Jacqueline Ponton reconnue

Jacqueline Ponton

Dans le cadre du 150e de la Confédération, Marie-Claude Bibeau, députée fédérale de Compton-Stanstead et ministre du Développement international et de la Francophonie, remettait une série d’épinglettes spéciales à des citoyens engagés dans leur communauté. Jacqueline Ponton, bénévole bien connue d’East Angus, fut l’une d’eux.

« Quand j’ai reçu la lettre, j’étais folle de joie ! J’étais tellement surprise. Je restais pas en place cette journée-là », s’exclame Mme Ponton. Celle-ci savait que sa candidature avait été soumise, mais croyait qu’elle n’avait finalement pas été retenue puisque Mme Bibeau avait déjà fait une remise d’épinglettes lors d’une soirée des Concerts de la gare. Quelle ne fut pas sa surprise de recevoir moins d’une semaine plus tard un colis postal comprenant épinglette et lettre de reconnaissance de la part de la députée ! Mylène Ouellette, adjointe de circonscription, confirme la distribution en deux temps: « Il y avait 20 récipiendaires pour lesquels Mme Bibeau remettait en personne les épinglettes. Comme nous avons reçu beaucoup de candidatures, certains ont reçu leur reconnaissance par la poste. »

Jacqueline Ponton cumule 58 années d’implication bénévole. « J’ai commencé quand on a emménagé dans notre maison en 1959. J’avais 23 ans. » Depuis, la résidente d’East Angus a additionné les organismes auxquels elle offre du temps. C’est ainsi que Mme Ponton a occupé divers postes à l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (Afeas), chez l’Entourlaine (présidente), pour les Filles d’Isabelle, au Cercle d’amitié d’East Angus (FADOQ) en plus de chanter dans des chorales. Le gout du chant lui vient de sa famille nombreuse, originaire de Sherbrooke. « Quand j’étais jeune, les voisins venaient à la maison, puis tout le monde chantait ensemble », se remémore-t-elle. « Ça nous forge, le milieu d’où l’on vient. » Même si Mme Ponton était de nature timide et réservée lorsqu’elle a débuté le bénévolat vers la mi-vingtaine, c’est au fil des rencontres et des expériences qu’elle est devenue la femme volubile et allumée qu’on connait aujourd’hui. « En 58 ans, c’est sûr que j’ai changé. On prend confiance, on évolue. Mais ce qu’on donne aux autres, on le reçoit en retour au centuple. »

C’est ainsi qu’elle tire beaucoup de plaisir et de fierté des victoires quotidiennes, comme de sortir une personne âgée de son isolement et de l’amener à se réinsérer socialement en prenant part à des activités. De même, lui tiennent à cœur les dossiers qu’elle a défendus avec l’Afeas auprès du gouvernement. « Les congés parentaux, les garderies, les rentes du Québec c’est pas acquis ! C’est parce qu’on a beaucoup travaillé par le passé que la société en est rendue là aujourd’hui. Et parfois, ce n’est pas dit, mais une part du mérite revient à des organismes comme l’Afeas, pas juste au gouvernement », rappelle Mme Ponton. « Les jeunes pensent parfois qu’on est juste des tricoteuses, mais c’est tellement plus que ça ! »

La relève représente une des inquiétudes de celle qui a été bénévole de l’année à plus d’une reprise. « On fait tout pour recruter. » Malgré tout, la cellule locale de l’Afeas a dû se résigner récemment à fermer et à rejoindre celle de Cookshire à cause du manque d’effectif. « Quand j’ai commencé à m’impliquer avec les Filles d’Isabelle, on était 396, juste pour la ville de East Angus. Aujourd’hui, on est 46. »

C’est pourquoi les hommages reçus par Jacqueline Ponton au fil des ans lui font particulièrement chaud au cœur. « C’est pas toujours facile. Des bénévoles, il y en a, mais ça demeure souvent les mêmes. » À un certain moment, l’octogénaire pouvait faire jusqu’à 30 heures de bénévolat par semaine. Les reconnaissances ponctuelles, comme l’épinglette spéciale du 150e, sont donc autant de petites tapes dans le dos qui l’encouragent à continuer. « J’ai plastifié la lettre. C’était très important pour moi », avoue Mme Ponton.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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