Planification stratégique de Dudswell

La municipalité de Dudswell présentait récemment sa planification stratégique 2018-2028 au Centre communautaire. La soirée, qui a réuni environ 70 personnes, faisait suite à la consultation publique de mars dernier et du lac-à-l’épaule qui s’en est suivi en avril. Elle précède l’adoption et le lancement de la stratégie d’ici quelques jours lors de la prochaine séance du conseil. Par cette vision, Dudswell souhaite devenir une destination plein air reconnue en plus de miser sur la gestion durable de ses infrastructures.

La mairesse Mariane Paré était heureuse de la réponse des résidents qui se sont déplacés en grand nombre. « On a beaucoup de citoyens. C’est encourageant de vous voir », exprimait-elle en ouverture. Ceux-ci étaient somme toute satisfaits du plan proposé, bien que certains ne voyaient pas l’ensemble de l’œuvre, ayant les yeux rivés sur des situations spécifiques du quotidien. La mairesse et la directrice générale de la municipalité ont tôt fait de remettre les pendules à l’heure.

Un plan en six temps
La planification stratégique comprend six axes de développement : les routes et infrastructures, les cœurs villageois, la villégiature, les activités récréotouristiques, la gestion des déchets et la satisfaction du citoyen.
On souhaite améliorer la qualité générale du réseau routier, en plus d’aménager des trottoirs. Les déplacements durables seront priorisés avec l’implantation de pistes multifonctionnelles.
Bishopton et Marbleton constituent « deux cœurs villageois qu’on veut mettre en valeur tous les deux », insiste la directrice générale, Marie-Ève Gagnon. Leur revitalisation passerait par l’implantation de services de proximité en plus d’incitatifs à la rénovation. Le patrimoine sera mis en valeur avec la conservation de l’Église anglicane, par exemple.

Avec ses deux lacs et sa rivière, Dudswell possède des plans d’eau de qualité qu’elle souhaiterait inclure dans une zone de villégiature. Le premier objectif de ce troisième axe concerne les chemins privés. Mme Gagnon a admis que la municipalité évaluait « la possibilité que certains chemins privés deviennent municipaux ». L’affirmation a vite fait de soulever plus amples questions de la part du public. La mairesse Paré a toutefois dû les repousser, comme tous « les détails ne sont pas terminés ». C’est dans le cadre de cet effort de mise en valeur des plans d’eau que vient d’être lancée la nouvelle carte citoyenne qui donne un accès gratuit à la plage P. E. Perrault du lac d’Argent et des rabais sur la location d’embarcation.

L’offre d’activités récréotouristiques sera revampée avec une orientation plein air. Ainsi, on souhaite implanter un lien cyclable entre les deux cœurs villageois et compléter une piste multifonctionnelle sur l’ancienne voie ferrée qui se rend jusqu’à St-Joseph-de-Coleraine.

La gestion responsable des déchets vise à réduire leur quantité acheminée au dépotoir. L’introduction éventuelle du compost représente un pas en ce sens.
Finalement, dans le but de garder les citoyens satisfaits et engagés, la municipalité compte introduire des enveloppes budgétaires citoyennes afin que la population puisse orienter certaines décisions. Le concept a été mis en application le soir même alors que les résidents présents étaient invités à voter dans le cadre d’un sondage populaire. L’Hôtel de Ville voulait, dans un premier temps, l’avènement d’un petit centre de tri local serait bénéfique. Ensuite, l’administration a demandé la permission d’entamer des analyses plus approfondies concernant le développement d’un service de voirie municipal et la construction de locaux pour petites industries.

Réactions
André Godin, président de l’Association protectrice du lac d’Argent (APLAD), disait se retrouver dans ce qui venait d’être annoncé. Il manquait toutefois, selon lui, un cadre général qui se traduirait par des politiques. Le développement durable pourrait, à son avis, être ce cadre manquant. Lorsqu’il interpella la mairesse à savoir quel serait son grand enjeu, celle-ci répondit : « On en a six ! Il faut les traiter ensemble. On peut pas les isoler. »
Marcel Boisvert approuvait le désir de la municipalité d’attirer les gens. Pour ce faire, les infrastructures sont certes importantes, mais le déploiement de l’internet haute vitesse serait, à ses yeux, une priorité qui n’avait pas été mentionnée en cours de rencontre.

Pierre Loubier a relevé un autre oubli de la stratégie : la communauté anglophone. « Les anglophones ne font pas partie de ce qui se passe. Plusieurs se sentent complètement à part parce que les choses ne se font pas dans leur langue. Il faut trouver une façon de les réintégrer. »

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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