L’idée si bonne soit elle, n’est pas suffisante pour faire sa place sur le marché. Travailleur autonome, Sylvain Morin, d’Ascot Corner, a trimé dur dans son sous-sol; il en a mis des heures pour développer, peaufiner, lancer et assurer le suivi de son produit le Night Guard. Ce petit appareil permet de résoudre le problème des enfants qui mouillent leur lit la nuit (énurésie), et ce, généralement dans un délai de six semaines.
« Le taux de réussite est plus de 95 % avec le suivi », insiste M. Morin. Des appareils du genre existent sur le marché, admet-il, « mais moi, je ne veux pas juste vendre ou louer des appareils, je veux que ça marche. Nous, on appelle les parents,, on leur demande comment ça se passe, on les guide pour que le traitement réussisse. » L’appareil est amusant avec son choix de sons et musique variés. Les lumières sécurisantes et une vibration sous le matelas assurent un réveil de l’enfant en douceur lorsqu’il entame son pipi.
Rendre service
Pour M. Morin, l’objectif est de rendre un service efficace. « Comme tout le monde, on est un peu chialeux. On dit : moi, j’aurais fait ça de même, j’aurais fait ça comme ça. J’ai fait l’appareil comme je le voulais, mon chialage est fait. C’est sûr que j’ai travaillé pas mal. Il a fallu que j’apprenne tout, à peu près, comme le dessin. J’ai appris à dessiner sur un logiciel 3-D, pis j’ai fait mon boîtier, après ça je suis allé voir des compagnies pour des composantes, mais 90 % du travail était fait. J’ai fait mon site Internet, je fais ma comptabilité, ma base de données parce que je ne pouvais pas l’acheter. Quand tu ne connais pas ça, ça va tranquillement, mais j’ai appris à le faire. » Les journées ont été longues, tôt le matin à très tard le soir « 1 h 30 à 2 h du matin », soupire le travailleur autonome. Il admet que ce statut « cause du stress. Je me disais selon le temps de l’année, qu’est-ce qui se passe ? Ça ne sonne pas, mais les efforts ont porté fruit. » M. Morin a dû faire face à un dilemme. « Je n’avais pas assez d’argent pour engager. Pour grossir, il fallait avoir quelqu’un. Finalement, ma femme a fermé sa garderie et travaille avec moi depuis trois ans. »
Aide CLD
M. Morin travaille fort pour développer et distribuer son produit à l’échelle du Québec et du Canada. Le CLD du Haut-Saint-François lui a donné un coup de main. « C’est un produit qui sort de l’ordinaire. M. Morin est venu nous voir pour obtenir de l’aide technique. On l’a aidé à développer son marché au Québec. On l’a mis en contact avec Dobson-Lagassé pour du mentorat », d’expliquer Daniel Bérubé, conseiller aux entreprises au CLD.
Celui-ci souligne que M. Morin a bénéficié de l’aide d’étudiants de l’Université Bishop’s qui ont effectué une étude marketing avec des recommandations. Le CLD, ajoute M. Bérubé, a invité M. Morin à faire partie d’un groupe d’entrepreneurs dans le cadre d’une mission économique à Montréal. L’homme d’affaires a eu l’opportunité de rencontrer les représentants de chaînes pharmaceutiques tels que Jean-Coutu et Brunet. Outre l’aide technique, M Bérubé souligne que le CLD offre également un volet financement.
M. Morin déploie son produit dans plusieurs pharmacies de toutes bannières, auprès de médecins et également sur Internet. Les utilisateurs peuvent communiquer en tout temps par courrier électronique ou par téléphone du lundi au vendredi de 8 h jusqu’à 20 h et le samedi jusqu’à midi. Présentement, Enureflex traite annuellement plus de 600 enfants à travers le Québec et le Canada.