves dans un futur rapproché.
Au point où le maire de Lingwick, Robert Gladu, lance un cri du cœur pour leur réparation et la sécurité de ses concitoyens appelés à les utiliser. Il s’agit du pont McVetty-McKenzie, le plus long pont couvert de l’Estrie, le deuxième au Québec, près de la route 257 direction Weedon, véritable monument qui tient à cœur à toute la population pour sa valeur patrimoniale et sentimentale.
Puis un petit pont sur la route 257, direction Scotstown, à quelques mètres seulement du secteur urbain de Gould, grandement utilisé pour les services essentiels, reliant Gould à Scotstown, La Patrie et Chartierville.
« On voit très bien qu’un creux s’est formé au centre du pont couvert, où il y a une faiblesse de l’assise centrale. Le bois est beaucoup endommagé à plusieurs endroits, les planches du tablier du pont sont rongées et détériorées, ce qui n’est pas rassurant pour les usagers, car on voit en dessous du pont la rivière au saumon, qui devient un torrent au printemps. Nous ne pouvons plus permettre les rassemblements de plus de 50 personnes, faute de solidité. Dans le passé, des fêtes avec spectacles musicaux et même des pièces de théâtre sur le pont ont réuni de 200 à 300 personnes en même temps, une utilisation à bon escient, mais qui n’est plus possible », raconte M. Gladu.
Le pont a été construit en 1893, à la mode écossaise. Il a cessé d’être en opération à compter de 1972.
« On s’est fait dire qu’une subvention serait peut-être possible au chapitre du patrimoine, par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, et peut-être aussi par le ministère des Transports, mais que le calendrier de réparation ne le permettrait qu’en 2026 seulement, ce que nous considérons beaucoup trop tard. Nous avons besoin d’aide, car la Municipalité, qui ne compte que 454 résidants, ne peut vraiment pas assumer la facture de 800 000 $ à un million de dollars que la réparation risque de coûter, a-t-on appris », indique M. le maire.
« Des jeunes qui ne sont même pas de notre municipalité viennent assez régulièrement faire des feux à proximité, alors que c’est défendu. Ils prennent de l’alcool et même de la drogue, ils sont parfois très intoxiqués, ils n’ont rien à leur épreuve, et ils ont presque mis le feu illégalement au pont récemment », ajoute M. Gladu, en montrant une marque évidente de calcination où une bûche en feu a été laissée à l’abandon.
Il insiste sur la richesse patrimoniale que le préfet de la MRC, Robert G. Roy, lui a confirmée : « C’est un joyau important pour la MRC du HSF », a-t-il reconnu.
« Nous devrons en limiter l’accès avec des blocs de ciment, car on ne peut plus subir ce qui se passe ici. Nous avons même annulé la possibilité d’un feu de joie pour la Fête nationale, le 24 juin, à cause de la sécheresse de l’environnement et le danger des feux de forêt. On doit absolument se battre pour que le pont soit amélioré », avoue M. Gladu.
L’autre pont, à la sortie de la zone urbaine du secteur de Gould fusionné à Lingwick, sur la route 257 en direction de Scotstown, a été fermé à moitié à cause de sa problématique : une poutre centrale qui est grandement fissurée. Les camions de plus de deux essieux y sont carrément défendus de circulation.
« Les travaux d’amélioration de la route 257 ont amené plus de 180 camions de trois essieux et plus à y circuler parce que l’endroit a été certifié «chantier», ce qui a permis leur circulation. Remplis de matériel pour l’enrochement, ces camions très pesants ont fragilisé le pont davantage. Nous avons réussi à obtenir des panneaux d’arrêt aux deux extrémités du pont, cela améliore la situation, mais encore trop de fardiers, de grosses citernes, de transporteurs de bois et de camions lourds y passent régulièrement. Plusieurs usagers ne respectent pas la signalisation, et il va y avoir ici un accident grave à un moment donné, car le pont est situé en bas d’une côte, un endroit problématique. Nous voulons qu’un règlement abaisse le tonnage des camions pour que les policiers aient un levier pour donner des contraventions aux récalcitrants. Sans compter que le déneigement en hiver sera très difficile par le fait même », déplore-t-il.
M. le maire s’est dit heureux « d’avoir pu compter sur une aide de la compagnie Domtar, – de M. Éric Lapointe, qu’il remercie particulièrement – laquelle a investi entre 40 et 50 000 $ pour créer une route de déviation, à partir des terrains de la compagnie, afin de rejoindre la route 108 et désengorger la circulation sur ce pont ».
Selon un article publié dans le quotidien La Tribune, le ministère des Transports convient qu’il y a un problème de circulation sur le pont de la route 257. Il assure sa collaboration avec toutes les instances impliquées pour assurer le respect du règlement de circulation. Par ailleurs, il attribue la détérioration du pont à l’usure normale, rappelant que les poutres datent de 1938.