Dans un article publié le 30 avril dans La Tribune, le conseil d’administration de Loisirs Cookshire clamait avoir des dettes de l’ordre de 124 000 $ et ne pas avoir certains documents de l’ancienne équipe, qui était dirigée par la mairesse de Cookshire-Eaton, Sylvie Lapointe. L’actuelle présidente de Loisirs Cookshire, Josée Gauthier, dit attendre de voir l’évolution du dossier, tandis que l’ancien conseiller municipal Yvon Roy songe toujours à demander une enquête si rien n’est fait.
« Je sais pas trop si je veux en parler parce que depuis que c’est sorti dans La Tribune, je sais que les conseillers sont là-dessus », hésitait Mme Gauthier. Lorsqu’elle avait fait l’entrevue avec son conjoint Daniel Gosselin, également membre du conseil d’administration de Loisirs Cookshire, le couple souhaitait faire avancer les choses, à l’approche des élections municipales. Le quotidien estrien avait à ce moment décidé de ne pas publier la nouvelle pour ne pas interférer avec la campagne, explique-t-elle. « On a eu une rencontre avec le conseil municipal il y a environ un mois et demi [mi-mars] et ils sont ouverts à nous aider à voir le fond du dossier, qui est très complexe. La Ville a une très bonne écoute à notre égard. Ils veulent que les choses changent et qu’elles avancent », se réjouit Mme Gauthier.
La mairesse de Cookshire-Eaton, Sylvie Lapointe, confirme que son équipe se penche sur la question. « Suite à la réunion de travail mensuelle du conseil, on a eu une discussion sur ça. On en est venus à la conclusion qu’il faut que ça se règle. Les conseillers aussi ont dit : “C’est assez. On est tannés.” Et moi aussi, je veux passer à autre chose. Donc en ce moment, ça suit son cours. Je peux pas en dire plus. » Celle qui était conseillère municipale et présidente de Loisirs Cookshire jusqu’à l’an dernier est revenue sur la période de la campagne électorale. « Les gens qui ont voté pour moi et qui m’ont élue, ils ont eu confiance en moi. À ce moment-là, ils savaient que ça nous planait sur la tête. Si j’avais quelque chose à me reprocher, est-ce que je me serais présentée mairesse ? Non, parce que j’ai une conscience et que je vise la transparence. » Mme Lapointe prévoit une conclusion rapide et assure que tout le monde aura des réponses. « J’en ai pris un coup. Je me sens pas juste attaquée personnellement, ça attaque la ville au complet, ces allégations-là. »
Yvon Roy, ancien conseiller municipal de 2013 à 2017 et candidat à la mairie en 2017, n’avait pas été mis au fait des plus récents développements. « Je veux juste être au courant des affaires qui se sont passées parce qu’on n’a rien su encore. » Il dit encore songer à faire appel à la Surêté du Québec ou au ministère des Affaires municipales pour lever le voile. « Deux mois avant les élections, on a reçu une lettre des Loisirs disant qu’ils ne balançaient pas de 100 000 $. Je suis quasiment tombé en bas de ma chaise. Je croyais jamais qu’elle [Sylvie Lapointe] pouvait faire ça. Il y a quelque chose de pas normal là-dedans. J’étais surpris au bout. J’avais suggéré au conseil de fermer ça parce qu’on était rendu avec de la chicane entre deux groupes. »
À l’automne 2017, Loisirs Cookshire avait dû subitement mettre un terme à sa saison de spectacles. Quatre présentations sur les cinq de la programmation avaient été annulées. Une partie de la dette de l’organisme proviendrait des spectacles présentés par le passé et qui étaient déficitaires.