Actualités

Valoris démystifie ses opérations pour le grand public

Valoris

Philippe Roberge, technicien en environnement chez Valoris, explique par la coloration des eaux incluses dans les pots devant lui, les opérations de traitement des eaux et le résultat qu’il obtient. Le premier bocal contient de l’eau foncée, du lixiviat produit par les lieux d’enfouissement technique ; les bocaux suivants contiennent les résultats de la séparation des boues avec l’eau, et ceux plus clairs les eaux obtenues après traitement, testées chaque semaine au laboratoire, question de ne pas retourner dans l’environnement de l’eau contaminée.

Pour le commun des mortels, les opérations de revitalisation des matières résiduelles, pour en faire du compost ou du recyclage, dans un premier temps, c’est carrément mystérieux, en apparence, mais c’est surtout très scientifique, répondant à certains rituels bien précis.
Cela existe donc des personnes qui font de leur travail de tous les jours une opération continuelle en faveur de l’environnement. Ils sont souvent situés à l’écart du trafic routier et urbain, on ne les voit pas beaucoup, on ne les remarque guère. C’est le cas des employés de Valoris, qu’on ne soupçonne même pas d’exister, c’est comme s’ils travaillent dans l’ombre, sur un chemin de campagne pour accéder à leurs installations, pour le bien de la terre, avec beaucoup d’outils, de connaissances et de compétences.
Une visite guidée des lieux était organisée dernièrement lors d’une opération portes ouvertes, visant à informer la population du Haut-Saint-François (HSF) de ce qui se passe à l’intérieur des clôtures et des édifices de Valoris, sis au 107 chemin Maine Central, sur le territoire de Bury.
Valoris œuvre sur un grand site de compostage, entre autres, où plusieurs opérations visant la revalorisation des matières compostables et résiduelles sont effectuées, l’une après l’autre, jusqu’à l’affinement extrême vers l’épuration, et aussi vers l’enfouissement minime final de ce qui ne peut plus être revalorisé en fin de compte. Un vidéo introductif était offert au public en première étape de la visite. À noter que le niveau de vulgarisation était adapté à une activité grand public. Les intéressés à cette visite étaient invités à monter à bord d’un autobus pour circuler entre les différentes aires de travaux et d’enfouissement.
« Nous sommes le dernier bastion qui récupère les résidus utiles. On ne fait pas ici de récupération proprement dite, c’est laissé à notre partenaire Récup-Estrie. Ici, on s’attaque à tout ce qui peut être récupéré pour la valorisation, jusqu’aux biogaz produits par l’enfouissement final, lors du traitement des LET, les lieux d’enfouissement technique. Ce sont ce qu’on appelait les déchets, il n’y a pas si longtemps, mais maintenant les matières résiduelles, une fois qu’on en a extrait tous les éléments recyclables », explique dans l’autobus Louis Longchamps, directeur développement durable et relations externes de Valoris, dans le cadre de cette opération charme de portes ouvertes.
Un premier triage des matières résiduelles brutes reçues est effectué, incluant les résidus de matériaux de construction reçus. Une opération de broyage peut réduire ces matières en «chips», la matière principale de revalorisation du bois.
« Une torchère, sur le site, détruit par combustion une grande partie des biogaz des LET, soit 99,999 95 pour cent, comme si on retire de l’air d’un sac de vidange, une image qui explique bien le processus », compare Louis Longchamps.
« Ici, on revalorise 98 pour cent de ce qui entre ici, correspondant à la poubelle domestique des citoyens, soit le bac noir pour le ramassage des déchets. La matière organique qui subsiste dans le bac noir est extirpée pour être revalorisée », indique-t-il.
Les digues de pierre remarquées entre les monticules, des ouvrages conçus par des ingénieurs, servent à contraindre les eaux de ruissellement, à minimiser l’érosion et à éviter les glissements de terrain possibles. Les LET sont constitués en cellules, de dimensions préétablies, et d’une durée de vie de remplissage variable, à raison de 50 000 à 60 000 tonnes par an. Valoris en est à la septième cellule d’enfouissement, qui ne nécessite pas de grand creusage, soit seulement un mètre et demi environ. Mais une cellule fermée peut atteindre une hauteur jusqu’à 20 m. La durée de vie d’une cellule est en moyenne de cinq à six ans.
« Le mot enfouissement est trompeur, même erroné, car ce serait plus juste de parler d’entassement, à la verticale, ce qui explique davantage les monticules sur une cellule. Nous avons ouvert une nouvelle cellule le 29 juin dernier. Nous sommes très fiers et nous prenons grand soin de la biodiversité qui se crée autour d’une cellule, que ce soit autour par des insectes, des oiseaux, oiseaux de proie et même des animaux qui y vivent. C’est ce qui explique pourquoi on crée des condos à insectes, on a installé des nichoirs spécialement pour les oiseaux de proie, etc. On les aime ! », fait remarquer Louis Longchamps.
Il faisait état, entre autres, d’orignaux, de chevreuils nombreux qui fréquentent leurs sites couvrant plusieurs acres, et même de ratons laveurs qui constituent des problèmes, pour leur part, en s’installant dans les garages et les dépendances…
À cause des normes auxquelles les opérations sont assujetties, l’entreprise doit effectuer une surveillance avec certains équipements de vérification de la qualité des eaux, en fonction de ne pas rejeter dans l’environnement des liquides qui pourraient affecter la nappe phréatique, comme les lixiviats, les liquides brunâtres issus des LET.
Seulement 10 pour cent du compost produit au site de Bury est retourné aux citoyens, alors que le reste prend le chemin de certains partenaires qui s’en servent et le modifient avant de l’ensacher pour d’autres usages, en paillis et autres substances finales et utiles.
Sur le site, quelques basins de sédimentation ramassent les eaux pour y décanter les sédiments et les épurer avant de les rendre à l’environnement. De plus, après le déboisement de la forêt pour créer des espaces de travail ou d’enfouissement, on reboise ailleurs, ce qu’on fait également pour la gestion des milieux humides à préserver.

Article précédentArticle suivant
©2024 Journal Le Haut-Saint-François