En février dernier, la Coop La Patrie (Association coopérative agricole La Patrie) a convoqué ses quelque 600 membres à participer à l’assemblée générale annuelle de l’entreprise. Outre les sujets habituels d’une telle rencontre, la cinquantaine de personnes présentes ont écouté avec attention la conférence de Rémi Vachon, conseiller aux entreprises au CLD et président de la Caisse du Nord du Haut-Saint-François. Marc-André Roy, de la Coop fédérée a tracé les grandes lignes du succès de la Coop fédérée, son expansion à travers le Canada et a résumé leurs grands projets, dont celui de la Vision 2020 qui touche la fusion de coopératives.
En ouverture, Steve Jacques, président du C.A., a insisté sur le fait que les AGA constituent un moment important pour que les sociétaires y exercent leur pouvoir démocratique. Ce devoir est d’autant plus critique quand, dans le réseau Coop, s’opèrent de nombreuses fusions. Il l’est encore davantage lorsque vient le temps de se prononcer sur des modifications de règlements de régie interne. « Ainsi, les membres démontrent leur sentiment d’appartenance envers leur coopérative et l’ensemble de ses services. Cependant, nul n’est besoin de vous rappeler que le véritable appui envers votre coopérative se situe au niveau de l’utilisation maximale de ses produits et services », a-t-il insisté.
M. Jacques a rappelé aussi que chacun devait être fier de participer au succès de l’entreprise qui a franchi l’étape des 75 ans malgré les embuscades placées par les multinationales et le commerce en ligne. Il soulignait à grands traits d’ailleurs l’importance d’une coopérative forte pour la santé économique des municipalités en périphérie des grands centres urbains.
Angèle Doyon, DG, a, pour sa part, misé sur les services que rend la Coop dans son milieu. En plus de ceux de quincaillerie/lingerie, épicerie, matériaux de construction et essence, elle insistait pour dire que les gestionnaires souhaitent améliorer leurs relations avec les producteurs agricoles, forestiers et acéricoles et les éleveurs sans négliger la clientèle habituelle. De plus, rappelait-elle, la Coop s’implique dans le mieux-être de la population en participant d’une aide pécuniaire à beaucoup d’organismes sociaux et caritatifs.
Toutefois, consciente des aléas quotidiens, elle mentionnait les problèmes reliés au système de réfrigération de l’épicerie. Elle a annoncé qu’il faudra des investissements importants à ce chapitre.
Joël Mainville, CPA auditeur de la firme Groupe RDL, a déposé les états financiers au 31 octobre 2017. Il a fait remarquer la progression du chiffre d’affaires de la Coop depuis 2014 passant de 5,65 M$ à 5,97 M$, de même que l’avoir des membres qui oscillent entre 3,02 M$ et 3,5 M$ pour la même époque. La Coop est une force importante pour les environs puisqu’elle y embauche 36 personnes qui reçoivent plus de 900 000 $ en salaire.
Rémi Vachon présentait les facteurs favorables et les défis qu’ont à relever les entreprises d’économie sociale comme la nôtre. En préambule, il rappelle les succès de la Coop à travers ses 75 ans d’existence. « Après 75 années d’existence, les leaders d’hier ont eu raison. […] Cependant, est-ce que la Coop est en mesure de s’adapter aux changements d’habitudes de consommations des membres et clients », se questionne-t-il ? Pour s’adapter, il faut penser aux facteurs politiques, économiques, sociologiques et autres. Payer le moins cher possible pour un produit de qualité prime alors que le fait acheter en ligne, pour l’instant, se trouve au bas de l’échelle. Pourtant, dans l’ère électronique, le e-commerce gagne en popularité. À ce sujet, un acériculteur a lancé comme idée que la Coop devrait développer un bon service de commande et de livraison de façon à ce que le bien demandé arrive à destination rapidement.
M. Vachon a soumis à l’assemblée quelques statistiques portant, entre autres, sur les achats effectués à l’épicerie pour illustrer ses propos. En 2016, il mentionnait que ces dépenses représentaient quelque 6 300 $ par ménage. Ayant évalué un potentiel de 1 800 d’entre eux, près du mont Mégantic, et tenant compte de cette moyenne de dépenses, il calculait que ceci totaliserait plus de 11,2 M$ annuellement si tous y faisaient leurs emplettes. Face à cette donnée, le C.A. a le devoir de mousser l’utilisation des services tant d’épicerie que ceux des autres secteurs d’activité de la Coop pour une rentabilité assurée et des produits de qualité.
Par la suite, les membres présents ont longuement échangé sur des suggestions à apporter pour rentabiliser davantage la Coop et en arriver à distribuer les ristournes accumulées.
Jean-Claude Vézina, La Patrie