Gilles Doyon, un homme d’affaires bien connu dans le HSF, même s’il répète souvent qu’il a bâti seul son entreprise, a très bien su s’entourer au fil du temps. Au point qu’aujourd’hui, il travaille moins et prend la vie du bon côté, entouré de sa complice depuis 38 ans, Tina Houde, et de ses deux fils, Jessy et Jérémy.
Pour fonder son entreprise en 1997, Gilles Doyon n’a pris la relève de personne, il n’a compté que sur ses propres forces et faiblesses. La vie a alors rencontré sur son chemin un grand débrouillard : Gilles Doyon, la toute première génération qui a débuté à partir de 0, pour établir son petit empire à succès dans le domaine des matériaux de construction.
Ébéniste de formation, à sa sortie de l’école Montcalm à Sherbrooke en 1982 où il a acquis un diplôme d’études professionnelles (DEP) en menuiserie, il travaille un temps chez Portes et fenêtres Lajoie, à Cookshire, comme seul employé. En 1986, il joint l’équipe de BMR Oscar Pagé et Fils, alors sur la rue Grondin, à East Angus. En 1996, après quelques difficultés et n’ayant pas de relève, M. Pagé offre à ses employés d’acheter sa compagnie. Personne n’est intéressé.
Devant l’incertitude pour son emploi, Gilles Doyon souhaite alors se lancer à son compte en menuiserie, mais M. Pagé revient à la charge, lui offrant d’acheter seul son entreprise. « Je réfléchis à son offre. Je me dis que j’ai toujours reçu ma paye, donc si je travaille fort, je ne verrais pas pourquoi je ne réussirais pas en l’achetant », a alors raisonné M. Doyon.
Son comptable prépare alors un dossier pour M. Pagé, dont le chiffre d’affaires dépasse un peu plus d’un million de dollars. « Le 1er septembre 1997, je deviens propriétaire du commerce sans savoir gérer une entreprise, sans avoir déjà travaillé avec un ordinateur. J’ai seulement six employés au début, je travaillais au magasin de 7 h à 18 h, puis dans la shop de 18 h 30 à 22 h pour faire les ouvrages de menuiserie pour mes clients, et j’allais décharger des avions de nuit, entre 2 h et 5 h à l’aéroport de Sherbrooke ! J’avais déjà deux garçons à cette époque, Jessy et Jérémy, nés en 1994 et 1996 », raconte-t-il avec un brin de satisfaction dans la voix.
Il a pu compter sur l’aide indéfectible de sa conjointe depuis 38 ans, Tina Houde. Aujourd’hui, elle et ses deux fils travaillent dans l’entreprise avec lui, ces derniers formant une relève sérieuse pour suivre ses traces éventuellement. Il reconnaît aussi avoir profité des bons conseils d’un mentor, Yves Gagnon, alors président de la bannière BMR, et plus tard Pascal Houde.
Il déménage son magasin de la rue Grondin au terrain de la rue Angus Sud, où il possédait déjà un petit entrepôt et où il a construit un plus grand magasin, inauguré le 1er avril 2003, qu’il agrandira encore à quelques reprises au fil des ans, en fonction de son chiffre d’affaires qui connaît une augmentation rapide.
En 2005, construction d’un nouvel entrepôt, réagrandi l’année suivante. En 2008, acquisition de l’entreprise de son frère, spécialisée dans les couvre-planchers, peinture et décoration. Nouvel agrandissement du magasin rendu nécessaire par cette diversification de ses activités, favorables au domaine de la rénovation.
En 2010, construction d’un entrepôt intérieur pour le bois. En 2015, après la fermeture de l’usine Cascades, acquisition d’un nouvel entrepôt que possédait un de ses amis. En 2017, célébration de son 20e anniversaire. En 2020, ses enfants prennent plus de place dans la compagnie et émettent le souhait d’acheter un deuxième magasin, ce qui se réalise en novembre à Sherbrooke, arrondissement de Bromptonville. En 2022, les deux entreprises comptent plus de 60 employés, au moment de fêter son 25e anniversaire.
« Ma philosophie a toujours été de donner les meilleurs services à ma clientèle. Mon magasin est très varié, question produits, pour l’habitation et la rénovation… Ma reconnaissance s’exprime continuellement à mes employés; j’ai la meilleure équipe, c’est certain ! et je remercie mes nombreux clients par une implication sociale très intense. Je suis né à East Angus, j’ai un grand sentiment d’appartenance à ma région, j’appuie les activités locales au plus haut point », se réjouit Gilles Doyon.
« Mon entreprise a été reconnue le plus gros vendeur de gypse de toute la bannière BMR : ce sont 200 camions-remorques par année, avec quatre employés qui déchargent jusqu’à 1200 feuilles par jour, du matin jusqu’au soir, dans les maisons et chantiers en construction ! », s’exclame-t-il, montrant avec fierté le trophée Marteau d’Or du programme d’excellence marchand 2022 pour son volume d’achat 10 millions et plus. Et que dire du Marteau de diamant remporté depuis, pour le programme d’excellence dans toute la bannière BMR… !
Gilles Doyon a encore de nombreux projets. Même si le journal est venu tout près d’en apprendre davantage, l’homme d’affaires a décidé de ne pas les préciser pour l’instant. « J’aime ce que je fais, je suis encore passionné. Aujourd’hui, je travaille moins, car je suis moins seul, je suis bien entouré ! », a-t-il conclu avec un éclair d’amusement dans les yeux.