Les Cuistots de la Cité concilient école et casseroles

Depuis le mois d’octobre, le projet de bénévolat Les Cuistots de la Cité bat son plein entre les murs de la Cité-école Louis-Saint-Laurent d’East Angus. Il s’agit d’une période hebdomadaire pendant laquelle les élèves de la classe alternative de la polyvalente sont invités à cuisiner pour d’autres. Lors de notre passage, une quinzaine de jeunes s’affairaient aux fourneaux du local culinaire afin de produire trois variétés de smoothies qui allaient être redistribués aux élèves de l’école.
Le Secrétariat à la jeunesse du Québec ayant dernièrement mis en place des mesures favorisant les projets de bénévolat pour les élèves des écoles secondaires, le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) du Haut-Saint-François s’est jumelé à la polyvalente dans l’élaboration de cette activité. Véronick Beaumont, agente au CJE, participe chaque semaine aux ateliers de cuisine. « On a planifié l’activité, puis on a demandé aux jeunes si ça leur tentait de cuisiner. On a visé la classe alternative, comme ce sont des élèves en parcours individuel qui avancent à leur rythme. » Étant une activité volontaire et bénévole, le nombre de jeunes varie au cours des semaines. « Des fois, on est six, d’autres, beaucoup plus comme aujourd’hui où on est une quinzaine. »

La mission de ces jeunes est de cuisiner les ingrédients restants en provenance de Moisson Haut-Saint-François. Ceux-ci varient entre des fruits, des légumes ou encore des jus. Selon les items reçus, les organisatrices de l’activité vont alors proposer des recettes hebdomadaires aux élèves qui s’exécutent le temps d’une période. Les recettes varient entre les soupes, muffins, chili, desserts et même frites de citrouille. Elles sont redistribuées soit à Moisson Haut-Saint-François ou à d’autres organismes comme Les Étincelles de Bonheur et le CSEP. Lorsque les produits doivent être consommés sur-le-champ, ce sont les étudiants de la Cité-école qui bénéficient du travail de leurs collègues.

Lors de notre passage, trois variétés de smoothies ont été concoctées par les cuisiniers en herbe : fruits, épinards-baies et crème Budwig. Versés dans de petits gobelets, ceux-ci se sont envolés comme des petits pains chauds à la récréation. « Avec cette activité, on récupère, on évite le gaspillage et on redonne à la communauté », se réjouit Véronick Beaumont. « En plus, ça change la mentalité de certains jeunes. Certains sont très rébarbatifs au départ. Souvent, ils n’aiment pas les légumes, mais finissent par y gouter et aimer ça. »

Les jeunes participants sont issus de la classe alternative de deuxième cycle (niveaux troisième à cinquième secondaire). Comme la plupart n’ont pas l’habitude de cuisiner à la maison, les Cuistots de la Cité sont pour eux une forme d’initiation. De manière presque unanime, le moment préféré de ces étudiants demeure de pouvoir gouter à leur propre création, alors qu’ils se passeraient tous de devoir faire la vaisselle. Mais là-dessus, Nancy Mathieu, technicienne en éducation, voit une nette amélioration au fil des semaines. « Au début, on devait faire la vaisselle nous-mêmes à la fin de la période, mais de plus en plus, les jeunes se gardent un temps pour la faire en fin d’activité. »

André Lachapelle, directeur de l’établissement scolaire, ne voit que du positif dans les Cuistots. « Dans le Haut-Saint-François, les gens vont par exemple souvent apporter des légumineuses à Moisson HSF. Puis les gens dans le besoin, soit qu’ils n’en veulent pas ou qu’ils ne savent pas trop quoi faire avec ça. Donc, quand on fait une salade de légumineuses puis qu’on écrit les ingrédients sur l’emballage, les gens mangent ça et trouvent ça bon. Et ça, ça peut peut-être les motiver à utiliser les légumineuses par la suite. Donc, c’est une forme d’éducation aux familles qu’on fait. Et dans la cadre des valeurs citoyennes de la Cité-école, on devient central au Haut-Saint-François. »

Le but des responsables des Cuistots de la Cité, Ginette Bruyère et Nancy Mathieu, serait d’élargir l’activité à tout élève intéressé à y prendre part. L’idée est en développement afin que les étudiants des cycles réguliers puissent participer, sans empiéter sur leur temps en classe.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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