Au-delà de l’achat local

La manifestation qui se fait présentement contre l’administration des États-Unis, par le mouvement de ne pas acheter des produits américains, est encore plus pertinente dans le Haut-Saint-François. Nous avons une haute concentration de petites entreprises agricoles. Nous sommes aussi une région de grandes productions forestières, qui dépend beaucoup des ventes aux États.

C’est alors l’heure de l’entraide, de la coopération, de l’appui local. C’est le temps de lire les étiquettes et d’acheter les aliments du Québec, du Canada avec les logos qui nous l’indiquent. Encore mieux, c’est le rappel d’acheter de vos voisins.

Nous encourageons nos épiceries d’acheter les produits de chez nous, ainsi que les quincailleries et magasins de matériaux de construction d’acheter les produits du Haut-Saint-François, du Québec et du reste du Canada.

Nous encourageons les consommateurs individuels aussi d’acheter de ces magasins de chez nous, les IGA, les marchés Bonichoix et Tradition, votre BMR, votre Rona, votre Matériaux Bouchard, la charcuterie à Scotstown, le fromage de Weedon entre autres. Vous pouvez aussi acheter directement du producteur, que ce soit le moulin à bois local ou le producteur agricole avec ses paniers de légumes, ses œufs, son fromage, son miel, ses viandes.

Dans la mission du Journal régional le Haut-Saint-François, qui est un organisme à but non lucratif appartenant à la communauté, nous avons l’objectif de dynamiser l’économie locale. Nous le faisons avec nos mots, l’espace dans le journal et sur notre site Internet, par nos choix de contenu. Nous présentons ici alors quelques idées dans ce sens.

Notre région pourrait bénéficier de plus d’endroits permanents qui rapprochent les consommateurs et producteurs locaux. Il y a déjà un bel exemple d’une telle réussite juste à l’extérieur du Haut-Saint-François. Il s’agit du Marché Beaulieu entre Lennoxville et Waterville, qui offre produits frais, transformés, de boulangerie, des cadeaux et un café.

Le Haut-Saint-François a besoin de semblable : un ou plusieurs marchés permanents pour nos produits surtout agricoles de la région, une mise en marché commune pour nos petits producteurs. L’entrée à la région sur la 108, comme Ascot Corner sur la 112, East Angus près de la 112 et Weedon seraient des endroits idéals.

Nous encourageons le milieu de travailler ensemble vers ce but. Nous encourageons les organismes de financement et de développement local de préparer le terrain et d’appuyer un tel projet, même d’aller chercher les bonnes personnes, pour provoquer l’initiative, que ce soit privé ou en coopérative. Je pense à la CDC, le CLD, la SADC, le Carrefour jeunesse-emploi, le MAPAQ et l’UPA, entre autres.

Le contexte de nos vies publique et privée a changé radicalement en quelques mois : les alliances internationales de sécurité ne sont plus; le président chez nos amis au sud aimerait nous annexer et il essayera de le faire en premier par des pressions économiques; ses alliés au pouvoir contrôlent les principaux moyens de communiquer aujourd’hui, les médias sociaux; son ami en Russie aimerait bien avoir du contrôle chez nous aussi. Nous serions forcés de nous adapter, de s’unir pour faire face à ces menaces, de trouver des moyens de contrer leurs tactiques.

Nos règlements provinciaux et nos barrières à l’échange interprovincial datent de l’ancienne ère où nous avions une sécurité internationale avec nos amis au sud. Aujourd’hui, nous serions forcés à revoir nos propres règlements—les lois de la construction, notre gestion de l’offre, les ordres professionnels, entre autres—dans cette adaptation à la nouvelle réalité. Je crois que c’est maintenant inévitable.

Vaut mieux de faire face, faire ce qu’on peut, au lieu de se laisser contrôler par des gouvernements et pouvoirs que nous n’avons pas choisis.

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Scott Stevenson
Originaire du Canton de Hatley, Scott Stevenson est directeur du Journal Le Haut-Saint-François et demeure sur sa ferme à Island Brook depuis 2012.
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