Gestion rigoureuse du budget, transparence au conseil municipal, sécurité et développement sont les principaux thèmes véhiculés par les trois candidats, Sylvie Lapointe, Yvon Roy et Marc Turcotte, à la mairie de Cookshire-Eaton.
Sylvie Lapointe
Sortant du poste de conseillère municipale après un mandat, Sylvie Lapointe propose une municipalité rurale où les services de première ligne comme infrastructures, travaux publics, protection incendie, premiers répondants, sécurité publique, les loisirs, les sports sans oublier le culturel et autres contribueront au bien-être collectif de la communauté. Reconnaissant qu’il y a un malaise entre la nouvelle direction de Loisirs Cookshire et elle, Mme Lapointe assure que cela n’altèrera pas son jugement. « Je ne les ignorerai pas. Si le comité en place veut faire des choses, la porte sera ouverte aux demandes. » Dans un autre ordre d’idée, la candidate souhaite consolider et développer le caractère distinctif des six districts de la municipalité. À ce titre, elle est d’avis que Johnville est promis à un développement domiciliaire alors que Sawyerville constitue « un petit bijou touristique » avec le développement du barrage et des sentiers pédestres. Elle ajoute que Sawyerville peut offrir un développement urbain en milieu rural. Quant au secteur Cookshire, il constitue le noyau qu’il faut également développer.
Mme Lapointe est d’avis que le prolongement de la route 410 du côté de Lennoxville contribuera à augmenter de 30 % le flot de véhicules sur la route 108 conduisant à Cookshire. Il y a des aspects sur lesquels la candidate souhaite tabler notamment le volet touristique, industriel et commercial. « C’est une chose à développer, il faut apporter des gens ici. L’internet à Johnville et Sawyerville, il faudra se pencher là-dessus. » La candidate songe à revoir, avec le conseil municipal, les modalités de taxes de bienvenue et mettre en place une politique de congé de taxes pour les nouveaux arrivants. « À long terme, on est gagnant. »
Membre du conseil sortant, la candidate prône une plus grande transparence. « L’administration a été très bien faite », précise Mme Lapointe, mais « il faut que les gens soient plus au courant de ce qui se passe. » La façon de faire n’est pas encore arrêtée que ce soit par un petit journal mensuel ou autres. « Je veux mettre les gens au courant des décisions qui vont se prendre, qu’on dise: on fait ça et le mois prochain, on va faire quoi . Mettre les gens au courant où va l’argent de leurs taxes. » Dans un autre ordre d’idée, Mme Lapointe considère que le personnel en poste est hautement compétent. Toutefois, elle croit que certaines tâches ne sont pas distribuées aux bonnes places et voudrait revoir cette façon de faire.
Yvon Roy
Considérant ses quelque 20 années d’expérience dans le milieu municipal pour la municipalité de Cookshire-Eaton et Eaton, le conseiller sortant Yvon Roy croit que cela lui procure les compétences nécessaires pour assumer le poste de maire. « J’ai fait mon ouvrage au maximum, j’ai à cœur de servir mes concitoyens », exprime-t-il. Le candidat mise notamment sur la qualité et la sécurité des gens. Satisfait du service d’incendie, M. Roy désire concrétiser la construction d’une nouvelle caserne pour les pompiers du secteur Sawyerville. Il souhaite également ajouter une troisième porte à celle du secteur Johnville. Toujours au chapitre de la sécurité, M. Roy désire sécuriser les corridors scolaires sur le territoire et particulièrement celui de l’école Notre-Dame-de-la-Paix à Johnville en aménageant un débarcadère derrière l’édifice. Le développement domiciliaire dans ce secteur, en tenant compte du prolongement de la route 410, apparaît important aux yeux du candidat, mais sans négliger les autres de la municipalité. L’arrivée de nouvelles familles est importante pour M. Roy. Il propose de favoriser le développement industriel, touristique et autres. « Il faut les attirer. » Le candidat propose le développement d’un programme incitatif permettant aux familles de trouver un moyen de se loger à coût abordable.
Au niveau de la qualité de vie, M. Roy souhaite que la communauté dispose des éléments nécessaires comme des centres communautaires adéquats, un parc urbain répondant à leurs besoins. Il y va d’un engagement en proposant l’installation de jeux d’eau à partir du printemps 2018 dans les secteurs de Cookshire, Sawyerville et Johnville. La réfection de rues demeure une préoccupation pour le candidat. M. Roy s’engage à travailler au développement de la municipalité, mais toujours, dit-il, en respectant le budget et la capacité de payer des contribuables.
Marc Turcotte
La gestion rigoureuse des dépenses et la transparence sont aux centres des engagements de Marc Turcotte. Pour le candidat, il y a moyen de planifier les dépenses sur une vision à court, moyen et long terme. « Moi, je suis un planificateur », précise-t-il. Pour le candidat, il est capital de prioriser et de justifier les choix vis-à-vis la nécessité des investissements. Il souhaite valider les besoins et établir un questionnement. Est-ce nécessaire, utile et répondent-ils à la volonté des contribuables ? À titre d’exemple, il mentionne « on a dit qu’on fermait la piscine à Cookshire pour la remplacer par des jeux d’eau. A-t-on vérifié auprès de la population si elle voulait ou pas de la piscine ? Je voudrais savoir pourquoi on fait disparaître un acquis. » Il ajoute souhaiter que tout projet à caractère économique ou communautaire soit soumis à une recherche d’un consensus et d’une analyse des besoins. « Il est donc nécessaire qu’une démarche collective impliquant une connaissance et une solidarité entre le personnel politique, le personnel administratif et les citoyens soit mise en place pour que nos choix collectifs soient les plus représentatifs possible des intérêts des citoyens. » M. Turcotte aimerait également consulter les citoyens sur une planification globale couvrant les quatre prochaines années. « C’est le prix à payer pour faire autrement et démocratiser les affaires municipales. Dans cet esprit, le candidat souhaite développer un réseau de consultation et d’information accessible à la communauté anglophone et francophone. La façon de faire reste à déterminer, mais cet aspect est essentiel à ses yeux.
M. Turcotte désire s’assurer que les services offerts par le personnel de la municipalité soient plus efficaces possible. À ce titre, il espère que les divers services aient des objectifs avec une méthode d’évaluation. Il propose de mettre en place une ligne téléphonique pour les plaintes. « Les citoyens ont le droit de se plaindre et devraient obtenir des réponses rapidement. » Le candidat croit que la municipalité doit travailler sur l’amélioration des acquis, compléter le développement urbain et planifier les infrastructures pour les personnes âgées, les jeunes familles. Conscient de l’importance d’attirer de nouvelles entreprises, le candidat mentionne « préparons nos zones industrielles à Cookshire et Sawyerville, mais toujours à l’intérieur d’une gestion budgétaire serrée et planifiée. »
Cookshire-Eaton Innovation
Interrogés à savoir si la municipalité a besoin d’un organisme de développement comme Cookshire-Eaton Innovation, deux candidats répondent oui et un non. Pour Sylvie Lapointe, « oui dans le sens où il faut avoir les bonnes personnes autour de la table. C’est un très bon atout, mais il faudrait aller plus du côté des petites industries. Il faudrait meubler nos petits édifices. » Mme Lapointe parle également d’un motel industriel, mais pouvant accueillir une dizaine de petites entreprises. Pour Yvon Roy, il est clair que la municipalité a besoin de ce qu’il considère être un important outil de développement. «Avec Cookshire-Eaton Innovation, on va travailler à amener des business et des maisons. C’est important de le maintenir. »
Pour Marc Turcotte, un tel organisme n’est pas nécessaire. Il propose de mettre en place un bureau de projets qui regarderait toutes propositions provenant de la communauté ou d’ordre économique. « À ce moment, on prendra les professionnels nécessaires. Cookshire-Eaton Innovation n’est pas l’outil. On n’a pas besoin de structure particulière. Si Cookshire-Eaton Innovation demeure, il devra devenir le CA du bureau de projets. Il va falloir qu’il prouve son intérêt. »
Quant à savoir si la municipalité a commis une erreur en cautionnant le projet de construction du bâtiment accueillant la microbrasserie, Mme Lapointe croit que non. « Ce n’est pas une erreur, mais c’est gros pour une petite municipalité comme la nôtre. Le pourcentage d’endettement va augmenter. Est-ce que cela va nous barrer pour d’autres projets ? On verra. » Elle ajoute: « le projet était rendu tellement loin. Tout était en place. » Pour l’avenir, la candidate souhaite que les efforts soient concentrés à meubler des bâtiments existants et peut-être, plus tard, bâtir un motel industriel, mais qui pourrait regrouper une dizaine de petites entreprises. Pour M. Roy, ce n’est pas une erreur. « Il y a assez de gens; l’important là-dedans, nous, on supporte avec une garantie, on est protégé au bout. » Pour M. Turcotte, « c’est une erreur d’avoir fait en sorte de mettre les citoyens en otage. L’erreur est dans le processus. » Pour le candidat, il aurait été préférable de consulter les citoyens au début et de leur demander s’ils voulaient un motel industriel. Faut faire la preuve qu’on a des besoins. »
Si elle devait être élue, Sylvie Lapointe mentionne qu’elle abandonnera son travail pour se consacrer à temps plein à ses nouvelles fonctions de maire. Pour M. Roy, sa vaste expérience est les atouts nécessaires pour servir les contribuables. Quant à M. Turcotte, il propose de faire les choses autrement.