À la suite des tempêtes de neige accompagnées de grands vents et de précipitations mixtes, de neige mélangée de pluie et même de verglas, plusieurs érablières ont subi des dégâts aux arbres et à la tubulure, qui se révèleront coûteux au moment de la récolte de l’eau d’érable.
Voilà un problème qui revient assez régulièrement dans les érablières de l’Estrie et du Haut-Saint-François (HSF) : les arbres prennent avec difficulté les sautes d’humeur de Dame Nature. Quand la pluie, la neige, le verglas et les grands vents s’en mêlent, c’est remarquable, les branches cassent et tombent, même certains arbres s’effondrent sous le poids de la neige mouillée et sous la force des rafales de vent.
On n’a qu’à se souvenir du grand verglas de janvier 1998 où on a parlé d’une hécatombe dans les érablières. À l’époque, plusieurs producteurs acéricoles ont ressenti des problèmes à s’en remettre. Plusieurs érablières ont ainsi connu des dommages à la suite des dernières tempêtes de neige qui ont frappé le sud du Québec, entre autres celles du 11 janvier, où les rafales de vent se sont approchées des 100 km/heure.
Un exemple qui s’est sans doute généralisé ailleurs dans le HSF, à l’Érablière Nouvelle Génération, de Saint-Isidore-de-Clifton, où la famille Perron produit du sirop d’érable depuis 1905, des problèmes sont ainsi survenus, reliés à la température.
« Nous n’avons pas encore pu faire tout le tour de notre érablière, qui couvre pas mal de territoire, nous avons perdu sûrement une dizaine de bons érables. Jusqu’à maintenant, on s’en sort relativement bien par rapport à d’autres endroits ! », a admis Isabelle Blouin, propriétaire de l’érablière familiale, avec son conjoint Hugo Perron.
« À première vue, beaucoup de branches sont tombées. Mais nous avons été épargnés, ce n’est pas dramatique. Cela ne va pas affecter les revenus de l’érablière, située chemin des Perron. Mais depuis trois ans, nous ne sommes pas gâtés pour ce qui est de la température. Les changements climatiques, c’est de plus en plus présent. On pense maintenant faire bouillir même en décembre, avec les temps doux, c’est inhabituel, de plus en plus tôt. On n’a plus les hivers qu’on avait, avec la chaleur qui dure pendant plusieurs jours ! », s’est-elle exclamée.
« Nous avons deux érablières, une orientée plus vers le sud et l’autre plus vers le nord. C’est différent dans l’une comme dans l’autre… La saison des sucres coupe souvent très rapidement, à cause de la température… Il y a beaucoup plus de branches cassées que d’arbres. Si c’était d’autres arbres que les érables, ça nous ferait moins mal », a-t-elle conclu avec émotion.
L’Érablière Nouvelle Génération compte 28 000 entailles, dans une érablière active depuis quatre générations.
Des dommages aux érablières ont été répertoriés dans plusieurs régions du HSF, dont Scotstown, entre autres.