La Fromagerie P’tit Plaisir fait partie du paysage du secteur St-Gérard, à Weedon, depuis maintenant plus de 20 ans. L’entreprise est récemment passée entre les mains des quatre enfants Grenier et s’apprête à agrandir ses installations du coin de la route 112 et du chemin du Barrage au printemps 2019.
Mélanie Grenier, l’une des quatre copropriétaires actuels, ne se destinait pas à travailler pour l’entreprise familiale lorsqu’elle était jeune. Celle-ci y avait mis les pieds, au départ, pour amasser de l’argent avant d’aller poursuivre ses études en techniques policières à Alma. Elle est aujourd’hui responsable de la fromagerie. « C’est l’entreprise qui m’a fait rester. On travaille beaucoup, oui, mais ça devient une passion. Quand t’aimes ça, t’aimes ça ! »
Une histoire de famille
Le transfert de l’entreprise aux quatre enfants Grenier s’est fait en douceur, chacun ayant à sa charge son département. La seconde fille s’occupe du restaurant et du bar laitier, tandis que les deux frères travaillent à la ferme située de l’autre côté de la rue. La Ferme du Barrage sert aujourd’hui à approvisionner le commerce et la fromagerie en ingrédients frais. Elle existait toutefois bien avant eux, alors que le patriarche l’avait acquise de son grand-père. L’exploitation agricole tire d’ailleurs son nom du barrage Aylmer situé tout près.
Pour Gaétan Grenier, il était important que « ça reste dans la famille ». Sa fille Mélanie parle d’une sorte de patrimoine. « Pour ses enfants et ses petits-enfants, il veut que ça reste toujours comme ça. Le but, c’est pas d’avoir un commerce et de le vendre dans 15, 20 ans. C’est de le référer à nos petits-enfants, s’ils en veulent comme de raison. »
Malgré que son nom ne figure plus sur les documents légaux, M. Grenier continue de s’impliquer un peu partout. « Quand il nous manque du personnel à la ferme, à la fromagerie ou s’il y a quelque chose qui brise, il est partout. Il vient toujours nous dépanner », confie Mélanie.
La répartition des tâches quotidiennes est aujourd’hui bien définie, les deux garçons s’affairant à la production laitière, aux champs et à la machinerie. « Ça va très bien parce qu’on a chacun notre département », poursuit Mélanie. « Quand quelqu’un rushe un peu, on est tous là pour s’entraider. On a de plus en plus de demandes, donc il faut croire que chacun fait bien ses tâches. »
P’tit plaisir deviendra grand
C’est cette demande croissante pour leurs produits qui a poussé les enfants Grenier à vouloir agrandir les installations. Les sections restaurant et fromagerie bénéficieront des changements à venir. « On travaille très fort physiquement. Ça va vraiment nous faciliter la tâche, puis je vais être capable de produire quatre fois plus, mais avec le même nombre de personnel que j’ai là », s’enthousiasme la responsable de l’usine de production. « Ça va être vraiment plus productif, plus facile, puis on va faire plus de fromage. On va pouvoir en créer de nouveaux. Ça va nous faire de l’espace aussi. C’est un gros plus pour nous autres. »
La baisse des couts de production et le recours à l’automatisation changeront pour le mieux le quotidien de Mélanie Grenier. « Dans la nouvelle fromagerie, je voudrais commencer à faire des fromages à croute lavée. Ce serait une autre belle catégorie de fromages que je pourrais créer et développer de plus en plus. » L’installation d’un fumoir créera aussi de nouvelles possibilités. « Il y a une demande là-dedans aussi. Il y a des gens qui adorent les fromages fumés. »
Ce projet d’agrandissement doit se mettre en branle au printemps 2019. Les couts totaux avoisineront les 4,8 M$. Dans cette aventure, la Fromagerie P’tit Plaisir reçoit un accompagnement technique de la part du Centre local de développement (CLD) du Haut-Saint-François. Par le biais d’un conseiller en entreprise, Daniel Bérubé, la famille Grenier bénéficie d’un plan stratégique de développement qui les guidera dans leurs projets.